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17/03/2023

Poèmes pour petits et grands (215)

Baudelaire.jpgÀ une passante

 

La rue assourdissante autour de moi hurlait.

Longue, mince, en grand deuil, douleur majestueuse,

Une femme passa, d’une main fastueuse

Soulevant, balançant le feston et l’ourlet ;

Agile et noble, avec sa jambe de statue.

 

Moi, je buvais, crispé comme un extravagant,

Dans son œil, ciel livide où germe l’ouragan,

La douceur qui fascine et le plaisir qui tue.

 

Un éclair… puis la nuit ! – Fugitive beauté

Dont le regard m’a fait soudainement renaître,

Ne te verrai-je plus que dans l’éternité ?

 

Ailleurs, bien loin d’ici ! trop tard ! jamais peut-être !

Car j’ignore où tu fuis, tu ne sais où je vais,

O toi que j’eusse aimée, ô toi qui le savais !

 

(Charles Baudelaire)

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16/03/2023

Feu et sang (Ernst Jünger)

Feu et sang.jpgQuelque part sur le front, dans le triangle Aras-Cambrai-Bapaume, le jeune Jünger s’éloigne un peu de la ligne de tir pour aller marcher dans une allée forestière, histoire de retrouver un peu de sérénité dans la nature, loin du fracas et de l’horreur des combats. Il constate mélancoliquement, qu’il ne se trouve plus dans l’enthousiasme et la fureur des débuts. Non, cette guerre de 14 n’est pas fraîche et joyeuse, se dit-il en évoquant la clairière recouverte de cadavres, découverte un peu plus tôt. En ce printemps radieux, il prend conscience de l’importance du « matériel », du pilonnage, de la préparation d’artillerie qui fait de terrible dégâts pour que l’infanterie puisse avancer de quelques mètres. Et à quel prix ! Seul un tout petit nombre de ses compagnons des premiers jours reste encore à ses côtés. Et voilà que se profile pour très bientôt l’assaut final, celui qui devrait être décisif et enfin mettre un terme à cette guerre cruelle…

« Feu et sang » est un court roman autobiographique sous forme de novella. C’est un témoignage précis, circonstancié, presque décrit minute par minute de quelques jours dans les tranchées côté allemand. L’assaut des lignes anglaises d’une barbarie absolue avec le mur de fer et de feu de l’artillerie est absolument dantesque. Les soldats tombent comme des mouches, se battent comme des lions souvent à la mitrailleuse lourde et finissent au corps à corps, à la baïonnette. L’auteur finit par être touché par une balle perdue alors que son groupe s’est victorieusement emparé d’un bout de tranchée. Il le sera quatorze fois au total ce qui lui vaudra la médaille de l’ordre « Pour le Mérite », la plus haute décoration militaire allemande. Cet ouvrage s’achève avec un second texte « La déclaration de guerre de 1914 », écrit 20 années plus tard dans lequel, jeune futur bachelier, Jünger raconte comme il a appris en vacances l’ordre de mobilisation générale et comment il s’est engagé volontairement. Il dut attendre trois jours pour pouvoir le faire tant les candidats étaient nombreux ! Un texte magnifique qui ne peut que faire réfléchir sur les réalités d’une guerre qu’on croyait la « der des der » à une époque où paradoxalement, Ukrainiens et Russes en reviennent quasiment aux mêmes « hachoirs à viande » que furent les guerres de tranchées, les drones et la technologie en plus !

4,5/5

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15/03/2023

Pensées plus ou moins correctes (295)

Paul valéry.jpg« L’amour consiste à être bête ensemble. »

(Paul Valéry)

« L’amour est une chose simple, un désir suivi d’un acte bref et le voilà ramené à ses justes proportions ; tout le reste est littérature. »

(Maurice Donnay)

« Mettre des haines en commun, cela s’appelle souvent de l’amour. »

(H. Duvernois)

« L’amour, c’est comme la grippe. On l’attrape dans la rue, on la résout au lit. »

(Coluche)

« Le plus beau moment de l’amour, c’est quand on monte l’escalier. »

(Georges Clémenceau)

« Le plus grand amour est l’amour d’une mère, vient ensuite l’amour d’un chien puis l’amour d’un amant. »

(Proverbe polonais)

« L’amour, c’est l’infini à la portée des caniches. »

(L.-F. Céline)

« L’amour c’est l’aile que Dieu a donnée à l’homme pour monter jusqu’à Lui. »

(Michel-Ange)

« Les hommes organisent l’amour en fonction de leur vie et les femmes organisent leur vie en fonction de l’amour. »

(Jean Dutourd)

« L’amour fait passer le temps ; le temps fait passer l’amour. »

« Hormis le temps de l’amour, tout est mort et mensonge. »

(O. Milosz)

« Le mot amour a, pour la première fois, été associé au mot Dieu depuis le Christ. »

(Paul Valéry)

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13/03/2023

Mougeons, moutruches et muselières (246)

Cigarette.jpg

09:07 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (0)

12/03/2023

Les Faux As (Roman)

09:05 Publié dans Concept | Lien permanent | Commentaires (0)

11/03/2023

Sarnia (Gerald B. Edwards)

