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17/07/2023

Poèmes pour petits et grands (227)

Emile Verhaeren.jpgLe chant de l’eau

 

L’entendez-vous, l’entendez-vous

Le menu flot sur les cailloux ?

Il passe et court et glisse

Et doucement dédie aux branches,

Qui sur son cours se penchent,

Sa chanson lisse.

 

Là-bas,

Le petit bois de cornouillers

Où l'on disait que Mélusine

Jadis, sur un tapis de perles fines,

Au clair de lune, en blancs souliers,

Dansa ;

 

Le petit bois de cornouillers

Et tous ses hôtes familiers

Et les putois et les fouines

Et les souris et les mulots

Ecoutent

Loin des sentes et loin des routes

Le bruit de l’eau.

 

Aubes voilées,

Vous étendez en vain,

Dans les vallées,

Vos tissus blêmes,

La rivière,

Sous vos duvets épais, dès le prime matin,

Coule de pierre en pierre

Et murmure quand même.

 

Si quelquefois, pendant l’été,

Elle tarit sa volupté

D’être sonore et frémissante et fraîche,

C’est que le dur juillet

La hait

Et l’accable et l’assèche.

 

Mais néanmoins, oui, même alors

En ses anses, sous les broussailles

Elle tressaille

Et se ranime encor,

Quand la belle gardeuse d’oies

Lui livre ingénument la joie

Brusque et rouge de tout son corps.

 

Oh ! les belles épousailles

De l’eau lucide et de la chair,

Dans le vent et dans l’air,

Sur un lit transparent de mousse et de rocailles ;

Et les baisers multipliés du flot

Sur la nuque et le dos,

Et les courbes et les anneaux

De l’onduleuse chevelure

Ornant les deux seins triomphaux

D’une ample et flexible parure ;

Et les vagues violettes ou roses

Qui se brisent ou tout à coup se juxtaposent

Autour des flancs, autour des reins ;

Et tout là-haut le ciel divin

Qui rit à la santé lumineuse des choses !

 

La belle fille aux cheveux roux

Pose un pied clair sur les cailloux.

Elle allonge le bras et la hanche et s’inclina

Pour recueillir au bord,

Parmi les lotiers d’or,

La menthe fine ;

Ou bien encor

S’amuse à soulever les pierres

Et provoque la fuite

Droite et subite

Des truites

Au fil luisant de la rivière.

 

Avec des fleurs de pourpre aux deux coins de sa bouche,

Elle s’étend ensuite et rit et se recouche,

Les pieds dans l’eau, mais le torse au soleil ;

Et les oiseaux vifs et vermeils

Volent et volent,

Et l’ombre de leurs ailes

Passe sur elle.

 

Ainsi fait-elle encor

À l’entour de son corps

Même aux mois chauds

Chanter les flots.

Et ce n’est qu’en septembre

Que sous les branches d’or et d’ambre,

Sa nudité

Ne mire plus dans l’eau sa mobile clarté,

Mais c’est qu’alors sont revenues

Vers notre ciel les lourdes nues

Avec l'averse entre leurs plis

Et que déjà la brume

Du fond des prés et des taillis

S’exhume.

 

Pluie aux gouttes rondes et claires,

Bulles de joie et de lumière,

Le sinueux ruisseau gaiement vous fait accueil,

Car tout l’automne en deuil

Le jonche en vain de mousse et de feuilles tombées.

Son flot rechante au long des berges recourbées,

Parmi les prés, parmi les bois ;

Chaque caillou que le courant remue

Fait entendre sa voix menue

Comme autrefois ;

Et peut-être que Mélusine,

Quand la lune, à minuit, répand comme à foison

Sur les gazons

Ses perles fines,

S’éveille et lentement décroise ses pieds d’or,

Et, suivant que le flot anime sa cadence,

Danse encor

Et danse.

