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30/08/2022

Les godasses (Sketch)

08:40 Publié dans Concept | Lien permanent | Commentaires (0)

29/08/2022

Mougeons, moutruches et muselières (192)

Bénéfice Risque.jpg

08:35 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (0)

28/08/2022

La quatrième révolution industrielle (Klaus Schwab)

La quatrième révolution.jpgLa quatrième révolution industrielle sera celle d’un monde totalement informatisé, connecté et même hyper-connecté. L’informatique sera partout, dans nos maisons (domotique), dans nos villes (smart towns) et jusque sous notre peau (puce RFID) ou dans notre cerveau (ajouts de mémoire, de capacités physiques ou intellectuelles). L’être humain devra réinventer sa manière de vivre, de travailler, de consommer et même de penser. L’ensemble de la société dans laquelle nous évoluerons sera différente de celle que nous connaissons aujourd’hui. Parti du statut préhistorique de chasseur-cueilleur, l’être humain est devenu sédentaire et agriculteur avant de voir arriver la révolution de la vapeur, puis celle de l’électricité. Il se retrouve devant la « fabuleuse » perspective du tout numérique. Mais tout bouleversement de ce genre entraine obligatoirement des destructions d’emplois. Ainsi, à la fin du XIXᵉ siècle, l’agriculture américaine employait environ 90% de la population active alors que de nos jours, elle ne représente plus que 2% des emplois. Il produit également des restructurations sociétales avec la désertification des campagnes et l’afflux des populations dans les villes. Schwab nous annonce benoîtement que très rapidement des tâches professionnelles aussi différentes que celle des avocats, des analystes financiers, des enseignants, des médecins, des pharmaciens, des journalistes, des comptables, des assureurs et des bibliothécaires seront totalement ou partiellement automatisés. Soit 47% d’emplois menacés au total. Le numérique créera des emplois, mais en beaucoup moins grand nombre…

« La quatrième révolution industrielle » est un essai de prospective technologique bien documenté et relativement honnête. Le gourou de Davos, le Monsieur Loyal du mondialisme triomphant, s’est livré au difficile exercice du devin, celui d’imaginer l’avenir en prolongeant les courbes des tendances actuelles. Pour chaque avancée technique (IA, internet des objets, blockchain, imprimante 3D, homme augmenté, etc.), il a tenu à présenter les aspects positifs, mais aussi les aspects négatifs, toute découverte étant biface par nature. Il reconnaît que 1% de la population détient la moitié de la richesse mondiale alors que la moitié de la partie la plus pauvre de la population ne possède collectivement que moins de 1% de la richesse mondiale. Et avec les destructions d’emplois à grande échelle, le monde va se retrouver avec une montée en flèche des inégalités sociales pour ne pas dire à une explosion de pauvreté et de violence. C’est un des défis majeur, reconnait-il sans préciser quelles sont les solutions à y apporter. Le lecteur devinera que tout cet édifice reposera sur un traçage total des individus (contrôle social à la chinoise) et sans doute une chute drastique de la démographie. Pour lui, l’alternative sera soit de robotiser l’humain, détruire l’identité, la famille, la communauté et le travail soit accéder à « une conscience collective nouvelle ». Celle de la fourmilière sans doute. Il faut lire cet ouvrage si l’on veut comprendre en quoi consiste la « disruption » (horrible néologisme globish que l’on peut traduire par « chaos ») que nos maîtres nous préparent. Tout en se rappelant que « science sans conscience n’est que ruine de l’âme » et que jamais l’humain ne pourra se résumer à une suite de données numériques. En fin de compte, la machine sera-t-elle au service de l’homme ou l’inverse ? That’s the question !

3/5

08:50 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0)

27/08/2022

Poèmes pour petits et grands (194)

Duteil.jpgÊtre et avoir

 

Loin des vieux livres de grammaire,

Écoutez comment un beau soir,

Ma mère m’enseigna les mystères

Du verbe être et du verbe avoir.

 

Parmi mes meilleurs auxiliaires,

Il est deux verbes originaux.

Avoir et Être étaient deux frères

Que j’ai connus dès le berceau.

 

Bien qu’opposés de caractère,

On pouvait les croire jumeaux,

Tant leur histoire est singulière.

Mais ces deux frères étaient rivaux.

