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11/07/2024

Mon régime paléo (Emma Vickens)

Mon régime paléo.jpgLe régime dit « Paléo » serait-il l’un des meilleurs possibles du fait qu’il serait pratiqué par des millions de personnes dans le monde et depuis environ 2,5 millions d’années ? Notre organisme serait-il programmé depuis la nuit des temps pour n’ingérer que des légumes et des fruits bios, de la viande d’animaux élevés à l’air libre et pour ne boire que de l’eau de source très pure ? Faut-il s’inspirer d’un mode de vie datant d’avant l’invention de l’agriculture pour parvenir à la pleine santé et éviter carences et maladies ? Dans le régime paléo, les céréales, légumineuses et produits laitiers (sauf ceux au lait de chèvre) sont proscrits. Et bien entendu, ni « junk food », ni nourriture transformée industriellement de quelque manière que ce soit, ni sucreries, ni charcuteries, ni café, ni vin, ni alcool ne sont autorisés. Dans ces conditions, l’auteure nous promet que ce mode de vie paléo permet de se sentir en meilleure santé, d’augmenter son niveau d’énergie et même de perdre du poids. Ce changement d’habitudes alimentaires devrait pouvoir porter ses fruits au bout de trois semaines à un mois, nous promet-on. Cela pourrait donner envie d’essayer…

« Mon régime paléo » est plus un livre de recettes de cuisine qu’un essai à proprement parler. En effet, la théorie et les généralités sur cette curieuse façon de se nourrir n’occupe qu’à peine un tiers du livre alors que les recettes prennent tout le reste. Madame Vickens propose en effet autant de recettes différentes que de jours d’un mois complet avec petit déjeuner, déjeuner, collation et dîner. C’est extrêmement varié, apparemment délicieux (nous n’avons encore rien testé…) et même assez sophistiqué. L’apprenti « paléo » ne risque pas de se lasser car cela change tout le temps. Il remarquera aussi une importante présence de patate douce, lait de coco, beurre de coco et sucre de coco. Sans parler de toutes les épices, avocats et autres fruits et noix exotiques que ne connaissaient certes pas ce bon Cromagnon. Ce régime n’est donc pas l’exacte imitation de ce que mangeaient nos ancêtres avant l’agriculture (pêche aléatoire, chasse et cueillette saisonnière de baies et plantes sauvages). En examinant de plus près ces recettes, on s’aperçoit aussi que l’abondance pour ne pas dire la profusion (qui peuvent d’ailleurs amener à l’excès et donc à l’exact contraire de l’effet recherché) est encore bien présente. Se priver de l’apport calorique et protéinique des céréales amène à manger des produits animaux (œufs, poissons, viande et même « bacon », tiens, tiens…) trois fois par jour. N’est-ce pas un peu trop ? Ouvrage intéressant pour certains mais qui manque un peu de preuves établissant scientifiquement sa réelle efficacité (sources, références, notes, bibliographie auraient été les bienvenues).

3,5/5

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09/07/2024

Marie-Julie Jahenny, la stigmatisée de Blain (Pierre Roberdel)

Marie-Julie Jahenny.jpg Née le 12 février 1850 à Blain, au hameau de La Fraudais (Loire-Atlantique) et morte le 4 mars 1941 au même endroit, Marie-Julie Jahenny est une mystique et stigmatisée catholique française, appelée « la sainte de Blain » par ses fidèles. À partir de 1873, elle revit chaque vendredi la Passion du Christ et en porte les stigmates. Elle annonce l’arrivée des deux guerres mondiales et le retour de la monarchie en France. Mais à partir de 1877, elle est l’objet de suspicions de la part du clergé du diocèse, puis d’une interdiction de s’approcher des sacrements. Cette mesure est levée dix ans plus tard, mais l’élan de curiosité est alors retombé et seul un petit cercle de fidèles continue à noter ses faits, gestes et paroles, jusqu’à sa mort en 1941 à l’âge de 91 ans.

