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13/10/2022

La terre des promesses (Merice Briffa)

La terre des promesses.jpgAoût 1844, dans les Cornouailles, pays minier de bord de mer, Meggan Collins, 12 ans, fille de mineur, aperçoit sur la lande un lièvre blanc, vision qu’elle interprète aussitôt comme un mauvais présage. En suivant l’étrange animal, elle découvre sa sœur aînée Caroline, nue en pleine action avec Rodney Tremayne, le fils du riche propriétaire des mines. L’ennui, c’est que sa sœur devait épouser Tom Roberts, un autre mineur, et que le père de Rodney ne voulait pas entendre parler de semblable mésalliance… De son côté, Meggan qui dispose d’une voix magnifique, devait être dispensée du travail à la mine en devenant demoiselle de compagnie de Jenny Tremayne, sœur de Rodney. Mais la malédiction du lapin blanc opère très vite. Les amours de Caroline et Trevor s’achèvent par le suicide de celle-ci quand elle apprend un terrible secret de famille et par la disparition volontaire de Rodney qui ne veut plus jamais revoir son père. Après ce double drame, la famille Collins décide de partir tenter sa chance à l’autre extrémité de la terre, en Australie, à nouveau dans une mine de cuivre, à Burra dans la partie méridionale du pays. Cette terre de toutes les promesses leur apportera-t-elle un avenir meilleur ?

« La terre des promesses » est un roman sentimental comme on en écrivait au XIXᵉ siècle avec son lot d’amours contrariés, d’enfants bâtards, d’unions improbables, de préjugés de classe, de bergères n’épousant pas de jolis princes, de femmes trompant leurs maris, de charmants prétendants couchant avec la sœur de la promise, pimenté par un viol pour faire bonne mesure. On reste dans le registre du roman de gare, niveau « Guy des Cars » moins quelque chose. Le lecteur aurait pu s’attendre à en apprendre un peu sur la vie des mineurs en Cornouailles ou en Australie, sur la colonisation de ces nouveaux territoires, la création de villes nouvelles dans le bush, la ruée vers l’or australien ou la dépossession des autochtones. Il restera sur sa faim. Il y a un public pour ce genre de littérature. Désolé de ne pas en faire partie…

3/5

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09/10/2022

Colorado saga (James A. Michener)

Colorado saga.jpgDu magma en fusion des premières pages de l’ouvrage, le lecteur passe aux ancêtres des chevaux montant au Nord pour franchir le détroit de Béring beaucoup plus large à l’époque, puis aux bisons qui suivent l’itinéraire inverse avant d’en arriver à l’homme dont nul ne sait quand il s’installa au Colorado. Quelques tribus indiennes ayant sans doute suivi le même itinéraire commencèrent donc à s’installer dans l’Ouest. Parmi lesquelles, « Notre Peuple », celle de Castor Eclopé qui vit enfin son destin changer quand enfin elle disposa des premiers chevaux volés à une tribu voisine. Puis ce fut l’arrivée des premiers trappeurs européens avec Pasquinel, le Français qui avait une femme indienne et quelques enfants métis dans la prairie et une femme blanche en ville. Il constitue une fine équipe avec un grand Ecossais aussi roux que sérieux dénommé McKeag. Mais un jour, les castors trop chassés commencèrent à disparaître. C’est alors que le lecteur assiste à la longue, lente et pénible progression vers l’Ouest du couple improbable formé par Elly l'orpheline et Levi, le Mémmonite mis au ban de sa communauté pour n’avoir pas su se comporter correctement avec une « allumeuse »… Bientôt, la fièvre de l’or s’empare des lieux à cause de deux balles de ce métal fondues par un Peau Rouge innocent. Mais très vite, elle retombe, laissant la place aux immenses exploitations d’élevage de taureaux. Le lecteur suit une équipe de cowboys ramenant du Texas sur plus de 3000 km de pistes hostiles un immense troupeau de bovins. L’élevage amena la culture, d’abord sur des parcelles irriguées puis sur d’immenses plaines sèches, avec des résultats mitigés. Quelques belles récoltes et des saisons catastrophiques par manque d’eau ou tempêtes de vent (le fameux « dust bowl ») qui ruinèrent les paysans qui s’y risquèrent…