Sarnia.jpgEbenezer Le Page a passé toute son existence sur l’île anglo-normande de Guernesey. Il ne s’est jamais marié et n’a eu aucun enfant, à sa connaissance. Un peu trop âgé et faisant déjà partie de la milice de l’île, il n’est pas parti faire la guerre de 14-18 en France alors que nombre de ses camarades n’en sont pas revenus comme Jim, son meilleur ami et presque son frère. Arrivé au soir de sa vie, il entreprend de raconter ce que furent environ 80 années d’une toute petite communauté vivant sur elle-même dans une tranquillité relative. Tout le monde y est plus ou moins cousin ou cousine de près ou de loin. Ebenezer évoque entre autres la vie de ses parents, de ses deux tantes Hetty et Prissy, de leurs époux et de sa sœur Tabitha avec laquelle il vivra assez longtemps, une fois ses parents décédés. En 39-45, l’île subira une occupation allemande assez rude. Puis, après la libération, l’île évoluera assez rapidement à cause du tourisme. Les gens partiront un peu partout. D’autres arriveront. Ebenezer, lui, ne quittera jamais sa petite maison, sa serre et son carré de tomates. Il n’ira jamais plus loin que la ville pour toucher sa pension, faire quelques courses, boire une bière au pub et pêcher en mer sur son petit bateau. Toute une vie de calme un peu égoïste avant l’arrivée de la télé qu’il exècre et de toutes les nouveautés technologiques ou sociétales qui firent de son petit univers un monde disparu.

« Sarnia » n’est ni un journal, ni un roman, ni un témoignage, mais un peu des trois. N’en déplaise à Maurice Nadeau qui avance dans son introduction qu’Ebenezer n’est en aucun cas G.B.Edwards, la sincérité, l’authenticité et la naïveté avec lesquelles toute cette saga ilienne est racontée laisse à penser qu’il y a au moins 90%, si ce n’est plus, d'Ewards chez Ebenezer. Il faut être de Guernesay, avoir vécu toute cette période, avoir connu tous les gens qui sont décrits pour pouvoir produire cet ouvrage un peu bizarre, mais tellement touchant. Il ne fut pas publié du vivant de l’auteur car refusé par tous les éditeurs de l’époque. Le temps a rendu justice à Edwards/Ebenezer qui savait si bien décrire ses contemporains. Il faut lire ce livre un peu long, mais jamais lassant ne serait-ce que pour les pages décrivant son amitié avec Jim, ses amours contrariés avec Liza (les deux s’aimaient sincèrement, mais n’arrivaient jamais à être en phase) et sa recherche éperdue d’un héritier à qui léguer sa maison, sa serre et le petit pécule en souverains d’or économisés sou à sou qu’il cachait dans coffre enterré dans son jardin. Les anciens pourront y retrouver la vie d’avant et les jeunes la découvrir.

4,5/5

08:17 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0)

10/03/2023

Régimes, régimes (Sketch)

09:13 Publié dans Concept | Lien permanent | Commentaires (0)

09/03/2023

Mougeons, moutruches et muselières (245)

Chomsky.jpg

09:06 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (0)

08/03/2023

Glacé (Bernard Minier)

Glacé.jpgAu sortir du téléphérique privé les amenant à leur centrale hydroélectrique juchée à plus de 2000 mètres d’altitude dans les Pyrénées, quelques ouvriers découvrent horrifiés le cadavre d’un cheval décapité et dépecé accroché à un portique… Diane Berg, jeune psychologue suisse, vient prendre son premier poste à l’Institut Wargnier, centre psychiatrique de très haute sécurité, spécialisé dans la détention de tous les pires sociopathes et psychopathes d’Europe, dont la direction est assurée par un certain docteur Xavier, psychiatre venu de Montréal, qui l’accueille tout à fait froidement… Le pur-sang sacrifié était la propriété d’Eric Lombard, PDG fort influent d’une multinationale, lequel exige qu’une enquête approfondie soit immédiatement diligentée. Et l’affaire se complique lorsqu’un randonneur découvre un homme complètement nu pendu par les bras et par le cou sous la voûte d’un pont tout proche… Si on y ajoute une vieille affaire de suicide collectif inexplicable d’ados âgés de 15 à 18 ans, on se retrouve devant une enquête bien délicate que devront conjointement mener Martin Servaz, flic divorcé, trouillard et hypocondriaque, et Irène Ziegler, capitaine de gendarmerie, dynamique, casse-cou et lesbienne…

« Glacé » est un thriller à la française s’étirant sur plus de 730 pages qui se lisent assez rapidement, mais pas non plus à une vitesse folle. On n’est pas vraiment dans le page-turner yankee. Le suspens n’est pas très haletant. L’histoire, écrite d’une manière plus punchy et plus « close to the bone » aurait pu aisément tenir sur 300 pages ! L’intrigue démarre sur des chapeaux de roues aussi improbables qu’invraisemblables. Imagine-t-on un milliardaire sacrifier son yearling préféré, un animal lui ayant coûté une fortune, juste pour éloigner les soupçons de la police ? Après une enquête un peu poussive suivie de la découverte capillotractée d’une première coupable fort peu crédible, le lecteur en arrive à une fin logique mais nullement surprenante. Cet ouvrage reste dans le style polar de divertissement comme nos bons éditeurs français nous en produisent à la pelle. Seule originalité de son auteur : sa propension à nous gratifier d’un nombre impressionnant de proverbes en latin !

3/5

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07/03/2023

Poèmes pour petits et grands (214)

Cécile périn.jpgArc-en-ciel

 

On n’entend sous le feuillage

Que le bruit des gouttes d’eau,

Que la cloche du village

Et qu’un faible cri d’oiseau.

 

Un parfum de terre fraîche

Monte des prés alanguis,

Et comme un chat le vent lèche,

Tiède et souple, à petit bruit,

 

L’herbe que courbe l’averse

Et les fleurs couleur de miel,

Sous les nuages que perce

Un fugitif arc-en-ciel.

 

(Cécile Périn)

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