Cet ouvrage se présente comme la biographie de cette humble paysanne qui fut gratifiée de nombreuses apparitions de la Vierge ou du Christ qu’elle voyait et à qui elle parlait dans un état extatique, mais qui subit en contrepartie une longue vie de souffrances et d’incompréhensions, offertes pour expier les péchés d’un monde indifférent. Elle eut des visions de l’avenir et fit même toutes sortes de prophéties. Tout fut noté scrupuleusement par les témoins sur des dizaines de milliers de pages si l’on en croit l’auteur. Certaines prophéties concerneraient particulièrement notre époque, mais malheureusement il n’en est nulle trace dans cet ouvrage. C’est un peu dommage pour ceux qui seraient en quête de révélations apocalyptiques. Nettement moins connue que le Padre Pio, la « Sainte de Blain » mérite de ne pas être oubliée, ne serait-ce que comme exemple d’humilité, de vie cachée, et entièrement vouée à l’amour de Dieu.

4/5

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06/07/2024

On n'est jamais mieux soigné que par soi-même (Frédéric Saldmann)

On n'est jamais mieux soigné.jpgEst-il possible et souhaitable de devenir son propre médecin ? Peut-on pratiquer sur soi-même une sorte de médecine préventive permettant de maintenir une bonne santé quasi permanente, une vitalité hors pair et une sexualité gratifiante ? C’est ce que nous propose le docteur Saldmann dans ce livre. Après tout, dans la Chine millénaire ne payait-on pas le médecin pour qu’il maintienne le patient en bonne santé et cessait-on dès qu’il tombait malade ! Notre corps et notre esprit demandent à être bien entretenus. Tout comme n’importe quelle mécanique, n’importe quel véhicule, il s’agit d’en prendre soin, de bien l’entretenir, de lui donner le bon carburant, de l’employer à bon escient et de savoir interpréter ses signaux de détresse. Cela commence par le surpoids, bien difficile à vaincre avec des régimes tous basés sur la privation, la frustration, créant des effets de yoyo bien connus et finissant par aggraver la situation au lieu de l’améliorer. Sur ce point, l’auteur n’a pas la solution miracle. Il suggère juste de se conserver malgré tout un aliment-plaisir, comme une part de gâteau au chocolat mangée en début de repas, histoire de se couper l’appétit sans perdre son plaisir ! Il nous apprend également l’intérêt de la poignée de noix journalière qui peut relancer la libido défaillante, celui des bienfaits du jeune intermittent qu’il qualifie de « séquentiel » pour laisser un peu de répit au système digestif et bien d’autres choses.

« On n’est jamais mieux soigné que par soi-même » est un ouvrage de vulgarisation aux confins de l’essai et du guide pratique, sans les avantages et les inconvénients de l’un et de l’autre. Frédéric Saldman se base sur toutes sortes d’études récentes de médecine, diététique, sociologie ou psychologie dont il reconnaît lui-même qu’elles ne sont pas forcément à prendre au pied de la lettre, les cohortes testées étant souvent insuffisantes en nombre. Le lecteur ne trouvera pas de séries de menus conseillés, pas de méthode précise, chiffrée et adaptée, (cf Cohen ou Dukan) mais des pistes, déjà plus ou moins explorées ailleurs. Importance du régime alimentaire, de la sédentarité, du repos, du travail intellectuel, mais aussi des relations sociales et du maintien d’un bon moral. Il étaie son propos avec des études ou des expériences menées sur des coraux, des vers de terre, des rats et autres. Il cherche à comprendre comment il se fait que les gens arrivent à vivre si vieux dans les zones « bleues », en l’occurrence en Sardaigne. Le lecteur trouvera aussi dans cet ouvrage une analyse des « Dix commandements » revus et corrigés à la lumière de la santé et remarquera ici ou là, en s’en amusant un peu, que les problèmes de sexualité ainsi que ceux des flatulences reviennent plus souvent qu’à leur tour. Intéressant, mais au titre de première approche du sujet seulement.

