27/10/2023
Poèmes pour petits et grands (237)
La chatte noire
Près du moulin, dans le verger,
Au soleil, on voit s’allonger
Une chatte couleur d’ébène ;
Il est bien certain qu’elle dort :
Ses yeux ne sont que deux fils d’or
Et ses griffes sont dans leur gaine.
Pourtant, ne vous y fiez pas
Et voletez un peu moins bas,
Moineaux, pillards de chènevières !
En s’éveillant, elle pourrait,
Pour se dégourdir le jarret,
Vous faire mordre la poussière.
Chardonnerets au beau pourpoint,
Dans ce verger ne nichez point ;
Ô roitelet, ô rouge-gorge,
Pinson, hôte du vieux poirier,
Ecoutez donc !… J’entends crier
Des oisillons que l’on égorge…
C’est bien la chatte noire, hélas !
Elle rôdait par les lilas,
Ainsi qu’un tigre dans les jungles,
Et, flairant quelque fin souper,
Jusqu’au nid elle a dû grimper.
Gare à ses dents ! Gare à ses ongles !
(François Fabié)
09:03 Publié dans Concept | Lien permanent | Commentaires (0)
Les commentaires sont fermés.