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28/06/2025

La Vendée de la mémoire (Jean-Clément Martin)

La Vendée de la mémoire.jpgEn 1800, Napoléon est assez perplexe devant les conséquences du génocide vendéen. Il dit lui-même vouloir « faire disparaître les vestiges de la guerre, voir les habitations relevées, l'agriculture prospère et les cœurs réunis par l'oubli du passé. » Il lance la création d'une ville de 10 à 15 000 habitants en lieu et place de La Roche sur Yon qui devra s'appeler « Napoléon ». (28 août 1804) alors que cet endroit n'était plus que ruines. Il tient à être présenté comme le pacificateur de l'Ouest et cherche surtout à ce que ce drame ne se reproduise plus. L'ancien bourg ayant été presque totalement incendié et ne comptant qu'une trentaine de familles, deviendra une véritable préfecture avec casernes, tribunal, théâtre et collège. Il faut également entièrement revoir le réseau routier avec des axes larges et droits pour en finir avec la guerre des chemins creux. Napoléon propose également d'indemniser (partiellement) les survivants sinistrés pour les inciter à reconstruire ou à restaurer les maisons. Quelques premiers textes décrivant les guerres de Vendée commencent à circuler sous le manteau. En 1814, les « Mémoires de Madame la Marquise de La Rochejaquelein » sont interdits de publication par Napoléon. De plus, la conscription forcée recrée un mouvement de résistance avec attaques de gendarmeries et de perceptions. Le sinistre scénario de 1793 va-t-il se rejouer ?

« La Vendée de la mémoire » est un essai historique qui porte sur les suites et conséquences du « populicide » vendéen. Il aborde la période 1800 – 2018, sans aborder le moins du monde la réalité des évènements de la Vendée militaire. Jean-Clément Martin tient à montrer comment la région a gardé le souvenir des massacres, la plupart du temps par tradition orale, de génération en génération. Il fait la recension des monuments, chapelles, calvaires et autres modestes stèles érigées en Vendée pour ne pas oublier. Il explique le rôle des associations, celui du bicentenaire de la Révolution qui célébra 1789 en oubliant les horreurs de la Terreur de 1793. Et c'est là que des historiens contestataires comme Reynald Sécher purent enfin faire entendre une autre voix jusque dans les universités. La vérité longtemps mise sous le boisseau par Michelet et tous les autres historiens « officiels » apparaissait enfin au grand jour. Martin semble presque le regretter, tout comme il fait la fine bouche devant le succès du spectacle du Puy du Fou qui attire les foules depuis des années et commença justement en voulant réhabiliter la mémoire vendéenne. Il conteste aussi l'emploi du terme « génocide ». Et le lecteur se demande bien pourquoi certaines souffrances seraient plus sacrées que d'autres. Il notera aussi que l'évaluation de 600 000 morts serait exagérée et devrait être ramenée à 220 000. Mais est-ce bien important ? Le chiffrage des victimes ne sera sans doute jamais exact. L'important reste la réalité de faits longtemps niés ou minimisés. Les totalitarismes finissent toujours mal.

3/5

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26/06/2025

Le Golem (Gustav Meyrink)

Le golem.jpgLe narrateur, qui croit s'appeler Maître Pernath et pense être tailleur de pierres précieuses et de camées, ne parvient plus du tout à dormir. Il rêve d'une grosse pierre lisse et glissante ressemblant à un morceau de graisse. Il vit à Prague dans une modeste ruelle du ghetto juif. Son voisin du dessous, Aaron Wassertrum est un brocanteur très laid et très curieux qui vit avec sa fille Rosina âgée de 14 ans. Pernath remarque en la croisant dans l'escalier qu'elle est trop jolie pour avoir été conçue par ce bonhomme contrefait, aux yeux globuleux et au teint de cire jaune. Ses autres voisins sont Loisa et son jumeau Jaromir sourd-muet, tous deux âgés de 15 ans. Ils vivent avec une vieille femme qui exerce la profession de laveuse de cadavres. Et voilà que Pernath rencontre Charousek, jeune étudiant en médecin, qui prétend que le brocanteur misérable est en réalité millionnaire et que son fils, le docteur Bassory n'est qu'un vulgaire escroc qui passe son temps à pratiquer des opérations du glaucome (iridectomies) qui n'ont pas lieu d'être mais qui lui permettent de s'enrichir. Mais l'étudiant prétend avoir un plan pour mettre fin à tout cela…