4/5

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03/07/2024

Lettre aux autruches et aux tubes digestifs (Nicolas Vidal)

Lettre aux autruches.jpgCette très courte lettre d'une quarantaine de pages est adressée aux millions de Français qui préfèrent s'amuser, consommer, regarder la télé et/ou Netflix, qui ne s'informent pas, qui ne votent pas, qui ne militent pas. À toutes ces autruches qui mettent leur tête dans le sable, à tous ces tubes digestifs qui gobent tout et le répètent, vu que ça été "dit à la télé", l'alerteur un brin passionné Nicolas Vidal leur rappelle que c'est de leur faute si le pays va si mal, s'il est tombé si bas, si la démocratie déjà chancelante n'est plus qu'un faux semblant sans consistance. Depuis des années, une certaine élite a profité de cette apathie populaire pour trahir le pays de toutes les façons possibles. Depuis des décennies, elle n'a fait que se servir au lieu de servir. Et les résultats catastrophiques sont là. Il serait donc grand temps d'assister à un sursaut de citoyenneté, à une prise de conscience de nombre de ces braves consommateurs…
"Lettre aux autruches et aux tubes digestifs" se présente comme le "coup de gueule" d'un honnête citoyen déçu de l'attitude de certains de ses semblables. Ce n'est en aucun cas un pamphlet. Pas de caricature, pas d'outrance, pas d'invective chez Vidal, juste un état des lieux objectif, une description du champ de ruine qu'est devenue notre pays. Tout y passe depuis la décadence de l’Éducation Nationale, à l'abrutissement de la jeunesse avec les écrans, jeux vidéos et réseaux sociaux en passant par la révolte des "Gilets Jaunes", la crise sanitaire avec toutes ses atteintes aux libertés, les fleurons de notre industrie bradés, etc. Un livre salutaire et à conseiller à tous ceux qui n'ont pas encore saisi l'ampleur de l'enjeu. Un seul petit reproche: Vidal cite dans son texte quelques auteurs comme Brighelli, Desmurget, Vaguerlant et autres, mais ne propose pas de bibliographie en fin d'ouvrage. Cela aurait permis de mieux approfondir certains sujets et même d'étayer son propos.

4,5/5

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28/06/2024

Psychologie de la manipulation et de la soumission (Nicolas Guégen)

Psychologie de la manipulation.jpgJusqu’où sa tendance naturelle à l’obéissance peut-elle amener l’être humain ? Comment expliquer les exactions commises en temps de guerre par des soldats par ailleurs bons fils, bons pères de familles et maris doux et prévenants ? Y a-t-il une sauvagerie, une perversion latente que les circonstances, les rapports sociaux ou certaines manipulations feraient apparaître ? Peut-on être contraint à la violence par simple principe d’obéissance, par soumission à l’autorité ? Dans les expériences de Milgam qui consistaient à envoyer des décharges électriques (virtuelles) à un élève donnant de mauvaises réponses, tous les sujets sont allés jusqu’à 285 volts, 12,5% se sont arrêtés à 300 volts, 20% entre 315 et 360 volts et 65% ont poursuivi jusqu’au bout, soit de 435 à 450 volts ! Cela donne une idée de la puissance de suggestion représentée par une simple blouse blanche dans un banal exercice universitaire. Diverses études ont montré que selon l’aspect de l’interlocuteur, selon sa présentation vestimentaire ou son statut social, il était plus ou moins aisé de se soumettre à son autorité. Ainsi obéira-t-on plus facilement à un personnage en uniforme, à un bourgeois en costume cravate, à un médecin en blouse blanche qu’à un clochard en haillons.

« Psychologie de la manipulation et de la soumission » est un essai psychologique intéressant, détaillé, s’appuyant sur de très nombreux travaux et au bout du compte très universitaire. L’auteur s’évertue à analyser les causes de la soumission d’un individu à un autre. Il analyse longuement une manipulation qu’il baptise « Pied dans la porte » qui consiste à demander un petit effort à quelqu’un avant de lui en demander un plus grand. Ou l’effet « Porte dans le nez », exact contraire du précédent. Le manipulateur fait une demande exorbitante, bien sûr refusée, pour pouvoir en placer une plus acceptable. Et ça marche alors que la réussite est bien moindre sans ces deux manœuvres. Il aborde également, mais un peu trop brièvement, tout ce qui concerne la culpabilisation. Il prouve également l’extrême importance du non-dit, du geste (un simple toucher de la main ou du bras, même furtif, peut changer la donne), du regard (extrêmement important pour la confiance) et du sourire qui fait immédiatement entrer en empathie. Rien sur les manipulations par la peur. D’une lecture un peu laborieuse en raison de la multiplication des exemples et des études, cet ouvrage reste cantonné aux comportements sociaux, aux rapports individuels, aux petits gestes du quotidien (donner plus ou moins de pourboire, signer ou non une pétition, rendre un service ou non, etc.) Le lecteur restera sur sa faim sur les manipulations de masse, la propagande médiatique, les « psyops », les travaux des cabinets dits « de conseil », des instituts de sondages et autres narratifs soigneusement distillés par les différents pouvoirs pour manipuler et soumettre à une bien plus grande échelle.