« Colorado saga » est une immense fresque historique aussi vivante que passionnante s’étalant sur plusieurs siècles et millénaires et sur près de mille pages. Un pavé qui est très loin d’être indigeste tant les évènements, les rebondissements et les personnages sont nombreux. Michener a fait œuvre d’historien de vulgarisation. Il nous raconte toute l’histoire d’un État américain et même de pratiquement tout l’Ouest, mais de manière vivante et non académique. Il se sert de personnages emblématiques, hauts en couleurs et bien pétris d’humanité pour nous faire comprendre les différentes vagues d’immigration, les difficultés de la cohabitation avec les allogènes, ou les problèmes de gestion des ressources naturelles qui finissent par se poser. Celui de l’eau en particulier qui est traité à la fin reste particulièrement prégnant aujourd’hui. Donc rien de lassant ni de rébarbatif, la partie romancée permettant de maintenir l’intérêt selon les bonnes vieilles méthodes de notre cher Alexandre Dumas. Le lecteur apprendra mille choses passionnantes sur cette « conquête de l’ouest » qui se fit souvent dans le sang, la sueur et les larmes avec de courageux trappeurs et agriculteurs, mais aussi avec de fieffées crapules comme l’escroc comédien qui dépossédait les fermiers en se servant de son épouse dans l’arnaque du mari berné ou avec de gros abrutis inconscients qui chassaient le bison, le chien de prairie, l’aigle blanc ou l’ours juste pour faire des cartons ou pour avoir un trophée empaillé sur un mur. Les questions indiennes puis mexicaines sont traitées avec honnêteté, même si Michener considère que certaines colonisations comme l’australienne furent pires que l’américaine qui fut plus brouillonne et moins systématique dans l’éradication. Un génocide, quelle que soit la manière dont il fut pratiqué, restera toujours un génocide dans les siècles des siècles.

4,5/5

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03/10/2022

La ville des incendiaires (Hala Alyan)

La ville des incendiaires.jpgÀ la fin des années 70, Mazna la Syrienne et Idris le Libanais ont dû quitter leurs pays pour aller s’établir aux Etats-Unis. Le couple s’est installé dans une petite ville californienne. Idris est devenu chirurgien cardiaque. Mazna a dû peu à peu abandonner son rêve de devenir actrice pour élever leurs trois enfants. Quarante ans plus tard, les voilà éparpillés à travers le monde. Son père décédé à Beyrouth, Idris décide de mettre en vente la maison de famille que plus personne n’habite à part une servante. Il convie tout le monde sur les lieux, car il veut profiter de l’occasion pour faire une cérémonie de commémoration de la mort du grand-père, vu que personne à part lui n’a assisté aux obsèques de ce dernier. Les enfants sont partagés, voire opposés à ce projet. Marwan, le cadet, qui vit sur la côte ouest et voit ses rêves de carrière musicale s’envoler, finit par accepter de partir. Naj, la benjamine, revenue sur place, a plus de succès que son frère comme violoniste et chanteuse du duo Noja. Ava, l’aînée biologiste, veut complaire à son mari Nat et surtout à sa mère qui, elle-même, ne veut pas s’opposer à la volonté de son époux…

