06/12/2020
65 questions, 65 réponses sur la dette, le FMI et la Banque Mondiale (Millet & Toussaint)
Depuis la crise financière de 2008, il ne reste plus que la toute petite poignée de ceux qui profitent de plus en plus du capitalisme, les oligarques, les ploutocrates, et l’immense majorité qui le subit, surtout au travers du mécanisme diabolique de la dette. Mais si on efface la dette des pays en voie de développement, les régimes dictatoriaux et corrompus ne vont-ils pas s’en trouver renforcés ? Les contribuables des pays développés ne vont-ils pas en faire les frais ? Comment vont se comporter, la Chine, les fonds vautours et les fonds souverains ? Si cette annulation est une condition nécessaire au redémarrage des économies, elle ne sera pas suffisante. Il faudra envisager bien d’autres mesures. Le tiers monde a déjà remboursé l’équivalent de 110 fois ce qu’il devait en 1970, mais entre temps la dette a été multipliée par 50 en raison de la hausse des taux d’intérêt et des nouveaux emprunts destinés à rembourser les premiers. Un parfait cercle vicieux !
Cet ouvrage très bien documenté et sourcé est un essai économique de belle qualité et d’un abord relativement facile de par la clarté du discours et de par la présentation sous forme de questions et réponses. Il pose tout le problème du développement et celui du rôle délétère et même létal du FMI et de la Banque mondiale, qui sous prétexte d’aider ces pays, ne font qu’aggraver la pauvreté et l’asservissement des peuples. (Casse sociale, émeute de la faim, paupérisation, 2,6 milliards d’êtres humains vivant avec moins de 2 dollars par jour !). En lisant cet ouvrage, bien des thématiques se découvrent sous une autre lumière : crise des subprimes, pillage des ressources du tiers-monde, monoculture et surproduction, baisse des cours des produits agricoles et des matières premières. La dette cumulée au Nord représente environ 40 000 milliards de dollars, celle du Sud 326 milliards et même seulement 80 après re-calcul et décote. Le propos aurait été incomplet s’il s’était cantonné aux pays du Sud. Il propose aussi des solutions générales avec de simples aménagements pour le Nord, ce qui semble certainement insuffisant pour une réelle libération du joug des 1% de ploutocrates qui ne font que s’enrichir de manière monstrueuse alors que les 99% s’appauvrissent inexorablement. Ouvrage fort intéressant qui cible le problème majeur de la mondialisation.
4/5
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04/12/2020
Echange standard (Robert Sheckley)
Marvin Flynn vit à Stanhope, petite ville paisible située à 500 km de New York. Bien qu’il ait déjà beaucoup bourlingué sur terre et visité nombre de pays, il rêve de voyager dans le cosmos pour découvrir des planètes lointaines. Mais ce n’est pas à la portée de sa bourse sauf s’il arrive à procéder à un échange d’identité, appelé Psycho-Troc avec un habitant d’une autre planète qui voudrait visiter la Terre. Un jour, Marvin tombe sur une annonce aussi étrange que prometteuse : Mons. orig. de Mars, tranquille, soigneux, cultivé, échang. corps avec Mons. de la Terre, caract. équiv. 1er Août- 1er Sept. Ref. prod. Contr. notarié. » Il n’en faut pas plus pour que l’aventure commence.
« Echange standard » est un roman de science-fiction amusante, publié en 1966, mais toujours aussi amusant à lire. L’intrigue démarre très fort avec de nombreux rebondissements, des échanges étonnants et des circonstances inattendues. Le lecteur passe de l’univers sablonneux de « Dune » à celui du Far-West en passant par celui des chevaliers de Moyen Âge. On est dans un pastiche si délirant, si léger, et si ébouriffant que la première moitié de l'ouvrage se déguste au grand galop. La seconde partie avec la quête de la belle Catherine aussi mystérieuse qu’insaisissable est un peu différente. Sheckley y change de vitesse et surtout de registre. Il part dans une sorte de délire philosophique complètement déjanté dans le cadre d’un Monde Biscornu où tout est possible surtout l’improbable, l’incroyable ou l’hallucinant. On n’est plus très loin de l’univers du regretté Pratchett. Un très grand plaisir de lecture pour qui aime le parodique bizarroïde !
