04/10/2025
La peste écarlate (Jack London)
Depuis l'année 2013, la science a été incapable de faire face à une maladie mystérieuse et extrêmement contagieuse capable de faire passer de vie à trépas en quelques heures des humains qui voient leur peau devenir rouge écarlate. En fort peu de temps, la terre s'est retrouvée presque totalement dépeuplée. Les villes ont été détruites. San Francisco, entre autres, a disparu dans des tourbillons de flammes. Démunis de tout, les rares survivants en sont retournés assez vite à l'âge de pierre. Vêtus de peaux de bêtes, ils survivent péniblement d'un peu d'élevage, de chasse et de pêche. Quelques dizaines d'années après la catastrophe, un vieil homme, qui autrefois fut professeur à l'université, raconte à trois jeunes enfants comment les hommes vivaient avant… Au plus froid de l'hiver, il n'est pas prudent de parcourir seul les immenses étendues glacées du Klondike. C'est d'autant plus risqué quand on commence à sentir ses doigts geler et n'être même plus capables de frotter une allumette pour allumer un feu… Loin de tout et manquant de ressources, des chercheurs d'or ont institué une façon radicale d'exercer la justice. En l'absence de prison, tout meurtrier est lancé sur le fleuve sur une barque avec plus ou moins de provisions en fonction de la gravité du crime. Il va sans dire que sans rien, il a fort peu de chance de s'en sortir vivant. Un jour, Marc O'Brien, juge bénévole, se retrouve à son tour dans cette délicate posture suite à une cuite mémorable…
« La peste écarlate » est un recueil de trois nouvelles assez longues qui ont pour cadre le grand nord. La première relève nettement de la science-fiction. C'est une dystopie assez inquiétante sur un thème largement développé ensuite, celui d'une pandémie mortelle dont seuls quelques personnes parviennent à échapper de façon inexpliquée. Le monde redevenu sauvage a tellement changé que les jeunes n'arrivent même pas à imaginer qu'il y avait pu avoir une civilisation avant eux, que l'homme pouvait communiquer sans fil, voler dans les airs et bénéficier d'une vie nettement plus facile que la leur. Les deux autres (« Construire un feu » et « Comment disparut Marc O'Brien ») sont plus réalistes, voire naturalistes. La première fait toucher du doigt la dure réalité de la vie dans le Grand Nord et la seconde, à notre goût la plus réussie des deux, relève presque du conte satirique ou de l'anecdote un brin picaresque avec son côté arroseur arrosé. Inutile d'insister sur le style de grande qualité de London. C'est toujours un plaisir de lire et relire cet auteur qui nous fera toujours rêver de grands espaces, de vie sauvage et de liberté dans un cadre grandiose et souvent hostile…
4,5/5
08:52 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0)
Écrire un commentaire