01/04/2023
Citadelle (Antoine de Saint-Exupéry)
Au soir de sa vie, un roi berbère veut enseigner certains préceptes à son fils qui doit bientôt lui succéder sur le trône. Le roi semble avoir fondé un empire dont la cohésion repose sur la force de son armée, la vigilance des hommes de guet placés sur les remparts et la solidité des murs de sa citadelle. La plupart du temps il en réfère à son propre père et en appelle au divin. Souvent sortent de sa bouche des paroles de sagesse souvent teintées de pessimisme réaliste du genre : « N’espère rien de l’homme s’il travaille pour sa propre vie et non pour son éternité. » Ou bien : « Force-les de bâtir ensemble une tour et tu les changeras en frères. Mais si tu veux qu’ils se haïssent, jète-leur du grain. » Ou enfin : « Mauvais quand le cœur l’emporte sur l’âme, quand le sentiment l’emporte sur l’esprit. »
« Citadelle » est un ouvrage difficile à classer. Ce n’est ni un roman, ni un essai, ni une fable, ni un conte, mais plutôt une accumulation de préceptes philosophiques, moraux, politiques ou spirituels, écrits un peu au fil de la plume, jetés comme des notes en vue de quelque chose de plus travaillé. En effet, c’est une œuvre inachevée que l’auteur ne comptait pas du tout publier telle quelle. Il souhaitait rendre son texte plus concis et plus clair en se concentrant sur quelques thèmes majeurs. Le livre reste donc un pavé assez indigeste de 508 pages qui tourne à la méditation informelle sur la condition humaine et sur la manière de diriger les hommes. Les thèmes de la montagne, de l’arbre, du navire, du désert, de la forteresse, de la sentinelle, de la cathédrale, du silence, de la prière et de Dieu reviennent en boucle comme s’ils tournaient à l’obsession et comme si l’auteur voulait les reprendre pour les peaufiner de plus en plus. Le lecteur se retrouve face à une suite de métaphores, de paraboles et d’allégories plus ou moins évidentes, parfois un brin sibyllines, révélant une spiritualité omniprésente très marquée de christianisme syncrétique et souvent teintée de relativisme. On peut s’étonner aussi du statut particulier du locuteur : est-ce vraiment un roi, un empereur, voire Saint-Exupéry lui-même ? C’est selon. Parfois il semble parler comme Dieu lui-même et parfois être un humble pêcheur qui en appelle à Lui. On aura donc un certain mérite à lire cet ouvrage in extenso. Un index de fin d’ouvrage peut permettre de procéder en diagonale, de piocher selon sa fantaisie, ce qui est peut-être une moins inconfortable manière de l’aborder.
3/5
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30/03/2023
Toute la sagesse du monde (Nouvelle)
08:20 Publié dans Concept | Lien permanent | Commentaires (0)
29/03/2023
Plus dure sera la chute (Pierre Ladoue)
Bastien, 12ans, se comporte comme un cancre rétif à tout enseignement. Un jour d’averse assez violente, son professeur principal, Monsieur Martineau lui propose de le raccompagner chez lui en voiture. Un peu étonné, le jeune accepte, bien content d’éviter d’être trempé. L’ennui, c’est que le professeur ne prend pas du tout la bonne direction et qu’il l’emmène sur une route de campagne, car il veut lui montrer « un truc »… Inès, 17 ans a disparu un soir du domicile familial. Elle est partie faire un tour à bicyclette après le dîner et n’est jamais revenue. Les parents ont signalé sa disparition à la gendarmerie. Et c’est un jeune gendarme, en binôme avec un vieux briscard surnommé le moustachu, qui doit mener à bien une enquête qui s’annonce difficile. Et même inquiétante quand il découvre dans le journal intime de la disparue qu’elle est prête à se prostituer pour pouvoir s’offrir les implants mammaires dont elle rêve…
« Plus dure sera la chute » est un petit recueil (56 pages) composé de deux nouvelles que l’auteur présente comme « histoires brèves ». Elles mettent en scène deux jeunes bien de leur époque, ce qui permet à l’auteur de distiller quelques réflexions aigre-douces pour ne pas dire acerbes voire ironiques sur certaines dérives de notre société. La quatrième de couverture parle « style inimitable ». En fait, son originalité consiste à s’affranchir de toute ponctuation et à se priver de tout emploi de majuscules, artifices qui ne facilitent en aucun cas la lecture du texte. Le lecteur a même l’impression de lire la retranscription directe et sans aucun travail stylistique d’un témoignage enregistré au magnétophone. Si on y ajoute un certain nombre d’étrangetés orthographiques comme « ine fine » en lieu et place d' « in fine » ou comme l’amusant « une série tévée », une accumulation aussi redondante qu'agaçante de conjonctions de coordination, « et or » revenant à plusieurs reprises sans parler de lourdeurs comme « dans l’internet » ou « et donc voilà et aussi », on obtient ce fameux « style à ne pas imiter » qui semble au pire du brut de décoffrage, au mieux un parti pris d'originalité discutable. Il n’en demeure pas moins que les histoires sont intéressantes, bien menées et surtout que les chutes sont surprenantes et donc parfaitement réussies, ce qui est essentiel dans ce genre littéraire particulier.