4/5
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01/12/2020
Complot sous la Terreur (Jakubowicz & Dupuis)
1793 : le roi Louis XVI vient d’être condamné à mort et guillotiné. Les nobles ont émigré un peu partout en Europe, mais surtout en Allemagne et en Angleterre. Les députés du peuple siègent à la Convention. Cette assemblée est dominée par les « Montagnards », révolutionnaires les plus radicaux. Dans le même temps, les frontières du Nord et de l’Est sont menacés par les armées autrichiennes et prussiennes. Une insurrection royaliste éclate dans l’Ouest. Les Vendéens, menés par quelques nobles et prêtres restés fidèles à la royauté tiennent encore en échec les armées révolutionnaires qui commence déjà à pratiquer le génocide et la terre brûlée. Partout, des comités de Salut Public et des tribunaux révolutionnaires siègent sans relâche pour juger des crimes commis contre la République, selon une procédure expéditive et dont le seul verdict prononcé est la mort…
« Complot sous la terreur » est un livre-jeu plutôt destiné aux ados. Il permet aux jeunes lecteurs de se familiariser avec l’ambiance très particulière de cette période troublée de notre Histoire. La réalité historique, du moins celle présentée dans les manuels, est soigneusement respectée. Il n’y a pas qu’une seule intrigue à suivre linéairement, mais plusieurs que l’on peut aborder successivement en fonction de nos réactions, car tout fonctionne de façon interactive. Il suffit de se munir d’un dé à jouer (même pas indispensable, vu que la pagination peut le remplacer) et d’un crayon et de suivre les instructions de jeu au fil des postes. Selon les résultats obtenus aux tests (d’éloquence, de communication, de commandement) ou aux duels et autres combats, le lecteur peut progresser dans son aventure ou terminer très vite avec la tête tranchée tombant dans le panier de son. Les illustrations en noir et blanc de F'MuRR, remarquables de noirceur, mettent très bien dans l’ambiance. Une belle réussite. Nul doute que les ados férus d’Histoire liront et reliront ces histoires de complots passionnants.
4/5
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28/11/2020
L'ère des gladiateurs (Frederik Phol & Cyril Kornbluth)
Dans un futur assez lointain, le monde est régi par une violence institutionnalisée, organisée, canalisée. Les villes sont devenues des jungles de béton avec des quartiers de maisons-bulles qui, faute d’entretien tombent en décrépitude. Charles Mundin, jeune avocat pénaliste et candidat à une élection municipale, se voit confier des affaires peu intéressantes et même indignes de ses compétences, jusqu’au jour où l’importante société G.M.L. lui confie une mission délicate… Les nouveaux Jeux du Cirque sont des spectacles très recherchés. Norwell Bligh, un de ses plus célèbres organisateurs, se retrouve renvoyé du jour au lendemain, car un certain Stimmens, plus jeune et plus créatif que lui, vient de lui prendre sa place…
Paru en 1949, « L’ère des Gladiateurs » est un roman de science-fiction qui a plutôt mal vieilli et qui ne procure plus guère de plaisir à être lu aujourd’hui. Le monde imaginé par Pohl et Kornbluth est même en deçà de celui dans lequel nous vivons. Les ordinateurs en sont encore aux cartes perforées, c’est dire ! L’intrigue tourne beaucoup trop autour de grenouillages dans le milieu de la finance et des grosses sociétés du bâtiment. La partie « Jeux du Cirque », qui aurait pu être spectaculaire, l’est assez peu et n’intervient qu’en toute fin de l’ouvrage. En dehors du fait que les auteurs ont un regard déjà désabusé sur une société de consommation qui en était à ses balbutiements au moment où ils écrivaient, l’intérêt de cet ouvrage reste des plus limités.
