28/10/2023
Le porte-monnaie, une société sans argent (Jean-François Aupetitgendre)
Entre 2029 et 2040, Jacques Durieux, ancien notaire, note au jour le jour ses impressions sur le passage d’une société marchande, capitaliste, consumériste, à une société de l’accès, du don, de la gratuité, de l’égalité et de la liberté par la magie de la disparition totale de l’argent. Dans son immeuble de la Faisanderie, il cohabite avec un menuisier, un ancien commissaire de police, une institutrice, un mécanicien, un ingénieur, un archéologue et un petit escroc. Dès l’annonce de la disparition de l’argent et donc du commerce et de l’instauration d’une économie durable et solidaire, les magasins ont été pillés et la pagaille s’est installée un peu partout. Beaucoup ont cru pouvoir trouver refuge à la campagne. Leurs habitations ont aussitôt été investies par des squatteurs, la propriété privée n’ayant plus lieu d’être… Tout était parti d’un krach boursier phénoménal, d’une succession d’explosions de bulles spéculatives, d’une inflation galopante et de dévaluations inutiles. Ruinés, affamés, les peuples se soulevèrent un peu partout dans le monde, attaquèrent les banques, neutralisèrent les bourses. Au Brésil, les gens commencèrent à brûler des brouettes de billets et de titres qui ne valaient plus rien. Et le mouvement fit tache d’huile…
« Le porte-monnaie, une société sans argent » ne peut pas être considéré comme un véritable roman, même si l’auteur a cherché à illustrer son propos en convoquant quelques personnages sans grande consistance d’ailleurs. Il s’agit plutôt d’une parabole, d’une fable ou d’une allégorie, relevant du rêve, de l’utopie ou de la pure et simple fantaisie. Dans cette histoire fort peu crédible, le fait de faire disparaître l’argent et tous les moyens de paiement, permettrait de parvenir à une société solidaire, égalitaire et respectueuse de l’environnement. Plus de gâchis, plus de gaspillage, plus de dépenses inutiles comme la publicité. Rien que de l’entraide, du partage, de la bienveillance et de la gratuité. Après le grand Soir, le paradis sur terre. Sortant parfois de son rêve anarchiste, l’auteur conçoit qu’il puisse y avoir de-ci, de-là, quelques difficultés. Mais qu’à cela ne tienne, il y a toujours la solution de réunir un comité de discussion, une conférence internationale. Les palabres, les tractations, les blablablas interminables doivent toujours tout résoudre. À une époque où l’argent n’a jamais été aussi puissant au point qu’on en est arrivé aux crypto-monnaies de banques centrales qui vont faire disparaître le cash et nous faire basculer dans des sociétés de contrôle total, il est malheureusement facile de constater que cette histoire est aux antipodes de la triste réalité. Pour ceux qui veulent rêver d’un monde de Bisounours où la disparition de la richesse entrainerait celle de la pauvreté…
3/5
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27/10/2023
Poèmes pour petits et grands (237)
La chatte noire
Près du moulin, dans le verger,
Au soleil, on voit s’allonger
Une chatte couleur d’ébène ;
Il est bien certain qu’elle dort :
Ses yeux ne sont que deux fils d’or
Et ses griffes sont dans leur gaine.
Pourtant, ne vous y fiez pas
Et voletez un peu moins bas,
Moineaux, pillards de chènevières !
En s’éveillant, elle pourrait,
Pour se dégourdir le jarret,
Vous faire mordre la poussière.
Chardonnerets au beau pourpoint,
Dans ce verger ne nichez point ;
Ô roitelet, ô rouge-gorge,
Pinson, hôte du vieux poirier,
Ecoutez donc !… J’entends crier
Des oisillons que l’on égorge…
C’est bien la chatte noire, hélas !
Elle rôdait par les lilas,
Ainsi qu’un tigre dans les jungles,
Et, flairant quelque fin souper,
Jusqu’au nid elle a dû grimper.