« Le Golem » est un roman fantastique datant de 1915 qui laisse une étrange impression lors de sa lecture. Rien n'y est défini. Tout est fluctuant, fugace, vu à travers le miroir d'une sorte de folie ambiante. Les personnages évoluent dans un monde où les rapports et les relations qui les régissent leur sont incompréhensibles, où ils sont livrés, impuissants, à des forces inconnues, comme dans un cauchemar. La vie est un mystère irrésolu, un labyrinthe dont on ne connaît pas la sortie et ce qui les y attend. Le lecteur nage en fait dans un univers pré-kafkaïen. En lisant toute la partie racontant l'interrogatoire et l'internement du personnage principal, on ne peut que faire le rapprochement avec « Le Procès », publié lui dix années plus tard. Le Golem, ce monstre de la mythologie juive, fait d'un peu de glaise, au visage lisse et au regard fixe, qui apparaît mystérieusement certaines nuits et disparaît de même, laissant derrière lui des morts inexpliqués, est évoqué sans être vraiment le personnage principal de cette histoire. La ville de Prague l'est plus avec une ambiance lourde et une description flottante elle aussi. À la fin de l'ouvrage, le quartier juif étant réhabilité, Pernath ne retrouve plus rien, pas même les personnages du début. Très inspiré de la kabbale, de la théosophie et de l'ésotérisme, ce roman fantastique et symbolique est encore agréable à lire de nos jours même s'il pose plus de questions qu'il n'apporte de réponses.

4/5

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23/06/2025

Le chant des roues (Claude Marthaler)

Le chant des roues.jpgDe 1994 à 2001, le jeune Suisse Claude Marthaler a passé sept années de sa vie dans un long tour du monde à bicyclette. Il est parti de Genève, a traversé toute l'Europe dans le but de rejoindre le Japon en passant par l'Ukraine, le Tibet et la Chine. Il aurait pu arrêter là son périple alors qu'il est arrivé au Pacifique. Mais le voyage l'appelle encore. Il transite en avion jusqu'en Alaska, ce qui lui permet de traverser ensuite les deux Amériques du nord au Sud jusqu'à Ushuaïa en Patagonie avant de remonter jusqu'à Buenos Aires. Il reprend alors l'avion pour rejoindre le Cap en Afrique du Sud. Il se lance alors dans un nouveau périple à travers tout le continent africain du sud au nord avant de revenir à son point de départ et ainsi de boucler la boucle en traversant l'Espagne et le sud de la France. Au total en sept années de voyage, il aura visité pas moins de 60 pays et parcouru la bagatelle de 122 000 km. Un vrai exploit sportif tout à fait remarquable.

« Le chant des roues » est un récit de voyage autour du monde, agréable à lire, illustré de nombreuses photos en couleur qui auraient pu être disposées de manière chronologique et de dessins très réussis de Bertrand Soulié. Ainsi le lecteur peut mieux visualiser une aventure hors norme et mesurer le courage, l'abnégation, la résilience et la ténacité dont le jeune cycliste a dû faire preuve pour arriver à réaliser cet exploit. Il fut attaqué et volé en Ukraine. On lui vola son vélo et tout son matériel en Afrique. Très souvent, il fut importuné par les douaniers et autres policiers véreux toujours à la recherche de bakchichs. De plus, il tomba plusieurs fois malade. On ne compte pas non plus les crevaisons, les pneus éclatés ou les re-soudures du cadre de son engin. Il en utilisa d'ailleurs quatre différents. Il bénéficia de l'aide logistique de sa maman et de celle d'un certain nombre de sponsors qu'il a l'élégance de citer en fin d'ouvrage. Le lecteur découvrira aussi que tous les pays ne pratiquent pas l'accueil de l'étranger de la même manière. Certains lui ouvrirent leur cœur et leur maison alors que d'autres lui lancèrent des pierres ou furent d'une indifférence glaciale. D'une manière générale, Claude Marthaler considère que l'hospitalité est inversement proportionnelle au niveau de vie des peuples. C'est toujours chez les plus pauvres qu'il a été le mieux reçu. Ouvrage intéressant qui permet de rêver un peu et de voyager par procuration, tranquillement installé dans son fauteuil.

