19/03/2024
Mougeons, moutruches et muselières (359)
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18/03/2024
Extension du domaine du capital (Jean-Claude Michéa)
Depuis près de trois siècles, le capitalisme ne fait que croître et prospérer en dépit de toutes ses crises et de tous ses krachs. Il se retrouve comme condamné à s’accroître dans tous les domaines de la vie et à se développer jusqu’au bout du monde, faute de quoi il serait condamné à périr. Mais cette fuite en avant perpétuelle, cette expansion continue, l’amenant à monter ces pyramides de Ponzi que sont ces bulles spéculatives de richesses virtuelles représentant plusieurs fois le total des PIB mondiaux ne peut l’amener qu’à devenir de plus en plus totalitaire de plus en plus intrusif au point d’en arriver à réguler progressivement toutes les sphères de l’existence humaine. L’espace réservé à la démocratie se réduit comme peau de chagrin tout comme celui des libertés individuelles (liberté d’expression, de se soigner comme bon vous semble et même de faire pousser quelques légumes dans un petit potager familial…) Cette fuite en avant démentielle n’a aucune chance de déboucher sur un quelconque avenir radieux pour les populations (excepté les 0,1% d’ultra-riches et des 10 ou 20% de classes moyennes supérieures CSP++ métropolitains), si un grain de sable ne vient pas enrayer cette machine devenue folle (wokisme, transhumanisme et autres genrismes intersectionnels). « La catastrophe, c’est lorsque les choses suivent leur cours », (dixit Walter Benjamin)…
« Extension du domaine du capital » est un essai de sociologie politique basé sur deux interviews données par l’auteur à des publications locales, complétées par une trentaine d’articles. Sur divers aspects du problème La particularité de la présentation des idées de Michéa vient surtout des notes et des notes de notes. Ainsi, un article d’une page sur un thème peut-il donner lieu à plusieurs pages de notes et de renvois à toutes sortes d’ouvrages d’autres auteurs. Il faut une bonne dose de constance pour ne pas trop se perdre dans cet étrange labyrinthe intellectuel. La condamnation du capitalisme devenu « néo-libéralisme », sa forme la plus « chimiquement pure », autant dire la plus sauvage et la plus inhumaine, n’épargnant ni les hommes ni la nature, est totale et sans appel. Michéa en bon penseur de gauche appuie sa démonstration sur Marx, Engels, Mauss et une kyrielle d’autres. Il fait aussi beaucoup référence à Orwell qui ne fit pas que critiquer le stalinisme. S’étant réfugié il y a quelques années dans un petit village des Landes à 10 km de la première boulangerie et à 20 du dernier médecin de campagne, Michéa a pu toucher du doigt la réalité de la France périphérique de Guilluy sans se comporter en prêcheur ou en colon, mais avec le désir de s’intégrer en respectant les us et coutumes du coin. Ses traits les plus aigus sont d’ailleurs réservés à la gauche post-mitterrandienne qui a abandonné le social au profit du sociétal et qui est ainsi devenue une alliée objective du capitalisme qui mène une sorte de révolution permanente. Aymeric Caron, Sandrine Rousseau et quelques autres écolo-bobos médiatisés en prennent d’ailleurs pour leur grade. Mais si le constat de faillite est pertinent et difficilement discutable, le lecteur reste sur sa faim sur la conduite à tenir pour sortir de ce piège.
3,5/5
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17/03/2024
Poèmes pour petits et grands (251)
La petite Seine
L’humble rivière de chez nous
Ne mène pas un grand tapage ;
Avec un bruit paisible et doux
Elle fait le tour du village.
Des saules et des peupliers
Qui sont à peu près du même âge,
Comme des voisins familiers,
Bruissent le long du rivage ;
Et le chuchotement des eaux
Accompagne la voix légère
De la fauvette des roseaux
Qui fait son nid sur la rivière.
Ainsi coule de son air doux,
Sans aventure et sans tapage,
En faisant le tour du village,
L’humble rivière de chez nous.