Gare à ses dents ! Gare à ses ongles !
(François Fabié)
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26/10/2023
Mougeons, moutruches et muselières (313)

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25/10/2023
Pensées plus ou moins correctes (317)
BIENVEILLANCE
« Un mot prononcé avec bienveillance engendre la confiance. Une pensée exprimée avec bienveillance engendre la profondeur. Un bienfait accordé avec bienveillance engendre l’amour. »
(Lao Tseu)
BIGAMIE
« La bigamie, c’est quand on a une femme de trop. La monogamie aussi. »
BLÂMER
« Sans la liberté de blâmer, il n’est point d’éloge flatteur. »
(Beaumarchais)
BLANC
« Quand un blanc dit qu’un noir est un con, on dit que le blanc est raciste. Quand un noir dit qu’un blanc est un con, on dit que le blanc est un con. »
(Pierre Desproges)
BOEUF
« Prends garde au bœuf par-devant, à l’âne par-derrière, à l’imbécile par tous les côtés. »
(Proverbe latin)
BOIRE
« On dit toujours qu’il faut boire avec Modération… Mais putain, c’est qui ce Modération ? »
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24/10/2023
Mougeons, moutruches et muselières (312)

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23/10/2023
Kubark (Le manuel de manipulation mentale et de torture de la CIA)
Datant de l’époque de la guerre froide, Kubark est le nom de code d’un manuel d’interrogatoire destiné aux agents de la CIA. Très inquiets des résultats obtenus par les communistes russes et chinois, les Américains ne voulaient pas être à la traine dans les techniques de lavage de cerveau et d’extorsion de renseignements. Ils découvrent que l’on peut pratiquer une violence aseptisée et manipuler de toutes sortes de manières le psychisme d’un individu pour arriver à le faire craquer et à obtenir aveux ou informations. Ainsi commencent-ils à mettre en place, à une échelle individuelle, tous les éléments de ce qu’on a appelé ensuite « la stratégie du choc » pratiquée plus tard par le néo-libéralisme mondialiste à l’échelle de sociétés entières et tout récemment à celle de l’ensemble de la planète lors de la crise du Covid. Il s’agit de provoquer brutalement un état de régression psychique en agitant des peurs pour mettre le sujet sous emprise. Tous les moyens sont bons. L’isolement sensoriel est sans doute le plus important. La CIA expérimentera même un caisson d’isolement dans lequel un humain est attaché dans une sorte de cercueil rempli d’ouate où il ne peut rien voir, ni entendre, ni sentir. Il peut en résulter des perturbations graves du psychisme (amnésies, hallucinations ou désintégration totale de l’identité). Elle pratiqua également les électrochocs, l’hypnose, le détecteur de mensonges et l’administration de drogues. (dont le LSD distribué à grande échelle qui ne donna pas grand-chose si ce n’est le psychédélisme du mouvement hippie avec des gens comme Leary, Ginsberg ou Kesey…)
« Kubark » est un document récemment déclassifié, brut de décoffrage et relativement peu agréable à lire. De nombreux passages sont encore caviardés, rendant parfois la compréhension difficile. Le texte est précédé d’une très longue introduction qui représente un bon tiers de l’ouvrage et qui résume toute la suite. Le style est administratif, lourd, redondant. On sent que l’auteur patauge un peu. Ça bidouille de tous les côtés et, avec honnêteté, la plupart du temps ça reconnaît que toutes ces méthodes de manipulation du psychisme ne marchent pas vraiment bien. Que des aveux ou des révélations obtenus d’une façon aussi cruelle (même si la torture physique ne devient que secondaire) ne valent pas grand-chose. La CIA voulait pouvoir interroger des agents secrets étrangers ou vérifier la sincérité de transfuges. Elle se situait donc dans le simple contre-espionnage qu’elle appelle d’ailleurs « contre-renseignement » et n’avait pas tout à fait le même objectif que ses adversaires communistes qui se plaçaient sur le terrain politique et visaient la soumission, voire la désintégration psychique des opposants. Le lecteur pourra constater que ces méthodes ont bien empiré depuis ces années 50 et 60 en comparant ce qu’il lira dans cet ouvrage avec ce qu’il sait des horreurs pratiquées à Guantanamo et à Abou Grahib entre autres…
3/5
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22/10/2023
Lollyblog (Nouvelle)
Ouvrage disponible version papier et e-book
https://www.amazon.fr/Lollyblog-Nouvelles-Bernard-Viallet...
