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03/08/2024

Chevaliers et chevalerie au Moyen-Âge (Jean Flori)

Chevaliers.jpgDans l’imaginaire collectif, le chevalier reste un guerrier à cheval doté d’une plus ou moins belle armure qui n’a de cesse, l’épée ou la lance à la main, de se battre pour défendre la veuve et l’orphelin. Il doit être fidèle à son suzerain, à son roi et au Pape. Il dispose d’un rang social honorable et respectable, mais son statut social ne deviendra que très tardivement un véritable titre de noblesse. À l’époque, la société est répartie en trois « castes », les « oratores » (les « priants », le clergé), les laboratores (« les travaillants », paysans, serfs, artisans, etc.) et les « bellatores » (les « combattants », soldats et hommes de guerre). Les chevaliers qui en font partie ont donc des devoirs envers Dieu, le Roi et l’Eglise. Ils doivent aide et protection aux deux autres castes. Courage, sens de l’honneur, fidélité, mais aussi humilité mêlée d’orgueil définissent une condition qu’illustra au mieux Bayard, le fameux chevalier « sans peur et sans reproche »…

« Chevaliers et chevalerie au Moyen-Âge » est un essai de sociologie historique de belle qualité et fort bien documenté. Un appareil de notes et référence d’une bonne trentaine de pages en fin de volume complète opportunément le propos. Avec honnêteté et modestie, l’auteur n’assène pas une théorie personnelle sur ce « phénomène de société » qui irrigua plusieurs siècles (du IXe au XVe) et influença les suivants, mais présente les diverses avancées des historiens sur le sujet. Il tente de faire la part entre les textes primitifs (« Chanson de Roland », « Chevaliers de la Table Ronde »), les romans historiques style Dumas, Féval, Zévaco ou Walter Scott et la réalité historique. Le lecteur apprendra qu’au fil des temps, la chevalerie évolua en permanence. Le statut de chevalier passa de celui de simple guerrier doté d’une monture, en général de bonne extraction, (avec la possibilité pour un valeureux écuyer d’être adoubé pour son ardeur au combat), à celui de noble et d’aristocrate reconnu de ses pairs, avant de finir comme titre purement honorifique. L’évolution technique de la guerre y eut une certaine part. L’équipement du chevalier, assez peu onéreux au départ, devenant de plus en plus couteux avec des armures de plus en plus lourdes et sophistiquées pour résister aux flèches des arcs « long-bow » anglais ou aux carreaux des arbalétriers milanais par exemple. Livre passionnant, quasi exhaustif sur le sujet, bien que d’une lecture un tantinet laborieuse.

4/5

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31/07/2024

En attendant l'année dernière (Philip K. Dick)

En attendant l'année dernière.jpgEn 2055, la Terre est la proie d’une guerre interminable contre les Reegs, sorte d’insectes extra-terrestres. Elle s’est alliée avec les Lilistariens, autres extra-sterrestres, aussi exigeants qu’encombrants pour ne pas dire envahissants et totalitaires. Le secrétaire des Nations Unies, Gino Molinaro, essaie par tous les moyens de préserver les intérêts des Terriens. Il ménage la chèvre et le chou, tente tous les subterfuges possibles et imaginables. Mais il est hypochondriaque, dispose de plusieurs existences et intervient dans diverses dimensions… Eric Sweetscent est un médecin spécialisé dans les transplantations d’organes. Il travaille pour une société spécialisée, la FCT dont le patron Vigil Ackerman est un sorte de vieux fossile qui n’a plus aucun organe d’origine et qui n’est pas loin de devenir immortel. Eric va devenir le médecin privé de Molinaro, ce qui va lui amener bien des déboires sans oublier ceux créés par sa femme Kathy. Le couple ne se supporte plus. Et tout arrive à un paroxysme quand Kathy se met à prendre du J-J 180, drogue hallucinogène particulièrement addictive qui peut provoquer de graves séquelles physiques et psychiques voire amener à la mort. Comme cette substance est sans goût, sans odeur et sans saveur, elle réussit à en faire prendre à son insu à Eric qui n’aura de cesse de chercher à se désintoxiquer…

« En attendant l’année dernière » est un roman de science-fiction un brin alambiqué ne comportant que peu de personnages et une intrigue assez simple pour ne pas dire simpliste. Philip K. Dick en profite pour développer les problèmes de couple (« Je t’aime, moi non plus ») avec une fin assez banale, ainsi que sa vision de l’évolution de la technologie dans les années à venir. Le livre datant des années 60, il est amusant pour le lecteur d’aujourd’hui de constater que certaines choses sont assez conformes (transhumanisme et mondialisme entre autres) et d’autres pas du tout. Le principal intérêt de l’ouvrage se situe à notre avis dans les descriptions d’effets de cette drogue qui fait penser au LSD en dix fois pire avec ses voyages dans le temps, l’espace et dans diverses dimensions. Le style est toujours vivant et agréable à lire, mais l’ensemble laisse quand même l’impression que l’on a pas affaire au meilleur titre du grand auteur américain.

