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16/04/2025

Lieutenant Sturm (Ernst Jünger)

Lieutenant Sturm.jpgPendant la première guerre mondiale, dans les orages d'acier et les calmes plats des tranchées, les soldats allemands subissent l'épreuve du feu quel que soit le milieu social dont ils sont issus. Ainsi un soldat est-il retrouvé mort, suicidé dans les latrines, après s'être tiré une balle dans le cœur en s'aidant de son orteil pour appuyer sur la détente de son fusil ! Tous les soirs, trois officiers se réunissent dans la casemate du lieutenant Sturm pour échanger des idées sur leur destin, leurs émotions et leur avenir plutôt bouché. Sturm tient un journal de bord. Il y note : « De nos jours, un individu n'a pas de valeur en soi, mais par rapport à l'Etat. » et « On s'élançait vers la mort sans voir où on était ; on tombait sans savoir d'où le coup venait. » Il écrit également des récits, des nouvelles qu'il lit à ses deux amis dont l'un est peintre et essaie de pratiquer son art sur le front. Ses lectures sont comme des trêves, des parenthèses leur rappelant le monde de l'arrière, celui d'avant. Elles sont les bienvenues car elles les aident à affronter la terrible réalité qui se déchainera vers la fin.

« Lieutenant Sturm » est une nouvelle un peu longue, se rapprochant du format novella. Jünger y décrit le monde des tranchées et s'attarde sur l'inhumanité de la guerre moderne dans laquelle l'humain se sent pris dans une machine de destruction d'une puissance phénoménale. Il y oppose la philosophie, l'intelligence, la sagesse, la lecture de toutes sortes de grands écrivains comme Dostoïevski, Gogol ou Nietzsche, mais aussi Huysmans, Baudelaire et Wilde qui furent une grande source d'inspiration pour lui. Il va sans dire que Sturm est un peu beaucoup le jeune Jünger dont il partage la désinvolture, le dandysme, mais aussi le sens du devoir et du sacrifice qui apparaîtra dans le paroxysme final. À lire pour mieux comprendre que cette « der des der », comme disaient les poilus, fut en réalité la fin d'un monde et une boucherie qui marqua le début du déclin programmé de toute l'Europe…

4,5/5

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15/04/2025

Pensées plus ou moins correctes (370)

Edgar Poe.jpgCROIRE

« Ne croyez rien de ce que l’on vous dit et pas la moitié de ce que vous voyez. »

(Edgar Poe)

« Croire que tout est facile fait naître mille obstacles. »

(Tao Te King)

« Croyez en vos rêves et ils se réaliseront peut-être ; croyez en vous et ils se réaliseront sûrement. »

(Martin Luther King)

« Si l’on ne croit à rien, si rien n’a de sens et si nous ne pouvons affirmer aucune valeur, tout est possible et rien n’a d’importance. »

(Albert Camus)

CROISSANCE

« La croissance de l’homme ne s’effectue pas du bas vers le haut, mais de l’intérieur vers l’extérieur. »

(Franz Kafka)

« Toute personne croyant qu’une croissance exponentielle peut continuer à l’infini, dans un monde fini, est soit un fou, soit un économiste. »

(Kenneth Boulding)

CROYANT

« Le croyant sait qu’il croit, le gnostique croit qu’il sait. »

« Le plus important, ce n’est pas d’être croyant, c’est d’être crédible »

(Abbé Pierre)

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14/04/2025

Mougeons, moutruches et muselières (476)

Arrêt cardiaque.jpg

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13/04/2025

Le droit à la paresse (Paul Lafargue)

Le droit à la paresse.jpgL'amour du travail n'est-il pas une sorte de folie ? La passion du travail peut-elle être poussée jusqu'à l'extrême, jusqu'à l'épuisement des forces vitales de l'individu et de toute sa famille ? Est-il normal de devoir assurer des journées de douze heures de labeur pour des salaires de misère, de faire travailler les femmes en usine et même les enfants dans les mines de charbon pour le plus grand profit d'un patron qui n'a aucun souci du confort de ses ouvriers ? Ne devrait-on pas au contraire imiter les peuples primitifs, non encore touchés par le modernisme, qui ne travaillent que deux ou trois heures par jour et ne s'en portent que mieux ?

« Le droit à la paresse » est un court essai (79 pages) très polémique, bien ancré dans son époque, mais également étonnement moderne. Par certains côtés, on dirait presque un texte de baba cool des années 68 ! L'auteur qui fut le gendre de Karl Marx fait ici le procès du capitalisme d'une manière assez originale. Il dénonce la folie de la production à outrance qui entraine quantité de surplus qu'il faut tenter de vendre aux quatre coins du monde alors qu'il faudrait plutôt, selon lui, fabriquer moins et de meilleure qualité. La logique du rendement et celle de la qualité de vie sont donc en totale opposition. Les conditions de travail en usine ramènent l'ouvrier à une sorte d'esclavage qui l'oblige de perdre sa vie en cherchant à la gagner. Ce texte reste fort intéressant surtout du point de vue de l'histoire des idées. Lafargue était un socialiste comme on n'en rencontre plus de nos jours. Il dut s'exiler à plusieurs reprises (Grande-Bretagne, Espagne) et fit même un séjour dans la sinistre prison de Sainte Pélagie, tout comme Gérard de Nerval, pour ses idées révolutionnaires. Le texte est suivi d'un commentaire signé Gigi Bergamin, intitulé « Eloge de la vraie vie » et d'une courte biographie de l'auteur.