4,5/5

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18/06/2025

Le chevalier, la femme et le prêtre (Georges Duby)

Le chevalier, la femme et le prêtre.jpgEn 1099, dans la ville de Clermont-Ferrand, le pape Urbain II vient de lancer la croisade pour délivrer les lieux saints. Il profite de son voyage en France pour réitérer la demande d'excommunication lancée par quelques évêques à l'encontre du roi de France, Philippe Ier coupable d'adultère et de bigamie. En effet, celui-ci avait voulu répudier sa légitime épouse pour s'unir par le mariage avec Bertrade, femme de son vassal, le comte d'Anjou. De plus, celle-ci se trouvait sa cousine assez éloignée, en fait tout juste la femme d'un lointain cousin, ce qui aggravait son cas. La coutume et le rigorisme religieux était très pointilleux à l'époque sur les parentés pour éviter toute consanguinité. Les recherches en ce sens étaient poussées très loin et parfois même jusqu'à l'absurde.

« Le chevalier, la femme et le prêtre » se présente comme un essai historique assez académique voire universitaire, d'une lecture un brin laborieuse. Il traite du sujet très précis des mariages et alliances dans les familles nobles et royales du nord du royaume de France pendant la période allant du Xe au XIIe siècle. L'auteur y étudie surtout les rapports entre l'Eglise et les puissants en matière de rapports amoureux. La coutume et la pratique religieuse ne s'accordent pas forcément. La position de l'Eglise d'abord rigoriste considère que le célibat et la chasteté sont à privilégier et à considérer comme les états les plus favorables à la sanctification. Peu à peu, elle évolue en assouplissant sa position. Les mœurs en font autant, de sorte que la coutume et la pratique en arrivent peu à peu à ce que nous avons connu jusqu'à assez récemment. Monogamie, fidélité des époux et bénédiction donc sacralisation du lien charnel. Cet ouvrage expose très bien les problématiques des fils cadets de famille, celles de la condition féminine, du legs du patrimoine et de tous les tours et détours pour ne pas dilapider ou morceler les biens ou pour arriver à maintenir une descendance à n'importe quel prix aussi bien pour les rois que pour les aristocrates. Ouvrage intéressant néanmoins et surtout pour les passionnés d'histoire sociale.

3,5/5

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09/06/2025

L'art de la guerre (Sun Tzu)

L'art de la guerre.jpgDifficile à dater (IVe ou Ve siècle), ce classique traité de stratégie militaire chinoise est composé de treize chapitres, présentant divers aspect d'une théorie visant à permettre de sortir vainqueur de toutes sortes de situations de conflits. Il s'agit de l'évaluation, de l'engagement, de la victoire ou de la défaite, des moyens à mettre en œuvre, de la contenance à avoir, du plein et du vide, des affrontements directs et indirects, des changements à opérer, de la distribution des moyens, de l'importance de la topologie, des neuf sortes de terrains, des attaques par le feu et de la problématique de la concorde et de la discorde. L'auteur concluant d'ailleurs qu'il n'y a jamais de bonne guerre et donc qu'une mauvaise paix lui est même souvent préférable.