3,5/5

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28/07/2024

Un samouraï d'Occident (Dominique Venner)

Un samouraï d'Occident.jpgDepuis les deux grands conflits mondiaux de 14/18 et 39/45, la civilisation européenne qui était dominante est entrée en déclin. La disparition des Empires, la décolonisation et la montée en puissance des deux vainqueurs (USA et URSS) ont poursuivi le processus. Pour l’auteur, la cause avant tout spirituelle de tous nos malheurs vient de l’âme européenne qui est « entrée en dormition ». Mais elle n’est pas morte. Elle est même immortelle. Quand se réveillera-t-elle ? Nul ne peut le dire. Pour cela il lui suffira de renouer avec ses grands principes, ses fondamentaux, ceux de l’Iliade et de l’Odyssée, avec les valeurs de la philosophie antique, la « gravitas » (grandeur d’âme) faite de « virtus » (courage moral) et de dignitas (honneur). Qualités morales que l’on retrouve aussi dans l’esprit chevaleresque du Moyen-Âge et dans le code d’honneur des samouraïs japonais. Venner marque l’opposition voire la contradiction existentielle entre la « dignitas » païenne et « l'humilitas » chrétienne dont le dévoiement serait à la base de notre effondrement.

« Un samouraï d’Occident », sous-titré un peu abusivement « Le bréviaire des insoumis » (ni recettes, ni mode d’emploi), est un essai plus philosophique que vraiment politique tentant d’expliquer les raisons du déclin évident de l’Occident et de démontrer la nécessité de revenir aux sources de la pensée grecque et latine pour amorcer une quelconque renaissance. De très longs développements sont consacrés à Homère, à Epictète, Platon, Socrate, Pline l’Ancien et autres grands philosophes avec une attention toute particulière aux Stoïciens qui ont la faveur de l’auteur. Païen et même un tantinet paganiste, Venner pense qu’il n’y a pas à espérer un salut dans l’au-delà, que le seul devoir de l’honnête homme est de tenter de mener une bonne vie ici-bas, de se contenter de ce que l’on a, de ne pas se perdre dans l’hédonisme, l’individualisme et le consumérisme. De tout supporter avec calme et lucidité et même de mettre fin à son existence si l’on estime que le moment en est venu. La plus grande dignité de l’homme serait de se faire « seppuku » comme un samouraï japonais. Plutôt mourir debout que vivre couché. Ce qu’il a pratiqué lui-même en se suicidant à l’intérieur de la cathédrale Notre-Dame. Un ouvrage qui pose intelligemment les problématiques et propose des changements radicaux de paradigmes. Un retour aux sources qui pourrait se révéler salutaire…

4/5

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24/07/2024

Gilles de Rais (Joris Karl Huysmans)

Gilles de Rais.jpgGilles de Rais naquit vers 1404 au château de Machecoul, dans une puissante famille du Bas-Poitou. Son père meurt alors qu’il n’a que onze ans. Sa mère se remarie et le confie avec son frère cadet René à un aïeul, Jean de Craon qui ne s’occupe guère d’eux et s’empresse de marier Gilles à Catherine de Thouars en 1420 alors qu’il n’a que 16 ans. Cinq ans plus tard, le voilà à la cour du dauphin, le futur Charles VII, prétendant qui se retrouve sans argent, sans prestige, sans pouvoir et sans autorité dans un royaume de France ravagé par la peste et envahi pour une bonne partie par les Anglais. Quand apparaît Jeanne d’Arc, Gilles est nommé responsable de sa défense avec quelques autres. Il la suit partout, la soutient dans tous ses combats et l’accompagne jusqu’à Reims où il est nommé Maréchal de France à l’âge de 25 ans ! Mais peu après la capture et la mort de Jeanne, il se retire dans son château de Tiffauges où il souhaite se consacrer aux arts, principalement à la musique et à la littérature. Il est l’heureux propriétaire d’une bibliothèque fort importante, une rareté pour l’époque. Il donne des fêtes somptueuses, se monte d’une générosité si grande qu’il finit par se retrouver ruiné. Sa famille, le roi et le duc de Bretagne lui ayant interdit de vendre ses terres, il se lance dans l’alchimie dans l’espoir d’arriver à transformer le plomb en or et ainsi à reconstituer sa fortune perdue. Toutes ses tentatives se soldant par des échecs, il en conclut que sans l’aide de Satan, aucune découverte n’est possible. Il fait alors appel à des sorciers pour entrer en communication avec lui et commence à lui sacrifier les premiers enfants…