« La ville des incendiaires » est une chronique familiale qui démarre sur un drame horrible qui conditionnera le destin de la mère et par conséquent celui de toute la famille, même si certaines choses restent du domaine du secret. Hala Alyan s’attache à une narration pointilliste et impressionniste faite de mille petits détails de la vie quotidienne de ces immigrés palestino-syriens qui, bien qu’ayant socialement parfaitement réussi leur implantation dans la société américaine, vivent toujours avec au cœur la plaie béante de leurs pays meurtris. Les personnages sont attachants, plein de vie, de souffrances ou de complexes, si criants de réalité que le lecteur se demande si cette intrigue n’est pas une histoire vraie à peine romancée. Une histoire toute simple, presque banale. En effet, après une scène d’ouverture aussi terrible, on s’attend à quelque chose de tragique, de dramatique, avec des rebondissements, de l’étrange, de la violence partout. Mais non, tout s’apaise immédiatement dans un quotidien banal, une sorte de train-train confortable de classe moyenne supérieure. Même la fin n’a rien de surprenant ni de spectaculaire. Juste la petite musique familière de la vie qui va. Un ouvrage sentimental et intimiste qui peut plaire aux amatrices et amateurs du genre. Seul petit bémol : les nombreux termes et expressions arabes pourraient être traduits en notes de bas de pages…

3,5/5

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29/09/2022

Le voyageur imprudent (René Barjavel)

Le voyageur imprudent.jpgPendant la seconde guerre mondiale, le 27e bataillon de chasseurs pyrénéens occupe depuis deux mois le petit village lorrain de Vanesse. Le caporal Pierre Saint-Menoux, prof de maths dans le civil, se trouve responsable des dix-sept conducteurs de la compagnie de mitrailleurs, des chevaux et des voitures, sans oublier la popote et toute l’intendance. Il a l’ordre de lever le camp, ce qui ne se réalise pas sans peine avec les hommes peu motivés qu’il a sous ses ordres comme le chiffonnier Crédent ou le tourneur Pilastre. En chemin, il s’arrête dans la maison de Noël Essaillon, un infirme et savant physicien avec qui il a déjà dialogué autrefois. Celui-ci a fait une découverte extraordinaire qu’il a appelée « noëlite » permettant de voyager dans le temps et se prenant sous forme de cachet. Il en donne deux à Pierre, ce qui devrait lui permettre de voyager aussi bien dans le passé que dans le futur. Il se propose de lui donner rendez-vous à Paris à la fin de la guerre…

« Le voyageur imprudent » est un roman de science-fiction tournant autour du thème assez rebattu du voyage dans le temps. L’originalité de l’intrigue repose sur la possibilité d’aller et venir dans les deux sens. Pierre est d’abord intéressé par le futur. Il veut comprendre comment arriver à améliorer la condition des hommes. Peu à peu, il s’éloigne de plus en plus du présent, jusqu’à atteindre l’an 100 000 dans lequel il découvre un monde totalement différent du nôtre. Il n’y a plus d’électricité, plus la moindre machine, tout est à nouveau fabriqué à la main. L’homme s’est évertué à aplanir les montagnes, à éradiquer toutes les plantes inutiles, tous les insectes prédateurs et tous les animaux gênants. Lui-même est dépourvu d’organe sexuel et même d’anus. La perpétuation de l’espèce a quelque chose à voir avec les pratiques de la mante religieuse et de la reine des abeilles. À un moment donné de leur vie, les mâles sont attirés par une énorme femelle pourvue de nombreuses vulves qui les absorbent entièrement pour pouvoir engendrer. Livre divertissant, pourvu d’un certain humour et qui fait réfléchir sur la condition humaine surtout quand tout se gâte avec un retour raté vers le passé qui donne une fin à la fois surprenante et paradoxale. L’auteur s’en explique dans une postface dans laquelle il met en parallèle « être ou ne pas être » et « être et ne pas être ». Le lecteur nage un peu dans l’étrange et l’invraisemblable. Mais la fantaisie, le rêve et la poésie n’ont rien à faire du rationalisme et du cartésianisme. Un bon Barjavel.