« L'art de la guerre » est un court essai (101 pages) très concret et très pragmatique, même si parfois le lecteur pourra y voir quelques côtés philosophiques. Le principe général étant de vaincre plutôt par la ruse que par la force brutale irréfléchie. Tout est analysé avec une précision très orientale. Pas un secteur n'est négligé. Les conditions matérielles, la topologie, les circonstances importent, mais pas plus que l'organisation générale, la préparation, le nombre de combattants, les armes, la logistique ou le moral des troupes. Bien des généraux de l'histoire mondiale auraient pu tirer profit de ces enseignements multi-séculaires et pourtant toujours d'actualité, même à notre époque de guerre de drones, de proxy, de propagande, d'opérations sous faux drapeaux, de missiles subsoniques et de dissuasion nucléaire. Facile à lire mais avec quelques répétitions voire lourdeurs.

4/5

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06/06/2025

Le coût de la Terreur (René Sédillot)

Le coût de bla Terreur.jpgDe septembre 1792 (Valmy, la Convention, l'an I de la République et les massacres de septembre) à juillet 1794 (Thermidor et chute de Robespierre) s'étend une période courte mais particulièrement sombre de notre Histoire de France, appelée « La Terreur ». Elle représente le sommet de la Révolution, son accomplissement, avec le Comité de Salut public, le Tribunal révolutionnaire, les sections sans-culottes, les Jacobins tout-puissants, mais aussi avec l'inflation, la dette, la fausse-monnaie des « assignats », la taxation des denrées, la bataille aux frontières, le génocide vendéen, la répression tous azimuts avec la loi des suspects, la terre brûlée, les colonnes infernales, les noyades de Nantes et la guillotine de sinistre mémoire. Lors de l'assaut du palais des Tuileries, les gardes suisses, dernier rempart de la royauté, avaient reçu de Louis XVI l'ordre de ne pas tirer sur la foule. Ils furent égorgés, scalpés, éventrés, émasculés et dépecés jusqu'au dernier. Les Tuileries furent intégralement pillées alors que Louis XVI et sa famille allèrent se mettre sous la protection de l'Assemblée nationale, ce qui ne leur porta pas chance. Si la masse du peuple parisien fut assez passive lors de ces journées, on découvre dans ce livre que les quelques milliers d'émeutiers recevaient un salaire assez conséquent. Les « Marseillais » arrivés du Midi étaient payés 30 sous par jour et les sans-culottes parisiens recevaient eux 40 sous alors qu'un ouvrier n'en touchait que dix en moyenne pour une journée de travail.

« Le coût de la Terreur » est un essai historique principalement basé sur les réalités économiques de cette époque. Il évoque bien entendu le coût humain, mais sans trop s'y attarder car le sujet principal reste l'économie et la catastrophe que représenta cette période. Le lecteur découvrira que la guerre d'indépendance américaine avait déjà coûté à la France la bagatelle de 2 milliards de livres qui n'étaient toujours pas remboursées. Les révolutionnaires n'eurent de cesse d'augmenter cette dette de toutes les façons possibles (900 000 livres dépensés pour des « Ateliers de charité », 500 000 livres pour faire baisser le coût de la farine, indemnités parlementaires de 36 livres par jour, etc.) La saisie et la vente des biens du clergé et des émigrés ne suffisant pas à renflouer des caisses désespérément vides, il fallut en passer par la planche à billets. Le pouvoir imprima des assignats à tour de bras. De petits malins en firent autant, ce qui aggrava encore l'inflation. Le 20 mai, fut levé un emprunt « forcé » pour financer la guerre. Plus d'impôt, mais des « contributions » progressives pour faire payer les riches. Chaque citoyen devait déclarer ses revenus. Des vérificateurs avaient les pleins pouvoirs. La taxation devint vite arbitraire et confiscatoire, incitant les contribuables à tricher. Le montant de la dette s'élève alors à 174 170 000 francs d'arrérages annuels soit 3,5 milliards en capital. Avec la mise en place du « Maximum » (blocage des prix), le commerce tombe en panne. Une fois les religieuses et religieux chassés des hôpitaux et des écoles qu'ils faisaient fonctionner, les soins laissent à désirer, l'alphabétisation est stoppée net, les grandes écoles et les universités ferment leurs portes. Il faudra attendre la chute de Robespierre et la venue de Bonaparte pour que la situation commence peu à peu à se régulariser. Livre fort intéressant qui se termine d'ailleurs par quelques paragraphes présentant la plupart des autres « Terreurs » inspirés par celle de 1793 : la Commune, les révolutions, russe, chinoise et cambodgienne (Khmers rouges) qui toutes s'en réclamèrent.

