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17/05/2025

Poèmes pour petits et grands (293)

louis mercier.jpgTout dort

Tout dort. Rompus de lassitude,

Les hommes sont ensevelis

Entre leurs draps de toile rude,

Dans les ténèbres des grands lits.

 

Les troupeaux gisent près des crèches ;

Les bœufs, dans la paille, affaissés,

Rêvent des prés, de l’herbe fraîche,

Et des sillons qu’ils ont tracés.

 

Le chien dort, et le coq sonore

Se tient muet sur son perchoir,

Car le jour n’est pas près d’éclore

Et le côté de l’aube est noir.

 

Le sommeil tient aussi les choses :

Les outils qui vivent dehors,

Les meubles que les murs enclosent

Et la maison même, tout dort.

 

Seule, dans l’anxieux silence,

Seule vivante en l’ombre immense,

L’horloge obscure ne dort pas,

Comme un pas lent, mais jamais las,

 

Ou comme le pouls d’une artère,

Ou le battement d’un cœur sourd,

Elle fait son brait solitaire,

Toujours, toujours, toujours, toujours.

(Louis Mercier)

08:54 Publié dans Concept | Lien permanent | Commentaires (0)