3,5/5

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23/06/2024

Le quai de Wigan (George Orwell)

Le-quai-de-Wigan_6375.jpgDans les années 30, à Wigan (Grande-Bretagne), tout comme dans les bassins houillers du Lancashire et du Yorkshire, une très importante partie de la classe ouvrière vit dans des conditions particulièrement déplorables. Chômage, pauvreté, crasse, manque d’hygiène. Se retrouvant plus ou moins par la force des choses en immersion, Orwell commence par décrire la vie dans une pension de famille tout à fait minable, tenue par un couple de marchands de sommeil assez odieux et faisant également profession de tripiers presque sans clients vu le manque de fraicheur des denrées en question. Ils offrent des conditions de logement indignes à de pauvres miséreux, chômeurs, trimardeurs, handicapés suite à un accident dans la mine ou autres placiers de journaux à la commission. Puis, il descend dans les mines, ce qui lui permet de proposer une description des conditions de travail dantesques des mineurs de l’époque, très comparable à celles décrites par Zola dans « Germinal ». Les salaires des mineurs leur permettent tout juste de survivre dans des logements sales, insalubres, où on peut s’entasser à 7 dans deux pièces, sans eau courante, ni sanitaires et avec les latrines dans la cour de derrière !

« Le quai de Wigan » est un ouvrage un peu particulier dans l’œuvre du grand George Orwell. En effet, la première partie se présente comme un véritable reportage d’investigation sur une réalité sociale douloureuse à une époque où l’Empire britannique est encore, mais plus pour longtemps, à son apogée. C’est la partie la plus intéressante du livre aussi bien du point de vue historique que social. On n’est pas bien loin du monde de Dickens tant la misère des classes laborieuses est encore énorme. La seconde partie est complètement différente. C’est un essai sur le socialisme, le communisme et son opposition avec le fascisme qu’Orwell voit en pleine expansion. Il reconnaît ne pas faire partie lui-même de la classe sociale des prolétaires, mais plutôt de celle des classes moyennes pas très élevées, celles qui, comme lui, ont bénéficié d’une sorte de bonus de classe en allant travailler dans les colonies. Ils dominaient les autochtones et pouvaient même bénéficier de serviteurs, chose inaccessible en métropole. Orwell reconnaît s’être vite lassé de ce statut en Birmanie et avoir tout quitté sur un coup de tête, avant de rentrer au pays. Bien que nombre de considérations soient encore valables de nos jours (il imagine l’évolution des gens de gauche partant du communisme, virant au socialisme et finissant dans le boboisme actuel) beaucoup sont datées, voire obsolètes, en particulier tout ce qui relève de l’évolution du fascisme et autres idéologies totalitaires.

4/5

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18/06/2024

L'eau de mer, milieu organique (René Quinton)

L'eau de mer.jpgNotre organisme est composé au trois-quart d’éléments liquides. Tous les organismes animaux ont une origine aquatique du fait qu’ils tirent leur origine d’une cellule qui est nécessairement un élément aquatique. Une étude raisonnée des différents modes respiratoires montre que seul le mode trachéen est véritablement aérien. Les trois autres, le cellulaire, le tégumentaire et le branchial restent fondamentalement aquatiques. De même, des quatre principaux habitats des animaux (les eaux de mer ou d’eau douce, les milieux organiques (parasites), les terres, les vases, les sables et tous les lieux humides, seule la surface des terres elle-même peut être considérée comme vraiment aérienne. Et que l’on remonte jusqu’à l’embryon et aux premières cellules, on en revient toujours à un milieu originel aquatique, fort proche de celui de l’eau de mer. Pour étayer sa théorie, Quinton raconte d’ailleurs une expérience tentée sur des chiens. Même en leur injectant de grandes quantités d’eau de mer, ceux-ci ne sont nullement importunés. Ils seraient même en meilleure forme avant qu’après…