4,5/5

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03/06/2025

Escrologie (Aldo Stérone)

 

Escrologie.jpgDans le jeu de la mondialisation, l'Europe, contrairement aux Etats-Unis, à la Chine, à la Russie et au Tiers-Monde, est en train de devenir le grand perdant, celui qui joue contre ses intérêts et qui laisse des psychopathes milliardaires sans scrupules et des pays étrangers cyniques la piller sans vergogne. Alors qu'il n'y a plus d'argent pour les hôpitaux, les écoles, la police, la justice ou pour verser des retraites décentes, les gouvernants gaspillent allègrement des milliards pour des raisons idéologiques comme cette transition écologique totalement illusoire. L'obsession climatique et toutes les lois liberticides et contraignantes (interdiction de manger de la viande, de se déplacer en avion, en voiture, ZFE, villes de 15 minutes, etc) est en train de détruire tout un art de vivre, toute une créativité et tous les fondements civilisationnels du vieux Continent tout en ruinant ses habitants. Au nom d'une écologie dévoyée, l'Union Européenne est en train de démanteler tout notre potentiel industriel et agricole à grands coups de réglementations de plus en plus tatillonnes et imbéciles et de taxations confiscatoires.

« Escrologie » est un essai assez court et facile à lire, une sorte de long article d'enquête de type journalistique comme on devrait en lire un peu partout dans la presse mainstream si les journalistes faisaient honnêtement leur travail et ne se contentaient pas de répercuter la doxa officielle. Cet ouvrage rassemble une accumulation de faits avérés, difficilement discutables, sur toutes sortes de sujets brûlants comme le réchauffement climatique anthropique, la fraude des éoliennes qui ne tournent que s'il y a du vent, mais pas trop et qui obligent à être doublées de centrales thermiques, le scandale des panneaux solaires avec ces sociétés qui promettent monts et merveilles à de pauvres gens qui se sont endettés à vie en raison d'un kwh racheté à des prix toujours plus bas, sans parler de celui des pompes à chaleur qui ne sont rentables que s'il ne fait pas trop froid. Sans parler de la future obligation de ne se déplacer qu'à vélo ou dans les transports en commun et de se régaler de viande artificielle ou de poudre d'insectes. Si le petit peuple est la première victime de ces lubies écologiques qui ne sont pas loin de l'escroquerie pure et simple (chômage de masse, chasse aux pauvres dans les centre-villes réservés de plus en plus aux bobos en raison des ZFE), les milliardaires, eux sont les grands gagnants tout comme la Chine ou tous les pays qui ne s'embarrassent pas de ces normes. Livre intéressant, mais qui ne convaincra que les convaincus, les autres étant déjà adeptes de cette étrange religion. Un dogme ne se discute pas. Deux petits reproches quand même : de nombreux sujets auraient mérité de plus longs développements et surtout l'ensemble comporte un peu trop de coquilles, de fautes d'orthographe ou de français à mon goût personnel.