 

Ce qu’Avoir aurait voulu être

Être voulait toujours l’avoir.

À ne vouloir ni Dieu ni maître,

Le verbe Être s’est fait avoir.

 

Son frère Avoir était en banque

Et faisait un grand numéro,

Alors qu’Être, toujours en manque.

Souffrait beaucoup dans son ego.

 

Pendant qu’Être apprenait à lire

Et faisait ses humanités,

De son côté sans rien lui dire

Avoir apprenait à compter.

 

Et il amassait des fortunes

En avoirs, en liquidités,

Pendant qu’Être, un peu dans la lune

S’était laissé déposséder.

 

Avoir était ostentatoire

Lorsqu’il se montrait généreux,

Être en revanche, et c’est notoire,

Est bien souvent présomptueux.

 

Avoir voyage en classe Affaires.

Il met tous ses titres à l’abri.

Alors qu’Être est plus débonnaire,

Il ne gardera rien pour lui.

 

Sa richesse est tout intérieure,

Ce sont les choses de l’esprit.

Le verbe Être est tout en pudeur,

Et sa noblesse est à ce prix.

 

Un jour à force de chimères

Pour parvenir à un accord,

Entre verbes ça peut se faire,

Ils conjuguèrent leurs efforts.

 

Et pour ne pas perdre la face

Au milieu des mots rassemblés,

Ils se sont répartis les tâches

Pour enfin se réconcilier.

 

Le verbe Avoir a besoin d’Être

Parce qu’être, c’est exister.

Le verbe Être a besoin d’avoirs

Pour enrichir ses bons côtés.

 

Et de palabres interminables

En arguties alambiquées,

Nos deux frères inséparables

Ont pu être et avoir été.

 

…Oublie ton passé, qu’il soit simple ou composé,

Participe à ton Présent pour que ton Futur

Soit Plus que Parfait…

 

(Yves Duteil)

08:17 Publié dans Concept | Lien permanent | Commentaires (0)

26/08/2022

Vendée 1793 - 1794 (Jacques Villemain)

Vendée 1793.jpgCe qui s’est passé en Vendée pendant les années 1793 et 1794, une levée en masse du peuple suivie d’une répression féroce par le fer et par le feu qui n’épargna ni vieillards, ni femmes ni enfants peut-il être inscrit dans la définition juridique de crime de génocide ? Est-on dans le cadre de l’ethnocide arménien du début du siècle dernier et dans celui de la Shoah sous le régime nazi ? S’agit-il simplement de crimes de guerre causés par quelques fanatiques, voire de crimes contre l’humanité dans le sens moderne du terme ? L’auteur part du fait que la longue suite de crimes et d’atrocités (exécutions systématiques de prisonniers désarmés, destructions de récoltes, viols, assassinats de masse, destructions de villages entiers, incendies généralisés et même noyades organisées) qui ont été commis par les armées républicaines n’est plus contestée par aucun historien mais pose encore la question du cadre juridique à donner à ces évènements très particuliers…

« Vendée 1793 – 1794) se présente comme une étude juridique appuyée sur le travail de nombreux historiens (de Michelet à Furet en passant par des dizaines d’autres) lesquels ne peuvent s’en tenir qu’à la méthode comparative alors que l’auteur propose d’examiner les faits à la lumière des derniers développements des procédures les plus récentes (Tribunal de Nuremberg, Tribunal pénal international de La Haye, Arusha et autres). Si l’on se référait à d’autres génocides plus récents (Rwanda, Bosnie, Shoah, Arménie…), le drame de la Vendée répondrait à tous les critères, d’abord de crime de guerre dans ses débuts (absence de prisonniers, viols) puis de crime contre l’humanité (destructions systématique d’une région entière, patriotes vendéens compris, alors que l’armée catholique et royale était déjà détruite) et finalement de crime de génocide avec les noyades organisées par Carrier à Nantes, les destructions de récoltes pour affamer toute une population sans oublier les colonnes infernales de Turreau qui ne devaient pas laisser le moindre survivant sur son passage. Soit une disparition planifiée de toute une population, une « épuration ethnique », comme on dirait aujourd’hui. Le lecteur découvrira dans cet ouvrage un brin aride vu l’aspect très juridique privilégié, toutes sortes de détails peu connus comme le tannage des peaux de Vendéens pour en fabriquer de solides pantalons, ou les destins contradictoires des trois principaux responsables. Robespierre eut l’habileté de très peu s’exprimer sur le sujet, tout en inspirant et pilotant l’ensemble par personnes interposées (Carnot, Collot d’Herbois). Encore encensé de nos jours par certains, disposant toujours de rues et de lieux publics à son nom, de nos jours, il serait condamné à perpétuité par le TPI de La Haye comme un vulgaire Karadzic. Carrier, qui endossa le rôle de bouc émissaire finit guillotiné, alors que Turreau, sanguinaire chef des colonnes infernales, eut droit à tous les honneurs, même sous la Restauration, et à avoir son nom gravé sur l’Arc de Triomphe. Histoire et Justice, quel étrange ménage !