2,5/5
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26/11/2020
H.P.L (Roland C. Wagner)
Dans le sauvage Ouest sauvage, une patrouille de tuniques bleues est attaquée par des guerriers Peaux-Rouges d’autant plus déchaînés qu’ils bénéficient de l’appui de monstres martiens à quatre bras qui disposent d’armes à rayons laser particulièrement meurtrières. De défaites en défaites, les Américains perdent du terrain devant l’avancée indienne. La Frontière recule de plus en plus, jusqu’à ce que des Vénusiens débarqués de leurs énormes engins spatiaux, ne mettent un coup d’arrêt aux victoires des Martiens et des Peaux-Rouges. L’ennui, c'est que ces Vénusiens sont de grandes créatures aux anatomies d’insectes coriaces qui risquent de se retourner un jour contre leurs alliés. Lévèque, savant d’origine française, tente de trouver une explication à cette arrivée de monstres dans un livre maléfique, le terrible « Nécronomicon », découvert dans une bibliothèque de la ville de Providence…
« Celui qui bave et qui glougloute » est une longue nouvelle ou novella d’une centaine de pages en forme de parodie amusante de l’univers de Lovecraft transposé dans un Ouest fantasmé. Roland C. Wagner fait intervenir dans son histoire plutôt déjantée tous les héros de son enfance, Kit Carson, Buffalo Bill, les frères Dalton, Calamity Jane, Wyatt Earp, Nat Pinkerton (la fille) et quelques autres. L’ouvrage est précédé par « H.P.L.», biographie imaginaire et un brin fantaisiste du célèbre Lovecraft qui aurait vécu 101 ans. Et il s’achève sur deux interviews de l’auteur expliquant la genèse des deux textes. L’ensemble est amusant et divertissant, sans plus. On n’atteint pas des sommets dans l’humour, mais ça se lit avec un certain plaisir.
4/5
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24/11/2020
Psychanalyse du judaïsme (Hervé Ryssen)
Le peuple juif est le peuple militant par excellence. C’est un peuple de propagandistes, un peuple de « prêtres » qui a un message à délivrer au reste de l’humanité. En effet, le judaïsme n’est pas seulement une religion. C’est également un projet politique dont l’objectif est la suppression des frontières, la disparition des nations, et la mise en place d’un nouvel ordre mondial dirigé par un gouvernement mondial qui pourrait siéger à Jérusalem. « Un joli endroit », dixit Jacques Attali. Cette espérance devrait hâter la venue d’un Messie attendu depuis déjà trois mille ans. C’est la raison pour laquelle les élites juives travaillent sans relâche à la constitution de cet empire globalisant.
« Psychanalyse du judaïsme » est un essai socio-politique dans la droite ligne des « Espérances planétariennes ». Le lecteur a même l’impression d’être en présence d’une suite surtout dans les deux premiers tiers du livre. Seul la dernière partie est consacrée à la psychanalyse proprement dite. On y nage dans les complexes, maladies psychiques, déviances et autres inversions accusatoires. À noter au passage, un chapitre intéressant sur « l'histrionisme » qui explique beaucoup de comportements et une brève déconstruction du freudisme. Sans doute plus intéressante, la première partie basée sur l’histoire, la sociologie, les mœurs et les rites, apprendra au lecteur énormément de choses comme l’histoire des Dunmehs avec un certain Sabbataï Zevi, expulsé d’Espagne en 1492 et installé à Smyrne (Turquie). Il se fait passer pour le Messie, veut prendre la place du Sultan, finit par se convertir à l’Islam et par être exilé en Albanie. Ses disciples, les Dunmehs, bien que doublement apostats, refusent tout mariage avec des Turcs, présentent un nom turc officiel tout en conservant un nom juif secret. Ils firent partie du gouvernement des jeunes Turcs de Mustapha Kemal. Celle des Frankistes est assez étrange. Dans cette secte fondée par Jacob Frank en Podolie à partir de 1755, on pensait que le salut venait du péché et que de l’excès de péchés devait advenir un monde meilleur. Ils se convertirent en apparence au catholicisme, prirent de nouveaux noms et ainsi certains purent accéder à la noblesse polonaise. Tout l’ouvrage repose sur des citations d’auteurs connus comme Elie Wiesel, Marek Halter, Edgar Morin, Jacques Attali, Minc, Derrida, Sorman, Kouchner, André Glucksmann, Norman Mailer, etc. Cela donne une impression de compilation assez peu discutable, mais quand même un brin indigeste.
