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13/05/2022

Sérotonine (Michel Houellebecq)

Serotonine_9543.jpgFlorent-Claude Labrouste, 46 ans, ingénieur agronome auprès du ministère de l’agriculture, se trouve à un tournant de sa vie. Il ne supporte plus la vie commune avec sa dernière compagne, Yuzu, 26 ans, jeune et jolie Japonaise de très bonne famille, responsable culturelle de la maison de la Culture du Japon, quai Branly. Celle-ci ne s’expose jamais au soleil, car elle veut que sa peau reste la plus blanche possible, a besoin de dizaines d’onguents et autant de crèmes de beauté pour se juger présentable et squatte la salle de bains pendant des heures pour y parvenir. Ce serait encore supportable si elle ne participait pas à toutes sortes d’orgies dans des clubs libertins de la capitale et si elle n’avait pas tourné de séquences pornos de style « gang bang » dans sa propre suite parentale ! Après un séjour catastrophique dans un hôtel espagnol, Florent se décide à la quitter. Il résilie le bail de son appartement parisien et prend ses quartiers dans un hôtel où il ne survit que grâce à l’alcool et à un anti-dépresseur, le Captasol, prescrit par le docteur Azote.

« Sérotonine » est un roman triste et glauque comme Houellebecq sait parfaitement en produire. Nul doute que Florent-Claude, c’est lui, même en partie. Tout comme l’auteur, le héros traine une déprime permanente et sans grand espoir d’en sortir. Il ressent sa vie comme une suite d’échecs. Il a connu plusieurs femmes, les a aimées le temps de la passion charnelle et se retrouve seul à un âge pas si avancé que ça. Il semble que son bonheur ou plutôt son état de non-souffrance acceptable dépende uniquement d’un taux optimal de sérotonine et de cortisol. L’ennui c’est que le premier élément est trop bas et le second trop haut. On aura compris que pour Houellebecq tout se résume au matériel et même au sexuel. Bander ou pas, telle serait la question. Si le thème est rebattu, le personnage de l’aristocrate reconverti dans l’élevage laitier est plus intéressant. Il permet à l’auteur d’évoquer le drame de la paysannerie française sacrifiée sur l’autel du mondialisme et pour qui le bonheur est loin d’être dans le pré. Au total, un livre pas bien remontant, pas le meilleur non plus du grand auteur, mais avec quelques fulgurances, quelques éclairs de lucidité marqués au coin du bon sens. C’est pour cela qu’on lui reste fidèle. Les grands auteurs devraient tous être des prophètes…

4/5

08:17 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0)

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