3,5/5
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28/03/2023
Mougeons, moutruches et muselières (250)
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27/03/2023
Poèmes pour petits et grands (216)
Hiver
Hiver, vous n’êtes qu’un vilain,
Été est plaisant et gentil,
En témoin de Mai et d’Avril
Qui l’accompagnent soir et matin.
Été revêt champs, bois et fleurs,
De sa livrée de verdure
Et de maintes autres couleurs
Par l’ordonnance de Nature.
Mais vous, Hiver, trop êtes plein
De neige, vent, pluie et grésil ;
On vous doit bannir en exil.
Sans point flatter, je parle plain :
Hiver, vous n’êtes qu’un vilain.
(Charles d’Orléans)
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26/03/2023
Le baron-vampire (Guy de Charnacé)
Tenancier d’une modeste taverne dans la Bohème du XIXe siècle, Pan Schmoul a réuni autour de la table familiale son épouse et la moitié de ses douze enfants. Il a également convié son ami le colporteur Mendel. Tout irait bien dans la petite famille si le seigneur des lieux n’avait pas interdit à leur fils Rebb âgé de 14 ans et demi de continuer à jouer avec sa fille dans le parc de son château. Ne supportant pas cette humiliation, le jeune amoureux décide de partir à l’aventure pour découvrir le monde au grand désespoir de ses parents. En chemin, il finit par retrouver le brave colporteur Mendel qui accepte de le prendre comme associé de son petit commerce. Quelque mois plus tard, il décède laissant à Rebb toute sa clientèle et même un petit pactole. Un peu plus tard, le jeune homme qui a bien réussi dans le colportage, se fait embaucher par Monsieur Cohn, important homme d’affaires de Vienne qui l’initie aux arcanes de la finance qui n’est après tout que l’art de plumer moins malin que soi. Petit à petit, Rebb grimpe tous les échelons de la société jusqu’à devenir à Paris le baron de Rakonitz, titre fantaisiste s’il en est, en n’oubliant jamais de mijoter une terrible vengeance pour effacer l’affront subi dans sa jeunesse…
« Le baron vampire » est un court roman social sur le thème de l’ambition, de la ségrégation de classe et de la rancœur de petites gens contre les nobles et les puissants de l’époque. Il y a du Rastignac et du Monte-Cristo dans le personnage de Reb Schmoul, arriviste pas spécialement sympathique tant il ne songe qu’à accroitre sa fortune pour mieux assouvir sa vengeance. Mais n’est pas Balzac ou Dumas qui veut. Le style de Charnacé laisse un peu beaucoup à désirer. Il manque d’originalité et de peps. Heureusement que le texte est court. L’éditeur y a ajouté un autre intitulé « Heurt et malheur », cette fois mettant en scène un autre arriviste, breton, celui-là, qui répand lui aussi le malheur autour de lui, mais par l’intermédiaire de son épouse, fille d’un homme d’affaires ruiné par de mauvais placements. On reste dans les histoires d’amours contrariés, de différences de niveaux sociaux, de nobliaux dans la panade et de problème de mariages sans dot. Tout ça reste très daté et a fort mal vieilli. On peut s’en dispenser sans problème.
