27/09/2025
Poèmes pour petits et grands (306)
Le vent
La terre semble jubiler
Et l'Océan se consoler,
Lorsque le vent veut s’appeler
Zéphyr ou brise.
La fleurette est pour ce berceur
Une toute petite sœur
Qu’il vient câliner en douceur
Et sans surprise.
Las de siffler et de gémir,
Certains jours, il paraît dormir :
À peine alors s’il fait frémir
La moindre tige ;
Il s’endort, puis s’éveille un brin,
Souffle minuscule et serein
Qui lutine au ras du terrain
Et qui voltige.
Le vent ne commence parfois
Qu’à fendre l’air en tapinois,
Qu’à gercer l’eau, tâter les toits,
Froisser le chêne,
Coucher l’herbe et raser le roc :
Il se tasse pour un grand choc,
Et subitement, tout d’un bloc,
Il se déchaîne.
Il met le feuillage en haillons,
Sabre les blés sur les sillons,
Prend l’herbe dans ses tourbillons,
La tord, la hache ;
Il livre même des combats
Aux vieux arbres, de haut en bas,
Et quand il ne les pourfend pas,
Il les arrache !
Et toujours, par tout l’univers,
Par les continents et les mers,
Les champs, les cités, les déserts,
Passe et repasse,
Tour à tour tendre et furieux,
Ce grand souffle mystérieux :
La respiration des cieux
Ou de l’espace !
(Maurice Rollinat)
08:15 Publié dans Concept | Lien permanent | Commentaires (0)
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