4/5

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12/04/2025

Les faux as (Roman)

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11/04/2025

Mougeons, moutruches et muselières (475)

Droit de l'homme.jpg

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10/04/2025

Maurice et Malvina (Nouvelle)

08:40 Publié dans Concept | Lien permanent | Commentaires (0)

09/04/2025

Le nazi et le barbier (Edgar Hilsenrath)

Le nazi et le barbier.jpgAu début de l'autre siècle, vit à Wieshalle Max Schulz, fils de la très grosse Minna Schulz qui travaille comme servante dans la maison du fourreur juif Abramowitz. Il s'estime aryen pur souche du côté de sa mère. Et il a cinq pères potentiels un boucher, un serrurier, un apprenti maçon, un cocher et un majordome qui semblent tous aryens de manière irréfutable. Pourtant Max n'est pas blond aux yeux bleus, mais brun aux yeux noirs de grenouille et est doté d'un nez busqué de surcroit. Dans la maison voisine, celle de Chaïm Finkelstein, coiffeur juif propriétaire du salon le plus réputé de la ville, nait deux minutes et 22 secondes après lui son fils Itzig qui est circoncis huit jours plus tard, le 23 mai 1907. Minna tente d'en faire autant à Max, mais celui-ci ne se laisse pas faire. Il se débat comme un beau diable pour ne pas abandonner le plus petit morceau de prépuce. Mais bientôt Minna est renvoyée par son patron qui estime que cinq amants pour une seule femme, même de composition robuste, cela fait trop désordre. Ne sachant où aller, elle s'installe avec Max chez Slavitsky, le coiffeur concurrent du salon Finkelstein, mais en nettement moins chic. Max devient ami d'Itzig, intelligent, blond aux yeux bleus et nez parfaitement droit. Il l'imite en tout au point d'apprendre à parler yiddish, à chanter avec lui à la synagogue et même à faire partie de l'équipe de football juive de la ville. Mais l'arrivée d'un dictateur moustachu va changer toute la donne…

« Le nazi et le barbier » est un roman picaresque et drolatique sur un thème particulièrement douloureux, celui de la Shoah, celui de la destruction des Juifs d'Europe et de leur émigration vers la Palestine après guerre. L'auteur nous présente un anti-héros, presque un monstre « sympathique » qui semble pris dans des évènements sur lesquels il n'a aucune prise et qui fait en toutes circonstances tout ce qu'on lui dit de faire, même les pires horreurs. C'est aussi et surtout une sorte de crétin, d'imbécile heureux qui passe miraculeusement à travers toutes les gouttes des averses les plus denses. SS sans pitié qui ne sait même pas combien de Juifs il a trucidé, il se reconvertit en patriote juif membre de premier plan de la Haganah et se met à zigouiller presque autant de Britanniques pour libérer son pays d'adoption. Le barbier allemand se mue sans problème en barbier juif et même en héros du sionisme sans aucun problème jusqu'au jour où… (Mais ne déflorons pas la fin de cette histoire surprenante quoiqu'un brin invraisemblable). Le style est très vivant grâce à un langage parlé et de nombreux dialogues. Dans la première partie, le lecteur est embarqué dans un récit plein d'humour, de dérision et de truculence. Cela ralentit nettement dans la seconde. Avec l'arrivée en Palestine, plus de rigolade, de pastiche, de second degré, mais nettement plus de réflexion et de sérieux. Une fin en pirouette philosophique, précédée d'une autre plus psychologique rattrape le tout. Comme quoi on peut rire de tout, même des histoires les plus dramatiques. L'humour peut très bien amener à la réflexion.

4/5

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08/04/2025

Mougeons, moutruches et muselières (474)

Le genre.jpg

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07/04/2025

Poèmes pour petits et grands (289)

Aragon.jpgC

 

J’ai traversé les ponts de Cé

C’est là que tout a commencé

 

Une chanson des temps passés

Parle d’un chevalier blessé

 

D’une rose sur la chaussée

Et d’un corsage délacé

 

Du château d’un duc insensé

Et des cygnes dans les fossés

 

De la prairie où vient danser

Une éternelle fiancée

 

Et j’ai bu comme un lait glacé

Le long lai des gloires faussées

 

La Loire emporte mes pensées

Avec les voitures versées

 

Et les armes désamorcées

Et les larmes mal effacées

 

Ô ma France ô ma délaissée

J’ai traversé les ponts de Cé

 

(Louis Aragon)

09:00 Publié dans Concept | Lien permanent | Commentaires (0)