« Gilles de Rais », sous-titré « la Magie en Poitou » est un ouvrage historique court, facile à lire consacré à la vie du sulfureux compagnon de Jeanne d’Arc, sorte de marquis de Sade de la fin du Moyen Âge et inspirateur du célèbre Barbe-Bleue des contes de Perrault. Passionné d’ésotérisme et intéressé par le satanisme, Huysmans le présente plus comme une sorte d’esthète, de chercheur, d’expérimentateur dilettante que comme un monstre sanguinaire, un pervers, un psychopathe, un serial killer ou un pédo-criminel. De 1432 à 1440, il aurait assassiné de ses propres mains ou fait assassiner de 7 à 800 enfants de paysans de la région pour les offrir en sacrifice rituel après les avoir torturés et avoir abusé d’eux avant ou après leur mort. L’auteur reste très discret sur l’aspect sexuel de ces crimes. Lors de son procès mené par l’évêque Jean de Malestroit, le seul qui ait bien voulu écouter les doléances des paysans alors que le Duc de Bretagne et le roi faisaient la sourde oreille, Gilles de Rais avoua tout et demanda même pardon pour ses crimes ce qui lui fut accordé par l’Eglise. Le second procès, séculier celui-ci, le condamna à mort par pendaison. Le bourreau ne brûla que partiellement son cadavre pour qu’il puisse ensuite être enterré dignement… Livre intéressant bien que non exhaustif sur le sujet.

4/5

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19/07/2024

La vérité sur le bouddhisme (Daniel Sens)

La vérité sur le bouddhisme.jpgParti d’Inde, répandu dans toute l’Asie et maintenant un peu partout dans le monde, le bouddhisme peut revendiquer de 350 millions à 1 milliard de pratiquants selon les critères d’évaluation utilisés. Cette pratique qui semble être plus une philosophie qu’une religion stricto sensu a été instaurée comme une déviance de l’hindouisme par Siddartha Gautama, jeune aristocrate, qui fut d’abord marié et père d’un enfant avant de quitter sa famille pour accomplir son destin, celui de devenir le Bouddha (« l’Eveillé »). Il vécut quelque temps dans un monastère hindouiste qu’il quitta assez vite, car la voie de l’ascétisme proposée ne lui convenait pas. Cinq premiers disciples se regroupèrent autour de lui avant de le quitter assez rapidement. Comme il se retrouvait seul à méditer sous un grand arbre pendant des jours et des jours, il finit par atteindre le but recherché, l’Illumination, le Nirvana, l’absence de tout attachement, l’indifférence totale à l’agitation du monde. S’estimant un être parfaitement accompli, il décida de prêcher, de transmettre son savoir en commençant par ses cinq premiers disciples retrouvés. Ce qu’il fit ensuite pendant 45 ans avant de mourir d’une indigestion soit de champignons, soit de viande de porc…

« La vérité sur le bouddhiste » est un essai théologique bien documenté, assez fouillé et parfois un brin ennuyeux à lire surtout dans la partie descriptive des grandes lignes de la doctrine. Le lecteur apprendra cependant bien des choses sur ce courant de pensée aux confins du religieux et du philosophique comme le fait que cinq siècles s’écoulèrent avant qu’apparaissent les premiers écrits. Tout l’enseignement se transmit oralement, de maîtres à disciples. Les courants furent nombreux (bouddhisme tibétain, chinois, japonais, zen, etc.) La doctrine se caractérise par le rejet de tout Dieu créateur et par l’absence du principe de miséricorde (dans le sens « charité chrétienne »). Tout revenant au karma et aux réincarnations. Ainsi même « une mouche peut devenir Bouddha un jour », lit-on avec une certaine stupéfaction. La seconde partie, plus aisée à lire, réfute la plupart pour ne pas dire la totalité des principes bouddhistes avec de solides arguments aussi bien théologiques que scientifiques. Cinq annexes terminent l’ouvrage en démontant d’autres aspects paradoxaux de la doctrine : l’impermanence, le mouvement, le temps et l’instant, la causalité et la production conditionnée et même l’atome. Ouvrage critique fort intéressant pour qui s’intéresse au sujet. Mais quel dommage que ce texte soit entaché de tant de coquilles !