4/5

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26/09/2022

Vous êtes fous d'avaler ça ! (Christophe Brusset)

Vous êtes fous.jpgQue de découvertes surprenantes ne fait-on pas quand on analyse nombre de produits de l’industrie agro-alimentaire ? On trouve du piment indien rempli de petites crottes de souris, du thé vert de Chine plein de pesticides, du faux safran marocain, de la viande de cheval devenue bovine en se transformant en lasagnes, de la confiture de fraise sans la moindre fraise, de l’origan coupé de feuilles d’olivier, du lait chinois lyophilisé à la mélamine parfaitement toxique, du miel composé de sucres, glucose, fructose et colorants, des matières premières avariées comme des tomates pourries quand même bonnes pour certaines sauces et coulis. Marchandises trafiquées, de bas de gamme, épices où on trouve n’importe quoi bien transformé en poudre comme le fameux ras-el-hanout dont personne ne peut dire la composition, contrôles sanitaires détournés ou bidonnés, tout est malheureusement possible. Que de dérives, de tromperies et d’arnaques au profit de leur juteux business et au détriment de notre santé !

« Vous êtes fous d’avaler ça » est un essai en forme de réquisitoire parfaitement étayé sur tout ce que nous cache l’industrie agro-alimentaire. Il faut dire que l’auteur connait parfaitement son sujet ayant été de nombreuses années cadre dans cette profession. Et témoin de toutes ces malversations, et de toutes ces pratiques aussi illicites que dangereuses. Tout ce qu’il dénonce fait se dresser les cheveux sur la tête. Pour faire du profit, tous les moyens sont bons, peu importe la santé du consommateur. Il analyse également le rôle des super et hypermarchés qui ne luttent pas pour défendre le pouvoir d’achat des clients, mais uniquement pour toujours augmenter leurs profits (marges arrières) en pressurant les producteurs et en les mettant quasiment dans l’obligation de tricher pour maintenir leurs marges. Un livre essentiel pour ne pas consommer idiot. Après tout, c’est le client qui devrait avoir le dernier mot. Si un mauvais produit n’était pas acheté, il finirait par disparaître de lui-même. Mais pour ça, il faut être informé et surtout le vouloir. L’ouvrage s’achève sur une série de dix conseils pratiques tout à fait judicieux pour nous aider à consommer intelligemment.

4,5/5

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23/09/2022

Le grand secret (René Barjavel)

Le grand secret.jpgLe 16 janvier 1955, le pandit Nehru reçoit un appel téléphonique inquiétant de son ami Shri Bahenba, à la fois sage respecté et scientifique de grand renom. Il lui demande de venir le rejoindre immédiatement à Bombay, dans son laboratoire, pour l’entretenir d’une affaire de la plus haute importance. Le sort de l’humanité en dépendrait. Toutes affaires cessantes, le chef de l’État indien saute dans son avion, rejoint son ami et reste plus de cinq heures à discuter avec lui. Pour être de quelque efficacité, les révélations du savant ainsi que ses propositions doivent rester ultra-secrètes… Pendant ce temps, à Paris, Jeanne, autre scientifique, trompe son mari cardiologue avec Roland, lui aussi issu du milieu de la recherche biologique… De son côté, Nehru part, de capitale en capitale, rencontrer tous les grands de ce monde (Eisenhower, Kroutchev, Mao, Coty…) pour les mettre dans la confidence, alors que tout le monde croit qu’il œuvre pour la fin de la guerre froide et pour la paix dans le monde. Tous les services secrets sont sur les dents. On apprend très vite que le laboratoire de Bahenba a été incendié et que celui de Roland a suivi. Les deux savants auraient trouvé la mort dans les flammes. Mais Jeanne, qui refuse d’y croire, part à la recherche de son amant…