3,5/5

09:02 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0)

25/08/2022

Pensées plus ou moins correctes (275)

Luther King.jpgVOLER

« Si vous ne pouvez voler, courez.

Si vous ne pouvez courir, marchez.

Si vous ne pouvez marcher, rampez.

Peu importe comment vous vous y prenez,

Ce qui importe, c’est d’aller de l’avant. »

(Martin Luther King)

VOLEURS

« Il était un pays où il n’y avait que des voleurs.

La nuit, tous les habitants sortaient avec des pinces-monseigneur et des lanternes sourdes pour aller cambrioler la maison d’un voisin. Ils rentraient chez eux à l’aube, chargés, et trouvaient leur maison dévalisée.

Ainsi tous vivaient dans la concorde et sans dommage, puisque l’un volait l'autre, et celui-ci un autre encore, et ainsi de suite, jusqu’à ce qu’on en arrive au dernier qui volait le premier. Le commerce, dans ce pays, ne se pratiquait que sous forme d’embrouille tant de la part de celui qui vendait que de la part de celui qui achetait. Le gouvernement était une association de malfaiteurs vivant au détriment de ses sujets, et les sujets, de leur côté, avaient pour seul souci de frauder le gouvernement. Ainsi, la vie suivait son cours sans obstacles, et il n’y avait ni riches ni pauvres. »

(Italo Calvino)

« Si tu voles un pain, tu es un voleur. Si tu en voles plusieurs, tu es un roi. »

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24/08/2022

Mougeons, moutruches et muselières (191)

Non vaxx pas victimes.jpg

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23/08/2022

Vincent Tout-puissant (Vescovacci & Canet)

Vincent tout puissant.jpgAvec 7, 7 milliards d’euros de capital, Vincent Bolloré est la douzième fortune de France. Il règne sur un empire évalué à une vingtaine de milliards d’euros de chiffre d’affaires, déployé sur plusieurs continents. Sa multinationale gère des ports dans toute l'Afrique, des compagnies de chemin de fer, produit de l’huile de palme, fabrique des batteries électriques, contrôle de nombreuses chaines de télévision en France, en Pologne et au Vietnam, dispose d’une banque et d’une compagnie de téléphone en Italie, etc. Comme un boa, il a gobé Havas, Canal+, D8 (Cnews) et s’est emparé de Vivendi qui lui a apporté un groupe de médias complet avec télés, cinéma, musique et jeux vidéos. L’arrivée fracassante de cet oligarque grand ami des présidents (Sarkozy, Hollande et surtout Macron qu’il peut se vanter, à l’instar d'Attali, de l’avoir créé de toutes pièces avec la poignée d’oligarques qui tiennent tous les médias du pays) dans le petit monde de Canal+ a été marqué par la plus longue grève de journalistes de l’audiovisuel, des départs volontaires et des licenciements en masse ainsi que la disparition de toutes sortes d’émissions jugées trop « impertinentes » comme les « Guignols » ou trop déplaisantes pour lui-même ou pour ses amis sponsors comme certaines enquêtes d’investigation un peu trop poussées. Alors qui est Bolloré ? D’où sort-il ? Que veut-il ? Quel est son but ?