3,5/5
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21/11/2020
Les nostalgiques (Saint-Loup)
En 1945, Gévaudan et Binet se rencontrent discrètement dans un square parisien. Les deux hommes, qui viennent d’échapper de justesse aux griffes des épurateurs, rêvent de faire reparaître un journal, « Le Combattant Européen ». Binet est un ancien communiste passé au national-socialisme. Gévaudan a combattu sur le front russe dans les rangs de la SS. Ils espèrent continuer à diffuser leurs idées grâce à un trésor de guerre que les nazis auraient caché en Amérique du Sud. Gévaudan doit donc partir pour Buenos-Aires pour essayer de le récupérer. Mais, un mois plus tard, Binet est arrêté alors que Gévaudan, n’ayant rien trouvé, entre au service d’Eva Peron… Deux autres anciens SS, Dekercke et Lemoine, après un retour difficile de Russie, n’ont d’autre choix que le poteau d’exécution ou l'entrée dans la Légion. Ils optent pour cette dernière et finissent par se retrouver dans les combats d’Indochine… Sous le Pont-Neuf, Benvoar, étrange cul-de-jatte breton paralysé du côté gauche et sujet à des crises d’épilepsie en raison d’éclats d’obus fichés dans son crâne, survit en se traînant sur les trottoirs. Le malheureux, grand blessé de guerre du front russe, n’a droit à aucune aide sociale ni au moindre appareillage. Deux clochards l’aident à survivre, car il se refuse à tomber dans la mendicité.
« Les nostalgiques » n’est pas à proprement parler un roman, mais plutôt un reportage décrivant le parcours d’un certain nombre de parias, anciens soldats ayant survécu à l’enfer russe. Tous s’engagèrent dans la SS pour aller combattre le bolchévisme. Les nazis ayant perdu la guerre, ils se retrouvent traitres à leur pays. Ils doivent donc se cacher pour échapper à la prison ou à la mort. Dans la logique de leur engagement, certains reprennent le combat contre le communisme en Indochine, puis en Algérie et finissent même au Congo comme mercenaires de Mobutu. La plupart vivent une descente aux enfers sans espoir de remontée. Le personnage le plus émouvant reste Benvoar, dont l’instinct de vie hors norme suscite admiration et empathie. D’autres laissent une impression étrange comme le Belge qui passe tous ses étés à faire la tournée des hauts lieux du nazisme (Berchtesgaden, etc) sur son scooter Lambretta et ne manque jamais de passer saluer son ancien chef, Degrelle, caché à Madrid ou comme l’avocat qui croit qu’Hitler est ressuscité tel un nouveau Christ. Un ouvrage intéressant surtout à titre de document historique qui illustre parfaitement l’adage : « Malheur aux vaincus ! »
4/5
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19/11/2020
L'analphabète qui savait compter (Jonas Jonasson)
À Soweto (Afrique du Sud) vit ou plutôt survit Nombeko, 13 ans, orpheline noire. Bien qu’elle ne soit jamais allée à l’école, elle est particulièrement douée en calcul mental, ce qui lui est de peu d’utilité dans l’exercice de sa profession de vidangeuse de latrines publiques. À la mort de Thabo, vieil original qui lui a appris à lire, elle hérite d’une petite fortune en diamants. Elle décide alors de tout plaquer pour partir vers le nord du pays. Mais, arrivée à Johannesbourg, elle est renversée et grièvement blessée par la voiture d’un ingénieur alcoolique, chargé de la mise au point de la bombe nucléaire nationale. Le tribunal lui ayant donné tort, elle se retrouve femme de ménage au service de l’ingénieur. Pendant ce temps, en Suède, le postier Ingmar n’a qu’un rêve : rencontrer le roi pour pouvoir le saluer. Après mille difficultés, il y parvient à Nice. Mais la rencontre est des plus décevantes. Le postier est remercié de sa vénération par un bon coup de crosse de canne sur le dessus du crâne…
« L’analphabète qui savait compter » est un roman humoristique complètement déjanté. L’intrigue est improbable et même totalement invraisemblable. Chaque rebondissement est plus incroyable que le précédent. On reste dans l’esprit du premier succès de Jonasson, « Le vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire ». Tous les personnages sont dingues, ou, à tout le moins, ont un grain de folie. Et ils se retrouvent dans des situations rocambolesques comme cette histoire de bombe atomique dont les héros n’arrivent plus à se débarrasser. C’est énorme, mais ça passe car l’humour est fin, léger et intelligent. Le trait n’est pas outré et le regard reste toujours compatissant sur les personnages. Un très agréable divertissement et la preuve que l’humour n’est plus le domaine réservé de nos amis britanniques !