(Henri Chantavoine)
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16/03/2024
Mougeons, moutruches et muselières (358)
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15/03/2024
Pensées plus ou moins correctes (331)
CHARABIA
« Ils condamnent la vulgarité au nom du charabia. Ou plutôt, ils décrètent vulgaire ce qui n’est pas du charabia. »
(Jean Dutourd)
CHARGE
« Mets d’abord la charge sur ton genou, ensuite on t’aidera à la mettre sur ta tête. »
(Proverbe africain)
CHARITE
« Oeuvres de charité : la bourgeoisie donne des vitamines aux corps qui la fusilleront dans trois ans. »
(Henry de Montherlant)
« La vraie charité ne consiste pas à pleurer ou simplement à donner, mais agir contre l’injustice. »
(Abbé Pierre)
CHARRUE
« Attache ta charrue à une étoile et tu feras un sillon droit. »
(Proverbe arabe)
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14/03/2024
Septentrion (Louis Calaferte)
Ouvrier qui se morfond dans une sinistre usine, Louis rêve de devenir écrivain mais n’arrive pas vraiment à concrétiser son projet et à se lancer pour de bon dans l’écriture du roman de sa vie. Il finit par laisser tomber son boulot et se retrouve vite dans la dèche la plus noire. Un jour, il séduit Nora Van Hoeck, une Hollandaise plus âgée que lui et un brin nymphomane qui accepte de l’entretenir. Elle le rhabille, le nourrit, lui donne de l’argent. Mais quand elle lui propose d’habiter à plein temps chez elle, toute cette passion vire au cauchemar pour Louis qui ne voit plus que les défauts de Nora, commence peu à peu par la détester et finit par partir en claquant la porte. Il retourne à ses petits hôtels miteux, à ses gargotes et à sa procrastination. Il ne se décide pas plus à chercher du travail qu’à écrire le chef-d’œuvre littéraire qu’il imagine. Il en est donc réduit à taper ses amis et connaissances et à quémander leur hospitalité avec des résultats parfois décevants…
« Septentrion » est un roman autobiographique qui ne brille pas par son intrigue tout à fait banale et mille fois racontée, mais par un style narratif assez punchy, assez proche de ceux d’Henry Miller et de Louis-Ferdinand Céline. L’un pour le côté imprécateur, révolté, et écorché vif et l’autre pour le côté érotique pour ne pas dire pornographique. On n’est d’ailleurs pas loin de l’obsession sexuelle. C’est d’ailleurs cette obscénité omniprésente qui a fait interdire de parution cet ouvrage pendant environ 20 ans à une époque où la morale était plus sévère que maintenant. Il n’en demeure pas moins que si toutes ces descriptions de relations sexuelles ne choquent plus, elles finissent par lasser à la longue. Il peut même arriver que le bouquin tombe quelquefois des mains. Il ne reste de cette lecture que quelques fulgurances sur l’amour physique, la mort et la condition humaine. Mais tout ça manque quand même de souffle et d’élévation. Avec Calaferte, on patauge un peu trop dans la crasse, la caricature machiste et le sperme… N’est pas Céline ou Miller qui veut…
3/5
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13/03/2024
Mougeons, moutruches et muselières (357)
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12/03/2024
Expresso Love (Roman)
Ouvrage disponible version papier
https://www.amazon.fr/Expresso-Love-Bernard-Viallet/dp/14...
version ebook
https://www.amazon.fr/Expresso-Love-Bernard-Viallet-ebook...
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11/03/2024
Récits de science-fiction Tome 2 (J.H. Rosny Aîné)
Dans un futur très lointain, les peuplades plus ou moins primitives survivant sur Terre doivent subir l’invasion d’étranges créatures, les Xipéhuz. Tels des cyclopes, ils ne disposent que d’un seul œil qui brille comme une étoile dans la nuit. Ils ont entrepris d’exterminer les derniers humains en se servant d’un rayon lancé depuis leur unique orbite faciale. Après de nombreuses tentatives infructueuses de riposte à l’aide de lance-pierres ou d’arcs, Bakhoun, un des chefs de tribus, finit par trouver un moyen de les vaincre. Il imagine un arc amélioré, une sorte d’arquebuse et vise l’œil. Et là les intrus tombent morts, pétrifiés. Un combat sans merci, s’engage alors… Après une catastrophe « nucléaire » provoquant éruptions volcaniques et séismes en grand nombre, les humains survivants se sont regroupés en petites unités dans des oasis de déserts. Mais leur plus gros problème reste le manque d’eau. Ils ne peuvent y pallier qu’en organisant une euthanasie planifiée…Une expédition menée par le capitaine Devreuse aux confins de la Sibérie orientale et de la Chine fait d’étranges découvertes : un tigre géant à dents de sabre, tout droit sorti des temps préhistoriques, puis des peuplades d’Hommes-des-Eaux à la peau verdâtre capables de rester des heures sous l’eau…Sévère et Luce assistent à un étrange phénomène astronomique : l’arrivée de la Roge Aigue, dévorant sur son parcours étoiles et Lune et répandant partout des lueurs rouges d'incendie sans chaleur ni consumation…
« Récits de science-fiction » est un recueil de quatre nouvelles et novellas sur un thème post-apocalyptique pour deux d’entre elles, catastrophique pour une autre et d’aventures fantastiques pour la dernière. Le style est de belle facture, précis et descriptif et les histoires sont étonnamment modernes. Le lecteur découvrira d’ailleurs que Rosny-Aîné fut un visionnaire dans la mesure où il imagina une catastrophe nucléaire à une époque où les recherches en ce domaine n’en étaient qu’aux balbutiements ! Mis à part l’écriture excellente mais datée, ces nouvelles restent d’un grand intérêt ne serait-ce que pour découvrir que la plupart des thèmes de SF ou de fantastique avaient déjà été explorés dès le début de l’autre siècle. Depuis cette époque, les auteurs n’ont fait que broder dessus. Tout comme Jules Verne avec qui il a de nombreux points de convergence, Rosny-Aîné fut un précurseur et un maître du genre ! Le monde se porterait mieux si les puissants écoutaient poètes et romanciers…
4/5
08:30 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0)
10/03/2024
Ulla Sundström (Nouvelle)
Nouvelle extraite du recueil "Ulla Sundström"
Ouvrage disponible version ebook
https://www.amazon.fr/ULLA-SUNDSTR%C3%96M-Bernard-VIALLET...
version papier
08:51 Publié dans Concept | Lien permanent | Commentaires (0)