 

(Emile Verhaeren)

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15/07/2023

Pensées plus ou moins correctes (307)

Oscar Wilde.jpgASSURANCE

« S’aimer soi-même c’est l’assurance d’une longue histoire d’amour. »

(Oscar Wilde)

ATTENDRE

« Attendre d’être malade pour se soigner, c’est attendre d’avoir soif pour creuser un puits. »

(Proverbe chinois)

« Il ne faut pas attendre d’être parfait pour commencer quelque chose de bien. »

(Abbé Pierre)

ATTENTAT

« Les interprètes autorisés de notre opinion ne se soucient — après chaque attentat — que de savoir s’il a été revendiqué. Tout rentre dans l’ordre une fois l’envoyeur identifié comme si le droit à la bombe faisait partie désormais des lois fondamentales… Plus généralement, c’est le tourmenteur, le violeur, l’assassin qui est à plaindre et revendique la commisération générale. Le coupable fait figure de victime. Nous sommes tous des assassins, sauf ceux qui tuent leurs semblables. Tout le monde est fou sauf les malades mentaux. Croit-on que cela peut durer ? »

(Pierre Gaxotte)

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12/07/2023

Le Mammouth m'a tuer (Témoignage)

08:15 Publié dans Concept | Lien permanent | Commentaires (0)

10/07/2023

Filiation (Nouvelle)

Nouvelle extraite du recueil LOLLYBLOG

Ouvrage disponible version papier et e-book

https://www.amazon.fr/Lollyblog-Nouvelles-Bernard-Viallet...

08:26 Publié dans Concept | Lien permanent | Commentaires (0)

07/07/2023

Poèmes pour petits et grands (226)

Emile Verhaeren.jpgL’arbre

 

Tout seul,

Que le berce l’été, que l’agite l’hiver,

Que son tronc soit givré ou son branchage vert,

Toujours, au long des jours de tendresse ou de haine,

Il impose sa vie énorme et souveraine

Aux plaines.

Il voit les mêmes champs depuis cent et cent ans

Et les mêmes labours et les mêmes semailles ;

Les yeux aujourd’hui morts, les yeux

Des aïeules et des aïeux

Ont regardé, maille après maille,

Se nouer son écorce et ses rudes rameaux.

Il présidait tranquille et fort à leurs travaux ;

Son pied velu leur ménageait un lit de mousse ;

Il abritait leur sieste à l’heure de midi

Et son ombre fut douce

À ceux de leurs enfants qui s’aimèrent jadis.

Dès le matin, dans les villages,

D’après qu’il chante ou pleure, on augure du temps ;

Il est dans le secret des violents nuages

Et du soleil qui boude aux horizons latents ;

Il est tout le passé debout sur les champs tristes,

Mais quels que soient les souvenirs

Qui, dans son bois, persistent,

Dès que janvier vient de finir

Et que la sève, en son vieux tronc, s’épanche,

Avec tous ses bourgeons, avec toutes ses branches,

— Lèvres folles et bras tordus —

Il jette un cri immensément tendu

Vers l’avenir.

 

(Emile Verhaeren)

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05/07/2023

Pensées plus ou moins correctes (306)

Maupassant.jpgARTISTE

« Les grands artistes sont ceux qui imposent à l’Humanité leur illusion particulière. »

(Guy de Maupassant)

ART MODERNE

« L’art moderne : le produit de gens dépourvus de talent, vendu par des gens dépourvus de scrupules à des gens dépourvus de tout sens commun. »

« L’art moderne, c’est quand vous achetez un tableau pour couvrir un trou dans le mur et décidez ensuite que le trou fait beaucoup mieux. »

« L’art moderne, c’est facile à reconnaître. Si c’est accroché au mur, c’est un tableau. Si on peut marcher autour, c’est une sculpture. »

ASSERVIR

« Personne n’est plus désespérément asservi que ceux qui croient être libres. »

(Goethe)

ASSUJETIR

« Car pour que des hommes, tant qu’ils sont des hommes, se laissent assujettir, il faut de deux choses l’une : ou qu’ils y soient contraints, ou qu’ils soient trompés. »

(Etienne de La Boétie)

08:39 Publié dans Concept | Lien permanent | Commentaires (0)

30/06/2023

Queen Latifa (Nouvelle)

Nouvelle extraite du recueil "Dorian Evergreen"

Ouvrage disponible version papier

http://www.thebookedition.com/fr/dorian-evergreen-p-16900...

version ebook

 

https://www.amazon.fr/DORIAN-EVERGREEN-Bernard-VIALLET-eb...

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27/06/2023

Poèmes pour petits et grands (225)

edmond rostand.jpgTirade des nez (Cyrano de Bergerac)

 

Ah ! Non ! C'est un peu court, jeune homme !