Cet ouvrage écrit à quatre mains par deux journalistes d'« Envoyé Spécial », « Cash Investigation » et « Canal+ » se présente comme une enquête à charge sur un milliardaire assez antipathique, breton né à Paris, catho tradi qui ne ferait rien sans les conseils de son éminence grise, en l’occurence son confesseur, qui ne serait parti de rien (reprise pour un euro de l’affaire familiale de papier cigarette OCB en quasi faillite et envol vers les sommets du capitalisme d’affaires avec cet empire obtenu par nombre de manœuvres s’apparentant à des coups financiers tordus, voire carrément à de la piraterie économique. Bolloré fut toujours épaulé par un certain Antoine Bernheim de la banque Lazard qui se vante d’ailleurs de l’avoir fait ! Tout cela tient un peu trop du conte de fée pour être vrai. Il y a du Tapie et du Macron dans toute cette histoire. Le lecteur aurait aimé en apprendre plus sur les coulisses. Comment passe-t-on d’un euro à 20 milliards en quelques années ? Certainement pas en traversant la rue ! Les deux auteurs restent d’une discrétion de violette sur cet aspect de l’affaire, préférant de très longs développements sur les guéguerres à Canal+ et à D8 et sur la censure de leur reportage sur le Crédit Mutuel/ CIC. À leur décharge, il faut préciser que ni Bolloré, ni aucun de ses collaborateurs n’ont accepté de les recevoir. L’un d’eux s’est même vu infliger une plainte en diffamation avec dommages et intérêts de 700 000 € pour sept questions envoyées par mail ! Résultat : le lecteur reste sur sa faim…

3/5

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22/08/2022

Expresso Love (Roman)

08:32 Publié dans Concept | Lien permanent | Commentaires (0)

21/08/2022

Nègres blancs d'Amérique (Pierre Vallières)

Nègres blancs d'amérique.jpgD’octobre 1966 à février 1967, Pierre Vallières et Charles Gagnon se retrouvèrent dans une prison américaine pour avoir manifesté devant le siège des Nations-Unies à New York avant d’être extradés au Canada et de se voir infliger une peine de prison à perpétuité pour des écrits incitant à la violence et au terrorisme. Membres du Front de Libération du Québec, ils estimaient que les conditions de vie des Canadiens français avait tout à voir avec celle des esclaves noirs. C’est la raison pour laquelle ils se considéraient comme des « nègres blancs d’Amérique ». Leurs conditions de détention sont particulièrement sévères. Ils entament une grève de la faim qu’ils tiendront 29 jours. L’histoire réelle du Québec fut loin de suivre le cours d’un long fleuve tranquille. La France commença par y envoyer tous ses miséreux, ses traine-savates, ses filles perdues et y abandonner ses soldats démobilisés. Elle accorda des concessions sur des terres ingrates voire quasiment inexploitables. Le résultat en fut une misère généralisée. Après la conquête anglaise, ce fut encore pire pour les Québécois largement exploités, déportés en Louisiane pour certains ou obligés d’émigrer aux Etats-Unis ou dans des provinces un peu moins pauvres du Canada pour ne pas mourir de faim. Le capitalisme prédateur américain prit le relais dans l’exploitation de cette perpétuelle colonie (bois, charbon, minerais…) sans aucun profit pour la population…

« Nègres blancs d’Amérique » est un essai-manifeste écrit en détention qui aborde toutes sortes de sujets. Une grande partie aborde dans le détail l’histoire sociale du Québec. C’est la plus intéressante, car la plus intemporelle. Une autre consiste en un témoignage émouvant sur la vie du jeune Pierre Vallières, jeune prolétaire idéaliste, éperdu de justice qui commence sa vie dans un appartement misérable d’un quartier pauvre de Montréal avant que sa famille n’aille s’installer de l’autre côté du Saint Laurent dans une cabane digne d’un bidonville, sans eau courante, sans égoût, sans commodités, le long de rues en terre battue. Une autre assez importante est consacrée aux questions philosophiques et politiques. C’est de loin la moins intéressante, même si le lecteur partage nombre d’indignations et de révoltes de l’auteur. L’ennui, c’est que le style un peu lourd et rébarbatif n’aide pas le message à passer. Pourquoi donc lire un ouvrage militant publié en 1974 ? Ne serait-ce que pour faire le point avec un demi-siècle de recul. La cause du peuple a-t-elle progressé ? L’oligarchie a-t-elle cédé le moindre pouce de terrain ? Ne se serait-elle pas encore renforcée ? La soif de justice et de liberté des peuples a-t-elle été étanchée ?

3,5/5

09:18 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0)