2,5/5
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25/03/2023
Pensées plus ou moins correctes (296)
« L’amour est l’ultime signification de tout ce qui nous entoure. Ce n’est pas un simple sentiment, c’est la vérité, c’est la joie qui est à l’origine de toute création. »
(R. Tagore)
« L’amour est aveugle. Le mariage lui rend la vue. »
« L’amour est un sentiment si fort qu’il permet d’oublier toutes les raisons qu’on aurait de ne pas aimer. »
(Philippe Bouvard)
« En amour, il n’y a ni crime ni délit ; il n’y a que fautes de goût. »
« L’amour est comme la rougeole. Plus on l’attrape tard, plus le mal est sérieux. »
« J’évite à dessein le mot d’amour, si galvaudé. Aujourd’hui, on aime Dieu, on aime sa femme, on aime Brahms, on aime la pizza, on aime la classe ouvrière, on aime ses aises, on aime les noirs, on aime tout, on n’aime rien. »
(Jacques de Bourbon-Busset)
« J’aurais beau parler toutes les langues de la terre et du ciel, s’il me manque l’amour, je ne suis qu’un cuivre qui résonne, une cymbale retentissante. J’aurais beau être prophète, avoir toute la science des « mystères », toute la connaissance de Dieu, et même la foi jusqu’à transporter les montagnes, s’il me manque l’amour, je ne suis rien. J’aurais beau donner mon argent à ceux qui ont faim, j’aurais beau me faire brûler vif, s’il me manque l’amour, cela ne me sert de rien. »
(Saint Paul)
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24/03/2023
Mougeons, moutruches et muselières (249)
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23/03/2023
En route vers l'autosuffisance alimentaire (Robert Elger)
Être autonome, c’est arriver à se suffire à soi-même. Être autosuffisant dans le domaine alimentaire, c’est produire tout ou partie de nos besoins en nourriture. Pour y parvenir, il faut disposer d’un peu de terrain (l’auteur propose 6 à 8 ares soit 600 à 800 m2). On y installera un verger, un potager (même modeste), une petite basse-cour, quelques ruches et pourquoi pas quelques cages à lapins. Si l’on veut devenir encore plus autosuffisant et donc récolter en plus ses céréales et ses protéagineux, il faudrait disposer d’un terrain nettement plus étendu (12 à 25 ares au minimum). Mais il est possible de fournir une famille en légumes presque toute l’année avec seulement 2 ou 3 ares. Cette quête demandera cependant quelques capacités dans de nombreux domaines : botanique, météorologie, agronomie, maraichage, arboriculture, aviculture et apiculture. Sans oublier l’outillage indispensable…
« En route vers l’autosuffisance alimentaire » est un guide de référence pour le jardinier et l’éleveur amateur. En plus de nombreuses photos et tableaux de toutes sortes, il y trouvera de nombreux conseils judicieux sur la conduite du jardin potager, un peu moins sur celui du verger (la taille des arbres fruitiers juste abordée, seule la greffe en écusson est proposée), beaucoup sur l’élevage des poules et à peine quelques lignes sur celui des lapins. Le paragraphe consacré à l’apiculture semble un peu léger également. Quant à la permaculture, en dehors du fait que c’est la méthode qui respecte le plus le processus naturel et demande le moins de travail au jardinier, elle n’est envisagée que sur le thème des cinq zones du terrain. Le lecteur restera donc sur sa faim sur certains sujets. Qui trop embrasse, mal étreint, dit-on. Cet ouvrage de vulgarisation bien conçu et fort intéressant permettra surtout d’avoir une première vision d’ensemble du sujet. Libre à chacun de creuser ensuite. Alors, à nos binettes et à nos fourches-bêches et au boulot !
4/5
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22/03/2023
Opération Baucent (Roman)
Ouvrage disponible version papier
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version ebook
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