On pouvait dire… Oh ! Dieu !… bien des choses en somme…

En variant le ton, — par exemple, tenez :

Agressif : « Moi, monsieur, si j’avais un tel nez,

Il faudrait sur le champ que je me l’amputasse ! »

Amical : « Mais il doit tremper dans votre tasse :

Pour boire, faites-vous fabriquer un hanap ! »

Descriptif : « C’est un roc !… c’est un pic… c’est un cap 

Que dis-je, c’est un cap ?… c’est une péninsule ! »

Curieux : « De quoi sert cette oblongue capsule ?

D’écritoire, monsieur, ou de boîte à ciseaux ? »

Gracieux : « Aimez-vous à ce point les oiseaux

Que paternellement vous vous préoccupâtes

De tendre ce perchoir à leurs petites pattes ? »

Truculent : « Ça, monsieur, lorsque vous pétunez,

La vapeur du tabac vous sort-elle du nez

Sans qu’un voisin ne crie au feu de cheminée ? »

Prévenant : « Gardez-vous, votre tête entraînée

Par ce poids, de tomber en avant sur le sol ! »

Tendre : « Faites-lui faire un petit parasol

De peur que sa couleur au soleil ne se fane ! »

Pédant : « L’animal seul, monsieur, qu’Aristophane

Appelle hippocampelephantocamélos

Dut avoir sous le front tant de chair sur tant d’os ! »

Cavalier : « Quoi, l’ami, ce croc est à la mode ?

Pour pendre son chapeau c’est vraiment très commode ! »

Emphatique : « Aucun vent ne peut, nez magistral,

T’enrhumer tout entier, excepté le mistral ! »

Dramatique : « C’est la Mer Rouge quand il saigne ! »

Admiratif : « Pour un parfumeur, quelle enseigne ! »

Lyrique : « Est-ce une conque, êtes-vous un triton ? »

Naïf : « Ce monument, quand le visite-t-on ? »

Respectueux : « Souffrez, monsieur, qu’on vous salue,

C’est là ce qui s’appelle avoir pignon sur rue ! »

Campagnard : « Hé, ardé ! C’est-y un nez ? Nanain !

C’est quelque navet géant ou ben quelque melon nain ! »

Militaire : « Pointez contre cavalerie ! »

Pratique : « Voulez-vous le mettre en loterie ?

Assurément, monsieur, ce sera le gros lot ! »

Enfin parodiant Pyrame en un sanglot :

« Le voilà donc ce nez qui des traits de son maître

A détruit l’harmonie ! Il en rougit, le traître ! »

Voilà ce qu’à peu près, mon cher, vous m’auriez dit

Si vous aviez un peu de lettres et d’esprit :

Mais d’esprit, ô le plus lamentable des êtres,

Vous n’en eûtes jamais un atome, et de lettres

Vous n’avez que les trois qui forment le mot : sot !

Eussiez-vous eu, d’ailleurs, l’invention qu'il faut

Pour pouvoir là, devant ces nobles galeries,

Me servir toutes ces folles plaisanteries,

Que vous n’en eussiez pas articulé le quart

De la moitié du commencement d’une, car

Je me les sers moi-même, avec assez de verve,

Mais je ne permets pas qu’un autre me les serve.

 

(Edmond Rostand)

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25/06/2023

Pensées plus ou moins correctes (305)

Darien.jpgARMÉE

« L’armée c’est le réceptacle de toutes les mauvaises passions, la sentine de tous les vices. Tout le monde vole, là-dedans, depuis le caporal d’ordinaire qui tient une anse du panier, jusqu’à l’intendant général, jusqu’au ministre. (…) Tout le monde s’y déteste, tout le monde s’y torture, tout le monde s’y espionne, tout le monde s’y dénonce. (…) L’armée, c’est le cancer social, c’est la pieuvre dont les tentacules pompent le sang des peuples et dont ils devront couper les cent bras, à coups de hache, s’ils veulent vivre. »

(Georges Darien, « Biribi »)

ARRÊTER

« Mieux vaut arrêter cent innocents que de laisser en liberté un seul ennemi du régime. »

(Lénine)

ART

« Je ne puis concevoir qu’un homme vraiment heureux puisse jamais songer à l’art. Vivre vraiment, c’est avoir la plénitude. Est-ce que l’art est autre chose qu’un aveu de notre impuissance ? »

(Richard Wagner)

« L’art, c’est le temps arrêté. »

(Pierre Bonnard)

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22/06/2023

Le dernier des Spartians (Roman)

09:11 Publié dans Concept | Lien permanent | Commentaires (0)