01/12/2025
Les deux étendards (Lucien Rebatet)
Michel Croz, fils de notaire, entre à 13 ans comme interne au collège privé de Saint Chély. En classe de seconde, il crée un petit hebdomadaire satirique, « Le sourire du Cloître » qui s'arrête au 5e numéro. Son meilleur ami s'appelle Guillaume. Il est fils d'avocat. Les deux « montent » à Paris pour suivre des études de philosophie alors qu'ils devraient faire du droit dans la bonne ville de Lyon. Ils y retrouvent un autre ami, Régis, qui est tenté par la vie religieuse et envisage de d'entrer chez les Jésuites après son service militaire. Mais Régis est aussi éperdument amoureux d'Anne-Marie et est aimé en retour. Cet amour est platonique. Ils se tiennent la main, s'isolent dans les montagnes, s'embrassent et se jurent fidélité éternelle. Et si Régis entre dans les ordres, Anne-Marie en fera autant en devenant religieuse. Mais quand Michel, qui trouve assez ridicule cette situation, se retrouve en présence d'Anne-Marie, il en tombe immédiatement amoureux. Mais est-ce réciproque ?
« Les deux étendards » est un roman sentimental interminable, un véritable pavé indigeste de 1236 pages qui semble avoir fort mal vieilli. Le lecteur s'y est intéressé à cause de l'engouement de certains pour ce titre qui serait rien moins qu'un chef d'œuvre. Engouement qui s'explique d'autant plus difficilement qu'il vient principalement du milieu droitier pour ne pas dire droitard. Michel qui n'est qu'un simple avatar de Rebatet ne cesse de déboulonner la religion catholique, d'en dénoncer toutes les hypocrisies. Il se montre anti-clérical et même radicalement anti-religion. Il déteste Barrès et Péguy et porte aux nues Proust et Gide. On sent qu'il est même très fortement influencé par le premier. L'ennui, c'est qu'il ne lui arrive pas à la cheville avec cette laborieuse introspection, ce pensum qui tombe des mains. Que d'exclamations, de soupirs, de longues descriptions d'états d'âme ! En dehors de cette petite histoire de triangle amoureux, il ne se passe pas grand-chose au long de toutes ces pages qui tournent à la logorrhée, à la diarrhée verbale sans grand intérêt. On n'arrive pas à entrer en empathie avec des personnages qui manquent de maturité, d'épaisseur humaine et même de réalité. Ils semblent ne s'agiter que pour illustrer les théories « socialistes » désuètes de l'auteur. Assez mauvaise expérience de lecture.
2,5/5
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