3,5/5

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13/07/2024

Votre avenir sur ordonnance (Frédéric Saldmann)

Votre avenir sur ordonnance.jpgLa pratique du jeûne, qu’il soit religieux ou thérapeutique, est connue depuis la nuit des temps. Nous avons tendance à trop manger, à nous nourrir par habitude, à heures fixes et même sans appétit, juste pour faire comme tout le monde. Nous ne devrions manger que quand nous avons vraiment faim et laisser des périodes de repos plus longues à notre système digestif. Ainsi notre organisme, libéré du gros travail de la digestion, peut se consacrer à d’autres tâches comme la réparation de cellules ou d’organes endommagés et même se donner les moyens d’être plus efficace, voire de rajeunir. D’où l’intérêt du jeûne intermittent qui ne devrait pas être une épreuve ni une pénitence mais, bien au contraire, des « vacances métaboliques que vous offrez à votre organisme. » Il permet d’avoir plus de vitalité et plus d’énergie au quotidien. En effet, toute forme de manque, tout stress biologique et tout changement de rythme mobilisent nos systèmes de défense immunitaire et de régénération cellulaire. Donc, fuyons l’inaction, la sédentarité et la routine qui provoquent la « rouille » du corps et de l’esprit.

« Votre avenir sur ordonnance » est un essai de vulgarisation médicale axé plus sur le maintien en bonne santé que sur les soins à proprement parler. Mieux vaut prévenir que guérir. L’ouvrage est bien écrit, agréable à lire et passionnant du début à la fin. Chacun pourra y trouver son miel vu que l’auteur a l’intelligence d’aborder la problématique de cette forme de jeûne partiel par un nombre de biais fort important. Tout y passe, l’estomac, l’intestin, la peau, le cerveau, et même le sexe auquel un important chapitre est consacré. Saldmann ne propose pas de méthode rigide avec régime alimentaire (heures, quantités, calories, etc.). Il prodigue néanmoins une foule de conseils dont certains pourront sembler étranges voire saugrenus comme s’applaudir soi-même, se frotter le ventre, claquer des doigts, tirer la langue, jouer à la marelle ou à colin-maillard, faire des bulles de savon ou marcher pieds nus dans la rosée, pour n’en citer que quelques-uns. Chacun en prendra et en laissera sans doute. Il remarquera aussi avec un certain amusement que ces propositions souvent connues des pratiquants de la naturopathie deviennent acceptables venant d’un médecin en titre alors qu’elles étaient passibles de poursuites lorsqu’elles étaient prônées par un certain Thierry C, modeste YouTubeur par exemple. Donc, bravo au docteur-philosophe de remettre un peu de bon sens, d’humanité et d’efficacité au cœur même de la médecine « dure ».

4,5/5

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11/07/2024

Mon régime paléo (Emma Vickens)

Mon régime paléo.jpgLe régime dit « Paléo » serait-il l’un des meilleurs possibles du fait qu’il serait pratiqué par des millions de personnes dans le monde et depuis environ 2,5 millions d’années ? Notre organisme serait-il programmé depuis la nuit des temps pour n’ingérer que des légumes et des fruits bios, de la viande d’animaux élevés à l’air libre et pour ne boire que de l’eau de source très pure ? Faut-il s’inspirer d’un mode de vie datant d’avant l’invention de l’agriculture pour parvenir à la pleine santé et éviter carences et maladies ? Dans le régime paléo, les céréales, légumineuses et produits laitiers (sauf ceux au lait de chèvre) sont proscrits. Et bien entendu, ni « junk food », ni nourriture transformée industriellement de quelque manière que ce soit, ni sucreries, ni charcuteries, ni café, ni vin, ni alcool ne sont autorisés. Dans ces conditions, l’auteure nous promet que ce mode de vie paléo permet de se sentir en meilleure santé, d’augmenter son niveau d’énergie et même de perdre du poids. Ce changement d’habitudes alimentaires devrait pouvoir porter ses fruits au bout de trois semaines à un mois, nous promet-on. Cela pourrait donner envie d’essayer…