4/5

08:49 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0)

31/05/2025

Les habits neufs du terrorisme intellectuel (Jean Sévillia)

Les habits neufs.jpgEntre manies et délires de l'intelligentsia française, bien-pensante car encore et toujours de gauche, le terrorisme intellectuel ne date pas d'hier. Dans les années 50, les élites culturelles exaltaient Staline et son paradis soviétique indépassable. Entre 1960 et 1970, elles louaient les prodiges de Fidel, Castro, Che Guevara, Mao, Ho Chi Min et même Pol Pot. Ils se félicitaient de la « libération » de Saïgon et de Pnom-Penh, abandonnant à leur triste sort les Boat-people et les Cambodgiens remis dans le droit chemin à coup de pioche dans la tête. En 1981, ils nous racontèrent qu'avec l'avènement de F. Mitterrand, le pays passait enfin de l'ombre à la lumière. Le temps des religions, des nations et des familles était révolu. Et aujourd'hui, le politiquement correct, la pensée unique et ce terrorisme intellectuel n'ont fait que croître et embellir. Le projet européen est devenu démentiel. Il devait apporter paix et prospérité au continent entier. Le voilà fauteur de guerres et créateur de pauvreté au nom de la concurrence libre et non faussée. La délinquance explose, tout comme le communautarisme. L'écologie punitive et le wokisme agressif et hors sol règnent en maîtres. Et quiconque s'interroge sur toutes ces dérives se retrouve immédiatement affublé d'étiquettes infamantes…

« Les habits neufs du terrorisme intellectuel » est un essai d'Histoire politique sourcé, mesuré, et basé sur des faits indiscutables. Ce n'est en aucun cas un pamphlet, juste le constat d'une réalité. L'auteur remonte aux années cinquante, mais il aurait aussi bien pu aller nettement plus loin, jusqu'à l'Epuration et même jusqu'à la Terreur (1793) et au génocide vendéen. « Pas de liberté pour les ennemis de la liberté », disait-on alors. Censure et mort sociale aujourd'hui pour les opposants (voire embastillement pour les écrivains qui déplaisent, vu que certaines opinions sont devenues des délits). Rien de nouveau sous le soleil. La partie « historique », bien écrite, intéressante, mais n'apportant rien de nouveau à qui est un peu averti, occupe les trois quart de l'ouvrage. Les « habits neufs » (climatisme, wokisme, européisme, immigrationnisme, etc.), se retrouvent donc réduits à la portion congrue. Le macronisme, dernier avatar de l'extrême-centrisme globaliste est à peine abordé. La tyrannie sanitaire passe aussi par pertes et profits. De plus, cet ouvrage de qualité, publié en décembre 2024, est déjà dépassé vu qu'il s'arrête à la laborieuse constitution du gouvernement Barnier et ignore donc sa censure… Une histoire sans fin, en fait.

4/5

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28/05/2025

Une enfance pour la vie (Paul Guth)

Une enfance.jpgDepuis sa naissance au tout début de l'autre siècle, Paul Guth a passé son enfance dans le Sud-Ouest se partageant entre Villeneuve sur Lot et le Béarn. Son grand-père maternel était un humble paysan d'Ossun, près de Lourdes, et cousin de Bernadette Soubirous, petite bergère à qui apparut la Vierge Marie. Pour les vacances d'été, le jeune Paul Guth vit comme un petit paysan, garde les troupeaux et aide aux travaux des champs. Il ne se lasse pas d'observer la nature et les animaux. Son préféré est Picard, le brave chien de berger qui ne le quitte jamais. Mais un jour le pauvre animal est mordu par un chien enragé. L'oncle Victor se retrouve dans l'obligation de l'abattre à la chevrotine. Cette perte violente représente un immense chagrin pour l'enfant… Quelques années plus tard, il sera premier de sa classe, raflera tous les prix sauf en maths, passera haut la main le baccalauréat et ira même en hypokhâgne à Paris au lycée Louis le Grand. Ayant échoué trois fois au concours d'entrée de Normale sup, il se rattrapera avec l'agrégation qui lui permettra de devenir professeur de lycée avant d'embrasser la carrière littéraire que l'on connaît…

