08/09/2025
Les sept têtes du dragon vert (Charles Lucieto)
En septembre 1929, de retour de mission en Afrique, l'agent Teddy Legrand s'aperçoit que son pied à terre parisien a été visité et soigneusement fouillé dans ses moindres recoins. Pourtant rien n'a été dérobé. Il pense d'abord que si l'on s'intéresse autant à lui, c'est qu'il fut le premier espion français présent dans la maison Ipatiev à Ekaterinbourg, lieu de l'assassinat par les Bolcheviks du Tsar Nicolas II, de sa famille et de toute sa suite. Il dut se déguiser en pope pour pouvoir s'en approcher trois jours après le massacre. Teddy fut même un temps cuisinier de Koltchak, opposant notoire au régime léniniste. Mais, en fait, son « visiteur » n'est que son ami et complice James Nobody, agent de l'Intelligence Service britannique au sourire « pickwickien », qui enquête sur la possible falsification du dernier message griffonné sur un mur de la villa par la tsarine peu avant son exécution. Une mystérieuse inscription cachée sur une icône détenue par elle les lance sur la piste d'une organisation appelée « Dragon vert » qui serait responsable de nombre d'assassinats politiques et qui agirait en secret. En effet, avant d'être sous l'influence de Raspoutine, le couple impérial le fut sous celle d'un étrange médecin français, Maître Philippe. Quel fut réellement son rôle ? Faisait-il partie de la conspiration ? Et qui fut le véritable géniteur du tsarévitch ?
« Les sept têtes du dragon vert » est un roman d'espionnage relativement court et fort agréable à lire, le genre de texte distrayant qu'on ne produit plus de nos jours. Ses deux héros, Legrand et Nobody, font un peu penser à OSS 117 voire à James Bond avant l'heure. Ils ont le don de se retrouver dans des situations improbables et de toujours s'en sortir sans une égratignure et avec panache et élégance. Cette affaire démarre de façon assez palpitante et prometteuse. L'auteur promène le lecteur à divers endroits du globe comme par exemple le Phanar de Constantinople, haut lieu de l'orthodoxie avec ses popes aussi fiables qu'un âne qui recule. Les rebondissements ne manquent pas, tout comme l'arrivée de personnages haut en couleur dont on ne sait trop pour qui ils opèrent (un oligarque lituanien, une belle espionne russe, etc.) Dommage que le plaisir soit gâché par une fin ouverte. Aucune des énigmes soulevées ou des enquêtes entamées ne voit sa solution définitive. Cet ouvrage devait faire partie d'une série « La guerre des cerveaux » et être à lire comme un feuilleton. La suite dans le prochain numéro… (Quasi introuvable. Dommage.). Le lecteur se retrouve donc un peu frustré de devoir rester sur sa faim…
3/5
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