« Mon régime paléo » est plus un livre de recettes de cuisine qu’un essai à proprement parler. En effet, la théorie et les généralités sur cette curieuse façon de se nourrir n’occupe qu’à peine un tiers du livre alors que les recettes prennent tout le reste. Madame Vickens propose en effet autant de recettes différentes que de jours d’un mois complet avec petit déjeuner, déjeuner, collation et dîner. C’est extrêmement varié, apparemment délicieux (nous n’avons encore rien testé…) et même assez sophistiqué. L’apprenti « paléo » ne risque pas de se lasser car cela change tout le temps. Il remarquera aussi une importante présence de patate douce, lait de coco, beurre de coco et sucre de coco. Sans parler de toutes les épices, avocats et autres fruits et noix exotiques que ne connaissaient certes pas ce bon Cromagnon. Ce régime n’est donc pas l’exacte imitation de ce que mangeaient nos ancêtres avant l’agriculture (pêche aléatoire, chasse et cueillette saisonnière de baies et plantes sauvages). En examinant de plus près ces recettes, on s’aperçoit aussi que l’abondance pour ne pas dire la profusion (qui peuvent d’ailleurs amener à l’excès et donc à l’exact contraire de l’effet recherché) est encore bien présente. Se priver de l’apport calorique et protéinique des céréales amène à manger des produits animaux (œufs, poissons, viande et même « bacon », tiens, tiens…) trois fois par jour. N’est-ce pas un peu trop ? Ouvrage intéressant pour certains mais qui manque un peu de preuves établissant scientifiquement sa réelle efficacité (sources, références, notes, bibliographie auraient été les bienvenues).

3,5/5

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09/07/2024

Marie-Julie Jahenny, la stigmatisée de Blain (Pierre Roberdel)

Marie-Julie Jahenny.jpg Née le 12 février 1850 à Blain, au hameau de La Fraudais (Loire-Atlantique) et morte le 4 mars 1941 au même endroit, Marie-Julie Jahenny est une mystique et stigmatisée catholique française, appelée « la sainte de Blain » par ses fidèles. À partir de 1873, elle revit chaque vendredi la Passion du Christ et en porte les stigmates. Elle annonce l’arrivée des deux guerres mondiales et le retour de la monarchie en France. Mais à partir de 1877, elle est l’objet de suspicions de la part du clergé du diocèse, puis d’une interdiction de s’approcher des sacrements. Cette mesure est levée dix ans plus tard, mais l’élan de curiosité est alors retombé et seul un petit cercle de fidèles continue à noter ses faits, gestes et paroles, jusqu’à sa mort en 1941 à l’âge de 91 ans.

Cet ouvrage se présente comme la biographie de cette humble paysanne qui fut gratifiée de nombreuses apparitions de la Vierge ou du Christ qu’elle voyait et à qui elle parlait dans un état extatique, mais qui subit en contrepartie une longue vie de souffrances et d’incompréhensions, offertes pour expier les péchés d’un monde indifférent. Elle eut des visions de l’avenir et fit même toutes sortes de prophéties. Tout fut noté scrupuleusement par les témoins sur des dizaines de milliers de pages si l’on en croit l’auteur. Certaines prophéties concerneraient particulièrement notre époque, mais malheureusement il n’en est nulle trace dans cet ouvrage. C’est un peu dommage pour ceux qui seraient en quête de révélations apocalyptiques. Nettement moins connue que le Padre Pio, la « Sainte de Blain » mérite de ne pas être oubliée, ne serait-ce que comme exemple d’humilité, de vie cachée, et entièrement vouée à l’amour de Dieu.

4/5

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06/07/2024

On n'est jamais mieux soigné que par soi-même (Frédéric Saldmann)