« Une enfance pour la vie » est un charmant récit d'enfance constitué d'une série de souvenirs un peu éparpillés, mais toujours touchants. Parti de rien, ses parents étant très pauvres, tout comme ses grands-parents d'ailleurs, ce petit garçon timide qui n'arrive ni à apprendre à nager, ni à danser et encore moins à aborder les filles, réussit cependant à monter un à un tous les échelons de l'ascenseur social. Boursier, il se retrouve dans une classe de prépa dans un lycée prestigieux avec pour compagnons Thierry Maulnier, Robert Merle, Roger Vaillant, Léopold Sédar Senghor et Georges Pompidou entre autres. Bien dans la lignée des autres « Naïfs », cet ouvrage délicieux a le charme et la poésie d'un monde disparu, celui des paysans et artisans de l'entre deux guerres et des futurs cadres intellectuels des années 30. Il nous parle d'un temps où un fils de mécanicien-inventeur ruiné comme Paul Guth pouvait devenir un grand de la littérature avec des ouvrages plein de gentillesse et de bons sentiments et où un fils d'instituteur comme George Pompidou pouvait parvenir au plus haut sommet de l'Etat. Les gens étaient pauvres, mais gais et bien vivants. Ils ne disposaient ni d'eau courante, ni de voitures, ni de télévision et encore moins d'ordinateurs ou de smartphones, mais ils étaient chaleureux, solidaires et remuants. Guth racontent qu'ils parlaient fort, chantaient à tue-tête et s'exprimaient alors qu'avec toutes ces avancées ils s'isolent, se réfrènent et deviennent même indifférents les uns aux autres. À lire presque comme document sociologique du même ordre que « La Gloire de mon père » ou « Le Château de ma mère » de Pagnol…

4,5/5

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23/05/2025

Le Jacassin (Pierre Daninos)

Le jacassin.jpgLes idées reçues sont légions, remarque Daninos : le Grec est tricheur, l'Anglais hypocrite, l'Américain un grand enfant, l'Allemand querelleur, le Polonais toujours ivre, le Russe insondable, le Chinois indéchiffrable, l'Argentin noceur, l'Espagnol fier, l'Arabe paresseux, le Suisse lent, le Hollandais lourd, l'Italien versatile et le Juif, juif… Et en France même, ce n'est guère mieux : le Breton est têtu, le Corse vindicatif, le Marseillais galégeur, le Lyonnais renfermé, le Bordelais snob, etc… Quant au politicien il est pourri, l'instituteur communiste, l'avocat véreux, le financier requin, le commerçant voleur, le magistrat corrompu, l'ouvrier haineux, le patron égoïste, le médecin charlatan, le percepteur insatiable, etc. Que n'entend-on pas au moindre dîner familial ou au café du Commerce ?

« Le Jacassin » est un recueil amusant d'idées reçues, de poncifs, et autres truismes plus ou moins marqué au sceau du gros bon sens voire d'une certaine mauvaise foi. Le lecteur rira ou sourira beaucoup à la lecture de cet ouvrage ancien (datant de 1962), mais toujours amusant et encore d'actualité, la sottise, la courte vue étant toujours aussi présentes aujourd'hui si ce n'est plus qu'à l'époque et les clichés, les idées toutes faites, le prêt-à-penser guère différents. À croire que l'on a affaire à une sorte de sagesse immanente. L'auteur prend comme point de départ un repas familial, « le Déjeuner de Saumur » au cours duquel il a droit à un festival de clichés et poncifs assénés par oncles, tantes, parents et grand-parents alors qu'il est encore enfant. Il analyse ensuite les particularités du langage courant en associant un certain nombre de substantifs à leurs adjectifs les plus usités. Le résultat est assez amusant. Puis il propose une sorte de dictionnaire qui reprend souvent les mêmes thèmes mais avec cette fois une définition ou un commentaire. Exemples : « Servante : toujours accorte dans les feuilletons » ou « Service militaire : période pendant laquelle on mange mal mais qui nourrit la conversation pour la vie ». Un charmant ouvrage qui se dévore en un rien de temps et auquel on peut encore et toujours se référer, ne serait-ce que pour une définition impertinente de mots.

4,5/5

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