4/5
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11/11/2020
La souffrance et le moyen d'y mettre fin (Daniel Madrasse)
Ni aujourd’hui ni demain ne font rêver et, à moins de se complaire dans l’insatisfaction, on ne peut chercher que de nouveaux moyens d’être heureux. Comment échapper à la souffrance ? Comment atteindre le bonheur ? Celui-ci serait un état de paix durable et dénué de souffrance, nommé aussi « ataraxie ». Le plaisir n’est pas le bonheur, car le plaisir est toujours éphémère et doit être recherché en permanence alors que la souffrance et la douleur doivent toujours être combattues. L’homme vit sous l’emprise de ses émotions, lesquelles sont indispensables à sa survie. Il fut un temps où l'homme se sentait encore maître du monde ou du moins de son territoire, où il se sentait un être libre plutôt qu’un rouage. À mesure que la société est devenue plus complexe, plus interdépendante et plus informatisée, cette liberté en a été d’autant plus réduite au point que se pose maintenant la question de savoir si une dictature totale ne serait pas le moyen ultime d’imposer l’égalité, la stabilité et donc la paix pour tous.
« La souffrance et le moyen d’y mettre fin » est un essai philosophique un peu dans la ligne de tous ces bouquins de recherche de bonheur ou de bien-être qui encombrent les rayons des librairies et qui rencontrent souvent un joli succès commercial. Sommes-nous si peu heureux qu’il nous faille autant courir derrière un bonheur que l’on n’atteint jamais ? Il faut dire que les sociétés modernes basées sur l’hyper consommation, la publicité omniprésente et la dictature du paraître, produisent de la frustration à haute dose. Cet ouvrage se compose de deux parties d’intérêt assez inégal. La première décrit la souffrance sous tous ses aspects. L’auteur fait appel à la biologie, à la chimie moléculaire, à l’ethnologie, à l’archéologie, à l’écologie et même à la théorie de l’évolution des espèces pour nous dépeindre la simple misère de notre condition humaine. Ce n’est pas inintéressant, mais un tantinet superfétatoire. Que de brillants développements pour démontrer une évidence ! La seconde partie nettement moins scientifique est totalement spirituelle. Pour remédier à cette souffrance, l’auteur fait appel aux pratiques religieuses de tous horizons. Bouddhisme, hindouisme (avec tous les types de yogas), christianisme (érémitisme, hésychasme et garde du cœur), islam (soufisme principalement) sont mis à contribution dans un syncrétisme plutôt intelligent. Les solutions ? Le retour à la pensée positive, à la méditation, au pranayama et autres répétitions du nom de Dieu. Un essai qui peut être utile à qui débute sur la voie de la sagesse…
4/5
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09/11/2020
Les enfants du matin (Jack Curtis)
À Londres, une jeune femme est abattue d’un tir de fusil de précision, au milieu de la foule d’Oxford Street. Il semble que la cible ait été choisie au hasard. L’inspecteur Robin Culley et le sergent Dawson se retrouvent chargés de l’affaire. Laquelle se complique très vite quand c’est le tour d’un homme d’être tué dans un train de façon semblable. Puis ce sont deux jeunes gens qui trouvent la mort de la même manière près d’une guinguette des bords de la Tamise. Au fil des jours, les assassinats de ce genre s’accumulent. On finit par dénombrer rien moins que vingt meurtres en l’espace de huit jours…
« Les enfants du matin » est un thriller assez classique avec une accumulation particulièrement importante de crimes dont un, le dernier, est tout à fait monstrueux de sadisme et de cruauté. De quoi révulser les âmes sensibles. L’originalité de cet ouvrage vient du fait que tous ces crimes que l’on croit gratuit au début ne le sont pas vraiment, mais cachent un seul qui est commandité par des personnages hauts placés. L’intrigue est bien menée et assez intéressante dans la mesure où le lecteur est un peu « promené » avant de découvrir une vérité plus nuancée qu’il n’y paraît au premier abord. La faiblesse de ce roman de divertissement tient plus au style pas très léger de Jack Curtis. Un certain manque de rythme. Des descriptions inutiles qui ne sont pas loin de tirer à la ligne par endroits. À réserver aux amateurs du genre.
3,5/5
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