On n'est jamais mieux soigné.jpgEst-il possible et souhaitable de devenir son propre médecin ? Peut-on pratiquer sur soi-même une sorte de médecine préventive permettant de maintenir une bonne santé quasi permanente, une vitalité hors pair et une sexualité gratifiante ? C’est ce que nous propose le docteur Saldmann dans ce livre. Après tout, dans la Chine millénaire ne payait-on pas le médecin pour qu’il maintienne le patient en bonne santé et cessait-on dès qu’il tombait malade ! Notre corps et notre esprit demandent à être bien entretenus. Tout comme n’importe quelle mécanique, n’importe quel véhicule, il s’agit d’en prendre soin, de bien l’entretenir, de lui donner le bon carburant, de l’employer à bon escient et de savoir interpréter ses signaux de détresse. Cela commence par le surpoids, bien difficile à vaincre avec des régimes tous basés sur la privation, la frustration, créant des effets de yoyo bien connus et finissant par aggraver la situation au lieu de l’améliorer. Sur ce point, l’auteur n’a pas la solution miracle. Il suggère juste de se conserver malgré tout un aliment-plaisir, comme une part de gâteau au chocolat mangée en début de repas, histoire de se couper l’appétit sans perdre son plaisir ! Il nous apprend également l’intérêt de la poignée de noix journalière qui peut relancer la libido défaillante, celui des bienfaits du jeune intermittent qu’il qualifie de « séquentiel » pour laisser un peu de répit au système digestif et bien d’autres choses.

« On n’est jamais mieux soigné que par soi-même » est un ouvrage de vulgarisation aux confins de l’essai et du guide pratique, sans les avantages et les inconvénients de l’un et de l’autre. Frédéric Saldman se base sur toutes sortes d’études récentes de médecine, diététique, sociologie ou psychologie dont il reconnaît lui-même qu’elles ne sont pas forcément à prendre au pied de la lettre, les cohortes testées étant souvent insuffisantes en nombre. Le lecteur ne trouvera pas de séries de menus conseillés, pas de méthode précise, chiffrée et adaptée, (cf Cohen ou Dukan) mais des pistes, déjà plus ou moins explorées ailleurs. Importance du régime alimentaire, de la sédentarité, du repos, du travail intellectuel, mais aussi des relations sociales et du maintien d’un bon moral. Il étaie son propos avec des études ou des expériences menées sur des coraux, des vers de terre, des rats et autres. Il cherche à comprendre comment il se fait que les gens arrivent à vivre si vieux dans les zones « bleues », en l’occurrence en Sardaigne. Le lecteur trouvera aussi dans cet ouvrage une analyse des « Dix commandements » revus et corrigés à la lumière de la santé et remarquera ici ou là, en s’en amusant un peu, que les problèmes de sexualité ainsi que ceux des flatulences reviennent plus souvent qu’à leur tour. Intéressant, mais au titre de première approche du sujet seulement.

4/5

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03/07/2024

Lettre aux autruches et aux tubes digestifs (Nicolas Vidal)

Lettre aux autruches.jpgCette très courte lettre d'une quarantaine de pages est adressée aux millions de Français qui préfèrent s'amuser, consommer, regarder la télé et/ou Netflix, qui ne s'informent pas, qui ne votent pas, qui ne militent pas. À toutes ces autruches qui mettent leur tête dans le sable, à tous ces tubes digestifs qui gobent tout et le répètent, vu que ça été "dit à la télé", l'alerteur un brin passionné Nicolas Vidal leur rappelle que c'est de leur faute si le pays va si mal, s'il est tombé si bas, si la démocratie déjà chancelante n'est plus qu'un faux semblant sans consistance. Depuis des années, une certaine élite a profité de cette apathie populaire pour trahir le pays de toutes les façons possibles. Depuis des décennies, elle n'a fait que se servir au lieu de servir. Et les résultats catastrophiques sont là. Il serait donc grand temps d'assister à un sursaut de citoyenneté, à une prise de conscience de nombre de ces braves consommateurs…
"Lettre aux autruches et aux tubes digestifs" se présente comme le "coup de gueule" d'un honnête citoyen déçu de l'attitude de certains de ses semblables. Ce n'est en aucun cas un pamphlet. Pas de caricature, pas d'outrance, pas d'invective chez Vidal, juste un état des lieux objectif, une description du champ de ruine qu'est devenue notre pays. Tout y passe depuis la décadence de l’Éducation Nationale, à l'abrutissement de la jeunesse avec les écrans, jeux vidéos et réseaux sociaux en passant par la révolte des "Gilets Jaunes", la crise sanitaire avec toutes ses atteintes aux libertés, les fleurons de notre industrie bradés, etc. Un livre salutaire et à conseiller à tous ceux qui n'ont pas encore saisi l'ampleur de l'enjeu. Un seul petit reproche: Vidal cite dans son texte quelques auteurs comme Brighelli, Desmurget, Vaguerlant et autres, mais ne propose pas de bibliographie en fin d'ouvrage. Cela aurait permis de mieux approfondir certains sujets et même d'étayer son propos.

4,5/5

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