« L’eau de mer, milieu organique » est un essai scientifique de 520 pages édité au tout début de l’autre siècle (1904). C’est très technique, d’une lecture laborieuse, vu que l’auteur étudie une à une toutes les espèces animales sous cet angle très particulier. Nul doute que sa découverte aurait pu révolutionner nos approches de la santé et bouleverser la médecine, mais pour cela, il aurait fallu plus s’intéresser au terrain qu’aux microbes et autres virus. Cela dit, l’ouvrage très technique, sans doute trop pour notre comprenette un peu réduite, nous a vite tombé des mains. Heureusement qu’il existe d’autres livres de vulgarisation sur l’eau de mer d’abord plus facile.

3,5/5

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13/06/2024

Dictionnaire des emmerdeuses (Patrick Gofman)

Dictionnaire.jpgCe dictionnaire est un catalogue « raisonné » (précise l’auteur) des vies plus ou moins remarquables de toutes sortes de femmes. On passe de Laure Adler à Clara Zetkin, de la première représentante du beau sexe, Eve et son fruit défendu à l’une des dernières en date à la une des tabloïds, Paris Hilton, célèbre non pour son intelligence ou ses engagements sociaux ou politiques, mais pour ses frasques et caprices de fille gâtée de milliardaire dans l’hôtellerie, en passant par Eva Joly, Louise Michel, Françoise Sagan, Lady Di, Caroline Rousseau, Messaline et de nombreuses autres. En fait, le lecteur a l’impression d’un vaste fourre-tout de 681 pages où se côtoient illustres inconnues et authentiques célébrités, simples auditrices de la célèbre Macha et femmes politiques importantes comme Madeleine Albright ou Hillary Clinton ou célébrités de périodes plus reculées comme Olympe de Gouges ou Frédégonde…

Cet ouvrage assez original présente chacune de ces femmes dans une assez courte notice retraçant brièvement sa vie, ses exploits ou ses turpitudes avec un certain humour et même parfois une certaine « vacherie » (« qui aime bien châtie bien »). Ainsi apprend-on que « sainte » Clotilde, épouse de Clovis et responsable de la conversion de ce chef un brin « barbare » n’était sans doute pas aussi « séraphique » que ce que raconte sa légende. Elle n’aurait pas manqué d’une certaine cruauté. On pourra regretter que l’auteur ait ajouté à son inventaire à la Prévert des êtres légendaires ou mythique (fée Morgane), des personnages de bande dessinée (la Castafiore), des biographies d’actrices porno (Linda Lovelace et Tracy Lord) et même des associations aux financements troubles comme « Ni putes, ni soumises ». Dans cet ouvrage finalement assez polémique (toutes ces femmes sont à classer dans les « emmerdeuses, emmerdantes ou emmerderesses », selon Paul Valéry et Georges Brassens), on apprend entre autres choses qu’il y a en France 14 millions de célibataires ou veufs, plus 4 millions d’individus en couples non co-habitants pour 27 millions d’actifs et que 80% des divorces sont demandés par les femmes. Ouvrage intéressant, agréable à lire pour son ton décalé et un brin désabusé, mais qui ne plaira sans doute pas à tout le monde…

4,5/5

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09/06/2024

Rentre avant la nuit (Lisa Jewell)

Rentre avant la nuit.jpgDans la petite ville d'Upfield Common (Grande-Bretagne), un jeune couple, Tallulah et Zack (19 ans), s’offre une soirée de détente au pub du coin pendant que Kim, la mère de Tallulah, garde Noah, leur nourrisson. Assez tard dans la nuit, Kim reçoit un message lui annonçant qu’ils ne rentrent pas tout de suite, car ils veulent continuer la soirée chez des amis. Kim répond que tout va bien et qu’ils peuvent y rester le temps qu’ils souhaitent. Mais le lendemain matin, les deux jeunes ne sont toujours pas rentrés à la maison. Très inquiète, Kim essaie de les appeler au téléphone. Aucun ne répond. Elle se rend alors chez Meg, la mère de Zack, dans l’espoir qu’ils soient chez elle. Mais il n’en est rien. Le barman du pub où ils ont commencé la soirée lui apprend qu’ils sont partis finir la fête dans la belle propriété des parents de Scarlett. Celle-ci lui confirme que la bande de jeunes est bien venue chez elle et que Tallulah et Zack sont restés parmi les derniers. Elle précise même qu’ils sont repartis en disant qu’ils avaient appelé un taxi. L’ennui, c’est qu’aucune des compagnies de taxis de la région n’a chargé de couple à cet endroit cette nuit-là…

