26/10/2022
In tenebris (Maxime Chattam)
12 avril 1997. Un Boeing 747 de la Continental s’embrase en plein ciel et explose quelque part au-dessus du Colorado.
Janvier 2002 à Brooklyn. Annabel O' Donnel, détective au 78e precinct de Brooklyn est de retour chez elle. Elle vient juste de quitter son service quand son équipier, Jack Thayer, lui demande de revenir d’urgence. Une jeune femme vient d’être découverte marchant dans Prospect Park, nue, droguée et en état de choc. Son crâne sanguinolent montre qu’elle vient d’être scalpée à vif… Les médecins constatent de nombreuses ecchymoses et lésions sur tout son corps sans parler de traces de viol. Le tortionnaire neutralisé rapidement collectionnait les portraits de ses nombreuses victimes. L’ancien profileur Joshua Brolin, devenu détective privé, vient proposer ses services à Annabel car lui-même travaille sur une affaire de disparition de jeune femme qui pourrait être tombée dans les griffes du monstre au domicile duquel les enquêteurs ne trouvent que deux crânes de femmes suppliciées croupissants dans une bassine d’eau alors que 67 portraits de possibles victimes sont affichés sur un mur. Une enquête compliquée s’annonce pour Annabel et Josh !
« In tenebris » est le second volet de la Trilogie du mal. C’est un thriller peut-être encore plus glauque et angoissant que le précédent opus. Chattam a voulu quitter les rivages trop fréquentés du genre en abandonnant le stéréotype du psychopathe sadique accumulant tortures et meurtres dans son sillage au profit de tout un groupe de monstres satanistes, une sorte de secte insaisissable mais responsable cette fois de plusieurs dizaines de crimes d’un sadisme encore plus accentué si cela est possible. On en arrive même à une certaine forme de paroxysme sur laquelle on jettera un voile pudique à la fois parce que c’est un des tabous absolus de nos sociétés modernes (quoi que…) et pour ne pas déflorer une intrigue si monstrueuse, si sanguinolente qu’il faut bien conseiller aux âmes sensibles de s’abstenir. Certaines descriptions lèvent le cœur pour ne pas dire qu’elles sont à vomir. Le lecteur comprend très bien que l’auteur ait voulu en rajouter dans l’horreur et l’ignominie. L’ennui, c’est que ce trop-plein de sang, de monstruosité et de cruauté gratuite fait basculer cette histoire dans le grand guignol et dans une invraisemblance encore plus importante que celle du premier tome et finit même un peu par lasser. D’autant plus que le style reste très quelconque et que la narration manque toujours autant de rythme. Quel nouveau cercle de l’enfer, Chattam devra-t-il nous faire franchir pour maintenir notre intérêt dans le prochain ?
3/5
08:50 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0)
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