07/01/2025
Poèmes pour petits et grands (280)
Où allons-nous ?
Où allons-nous ?
Par cette route où nous marchons depuis des temps, si longtemps sans demander à personne où elle mène ?
Tel va pour tenter la fortune, tel pour chasser le souci, en quête de savoir, tel pour rentrer chez soi.
Nous allons faire toutes ces choses à la fois : nous allons retourner à l’évidence.
Ne proteste pas contre ce que tu désapprouves. Passe-t-en.
Passe-toi de toutes les organisations industrielles, commerciales, officielles.
Si tu désapprouves le mensonge, quitte la ville.
Si tu désapprouves la banalité, ne lis pas le journal.
Si tu désapprouves la laideur du siècle, jette loin de toi ce qui vient d’une usine.
Si tu désapprouves la boucherie, cesse de manger de la viande.
Si tu désapprouves le bordel, regarde toute femme comme ta mère.
Si tu désapprouves la guerre, ne serre jamais les poings.
Si tu désapprouves les contraintes de la misère, dépouille-toi librement.
Mais approuve pleinement ce qui te reste et apprécie-le.
Fuis la ville, si c’est l’être et la substance de ce que tu cherches.
Crains de te frotter à ceux qui ne cherchent qu’à se fuir.
(…) Que font-elles de nécessaire les villes ?
Font-elles le blé du pain qu’elles mangent ?
Font-elles la laine du drap qu’elles portent ?
Font-elles du lait ? Font-elles un œuf ? Font-elles le fruit ?
Elles font la boîte. Elles font l’étiquette.
Elles font les prix. Elles font la politique.
Elles font la réclame. Elles font du bruit.
Elles nous ont ôté l’or de l’évidence, et elles l’ont perdu.
(Lanza del Vasto)
08:53 Publié dans Concept | Lien permanent | Commentaires (0)
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