« Rentre avant la nuit » n’est pas vraiment un roman policier classique, ni un thriller, ni même un roman noir. Ce serait plutôt un drame sentimental. L’intérêt ne vient pas vraiment de l’enquête en elle-même. Elle piétine tout au long des 454 pages de ce bouquin par ailleurs assez facile à lire grâce à de nombreux dialogues, un style léger et surtout de continuels allers et retours entre l’avant et l’après pour une affaire qui traine sur presque deux années. Pas non plus de fausses pistes, pas de fin surprenante et pas d’accumulation de cadavres si l’on oublie un troisième meurtre en toute fin, bâclé quelques pages, voire un brin invraisemblable d’ailleurs. Madame Jewell a préféré privilégier la psychologie, la description de sentiments, d’états d’âme de personnages assez stéréotypés et s’est complu dans une affaire de romance entre filles aussi paumées chez les riches que chez les pauvres, avec en prime des relations sexuelles saphiques qui tournent mal. Elle qualifie elle-même son style de « cosy ». On pourrait même dire « softly » voire « girly », de sorte qu’on n’est plus très loin de la fameuse « chicklit » qui a un important public dont nous ne faisons pas partie. Les amateurs de « punchy » et de « close to the bone » pourront éviter ce « jewel » (« joyau »). Clinquant pseudo qui peut agacer…

3/5

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04/06/2024

L'eau rouge (Jurica Pavicic)

L'eau rouge.jpgLe 23 septembre 1989, dans la petite ville de Misto (Croatie), une jeune fille de 17 ans, Silva, disparaît sans laisser la moindre trace. La dernière fois que quelqu’un l’a vue ce fut lors d’une fête de village. Elle dansait avec un jeune homme qui n’était pas son petit ami habituel. Quand elle apprend la disparition de sa fille, Vesna, sa mère est effondrée. Elle reste à pleurer des heures entières dans sa chambre. Yakov, le père et surtout son frère jumeau Mate se lancent à sa recherche. La police est prévenue. Des battues sont organisées dans toute la région. En vain. Tout le monde s’interroge : A-t-elle été kidnappée ? L’a-t-on assassinée ? A-t-elle simplement fait une fugue ? Le fiancé est arrêté puis relâché sans être inquiété. Il a un alibi et a résisté au détecteur de mensonges. La famille couvre la région d’affichettes dans l’espoir que quelqu’un quelque part sait quelque chose. Et voilà qu’une jeune femme nommée Elda déclare l’avoir rencontrée le dimanche suivant alors qu’elle-même achetait un billet au guichet de la gare routière. Ainsi débute une très longue recherche qui durera la bagatelle de 26 longues années.

« L’eau rouge » est un roman policier assez particulier. Il ne se passe pas grand-chose pendant plus des trois quarts du récit d’une recherche aussi décevante qu’interminable qui amènera Mate à aller enquêter à Trieste, Graz, Barcelone, Gênes, Ljubljana et même jusqu’à Göteborg pour rien du tout. Dans cette partie de l’ouvrage, l’auteur semble s’intéresser surtout au délitement de la Yougoslavie après la mort de Tito et la fin du communisme dans les pays de l’Est et à celui de la famille de la disparue (divorces, adultère). Ce n’est que dans les tout derniers chapitres que le lecteur aura droit à la clé de l’énigme avec un double rebondissement pas particulièrement crédible qu’il ne faut bien évidemment pas révéler. Pas de plaisir particulier dans cette lecture un peu laborieuse. Pourtant cet ouvrage sans originalité particulière, sans style flamboyant ni humour ravageur, s’est vu décerner rien moins que cinq prix littéraires, ce qui interroge quand même sur la validité de ces récompenses trompeuses qui n’existent peut-être que pour soutenir le marketing.

3,5/5

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