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21/10/2023
Mougeons, moutruches et muselières (311)

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20/10/2023
Florence (Nouvelle)
Nouvelle extraite du recueil "LOLLYBLOG"
Ouvrage disponible version papier et e-book
https://www.amazon.fr/Lollyblog-Nouvelles-Bernard-Viallet...
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19/10/2023
Le roman de Budapest (Christian Combaz)
Bâtie sur des grottes et dans un emplacement stratégique, Buda fut pendant trois siècles le bastion le plus avancé de la paix romaine contre les assauts des Barbares venus des terres slaves et même du lointain Iran. Territoire des Magyars, peuple turbulent venu du Nord, la Hongrie devient assez vite un royaume chrétien avec son premier roi, Istvan, fils de Geza, qui l’impose par l’épée et reçoit du Pape une couronne surmontée d’une croix qui restera longtemps le symbole du royaume. Mais arrivent bientôt les invasions tatares qui ravagent la ville et tout le pays alentour. Quand ceux-ci finissent par se retirer, le château royal est reconstruit par les Français (Angevins). Un peu plus tard, la ville tombe aux mains des Turcs de Soliman le magnifique qui la brûle et la ravage totalement. La Hongrie restera occupée par les Ottomans pendant 150 longues années. Grâce au sacrifice des Hongrois et à leur résistance acharnée, la Sublime Porte ne parviendra jamais à s’emparer de Vienne en dépit de toutes ses tentatives. Mais cet épisode terminé n’apportera pas encore la liberté au pays qui tombera ensuite sous la tutelle des Habsbourg jusqu’à la première guerre mondiale. La Hongrie subira une première révolution communiste, puis une occupation nazie pendant la seconde guerre mondiale et finalement une autre occupation, soviétique celle-là, qui durera quarante ans et verra en 1956 un soulèvement populaire qui sera réprimé de la plus cruelle manière. Il faudra attendre la chute du mur de Berlin et l’effondrement du bloc soviétique pour que la ville et le pays retrouvent la liberté…
« Le roman de Budapest » est un ouvrage historique passionnant permettant au lecteur de faire un survol fort instructif de l’histoire de la Hongrie en prenant sa capitale comme base d’observation. Le lecteur découvrira que le destin de Budapest qui fut la réunion de deux villes (Buda, ville royale et Pest, ville plus populaire) fut particulièrement tragique. Placée en première ligne face à toutes les invasions, les habitants pourtant ouverts et tolérants, eurent beaucoup à souffrir de toutes sortes d’envahisseurs (Tatars, Turcs) aussi cruels que destructeurs. La ville et le pays furent également bien longtemps sous tutelle (autrichienne, allemande et russe) et sous influence française au XVIIIe siècle et anglaise au XIXe. Son architecture baroque et variée malgré toutes les destruction amenées par les guerres en témoigne. Au fil du temps, le récit vivant et agréable à lire de Combaz nous permet de faire plus ample connaissance de personnages comme Matyas Corvin, Istvan Széchenyi, Lajos Kossuth, François-Joseph, Sissi, Franz Liszt, Sandor Petofi, Tibor de Nagy, le cardinal Mindszenty longtemps prisonnier, Imre Nagy, Janos Kadar ou l’amiral Horthy qui marquèrent en bien ou en mal une Histoire tourmentée. Ouvrage aussi passionnant que le « Roman de Saint Pétersbourg », agrémenté de deux beaux cahiers d’illustrations et de photographies.
4,5/5
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