« Le grand secret » est un roman d’anticipation tout à fait passionnant, sans doute un des meilleurs titres de René Barjavel. Le lecteur reste pendant tout le premier tiers du roman à se demander quel peut bien être ce grand secret qui agite à ce point tous les dirigeants du monde. Puis il découvre la solution en forme de compromis bizarre que ceux-ci mettent en place. Puis peu à peu, la belle construction un peu bancale se fissure et tout bascule dans un drame qu’on ne déflorera pas pour ne pas gâcher le plaisir du lecteur. Car plaisir il y a, et pas des moindres. Difficile de lâcher ce bouquin tant le suspens est grand et tant l’histoire est prenante. Bien que publié il y a déjà un demi-siècle, cet ouvrage n’a pas pris la moindre ride. Il ferait même un best-seller de nos jours. Barjavel s’y est montré incroyablement visionnaire. Son histoire, en forme de conte écologique, reste d’autant plus d’actualité que les problématiques se sont encore exacerbées de nos jours : surpopulation réelle ou fantasmée, planète aux ressources limitées, transhumanisme visant l’immortalité par le biais de l’IA et de l’humain augmenté et stérilisation imposée ou subie de la population pour que l’élite des surpuissants et des ultra-riches puissent mieux profiter entre eux de tous les biens gratuits que dispense Dame Nature. Excellent. À lire et à relire.

4,5/5

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18/09/2022

Le virus et le président (Jean-Loup Izambert & Claude Janvier)

Le virus et le président.jpgLa gestion de la crise sanitaire du Covid-19 a été exécutée en dépit du bon sens. La décision de confinement de gens bien portants tout comme celle du port obligatoire du masque dans les espaces publics ne reposaient pas sur des données scientifiques claires et démontrables, mais sur des intérêts politiques permettant au pouvoir d’assurer une domination contestée depuis l’affaire des Gilets jaunes. Les médecins de plateau télé, tous bien pourvus en conflits d’intérêts avec les grands labos pharmaceutiques, n’ont fait qu’agiter les peurs, ce qui a entraîné une psychose collective sans laquelle il aurait été impossible d’imposer autant de mesures coercitives et liberticides à toute une population. La France a aussi été le seul pays au monde à interdire aux médecins généralistes la prescription de médicaments qui soignaient s’ils étaient donnés à temps, pour favoriser l’injection d’un produit génique expérimental laissant tous les bénéfices à Big Pharma et tous les risques aux inoculés…

« Le virus et le président » est un essai qui part d’une description honnête et sans a priori de la crise sanitaire pour déboucher sur les grands enjeux politiques et économiques qui se cachent derrière. Et c’est certainement ce contexte, qui occupe d’ailleurs les deux tiers du livre, qui est le plus intéressant. Le covid n’est que l'arbre qui cache une forêt de mensonges et de manipulations. Les deux auteurs remontent à loin (1973 avec la loi Pompidou Giscard, obligeant l’Etat à n’emprunter qu’auprès de banques privées) pour expliquer, à l’aide de chiffres et de faits plus ou moins connus, comment la France en est arrivée là. Comment le remboursement des intérêts de la dette (inexistante du temps de de Gaulle) en est parvenue à représenter plus de 107% du PIB national. Comment nous avons été pris dans un engrenage infernal nous obligeant à faire sans cesse de nouvelles dettes pour pouvoir rembourser les dettes précédentes. Comment tous les gouvernants depuis Pompidou (homme de Rothschild) jusqu’à Macron (autre homme du banquier en question) ont œuvré à notre appauvrissement, à la désindustrialisation du pays, au démantèlement de tous les services publics (école, santé avec la suppression de 100 000 lits d’hôpitaux en 20 ans) et à un enrichissement indécent des plus riches (scandale des emprunts toxiques de la banque Dexia, « optimisation fiscale » pour les grosses entreprises transnationales, ceci pour ne pas dire quasi exemption, subventions en tous genres, l’aide aux entreprises étant avec celui des armées un des plus importants budgets de l’État, loin devant ceux de la santé et de la justice). Ouvrage passionnant à conseiller à ceux qui n’aiment trop qu’on les prenne pour des idiots…

4,5/5

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14/09/2022

Les jours du monde (René Barjavel & Olenka de Veer)

Les jours du monde.jpgÀ Paris, Helen, divorcée d’Ambrose, accompagnée de son fils Thomas, rencontre par hasard sa sœur Griselda qui file toujours le parfait amour avec Shawn encore recherché par la police anglaise qu’il arrive à abuser en se faisant appeler Sheridan et en se déclarant citoyen américain. Tous deux ont d’ailleurs longtemps vécu aux Etats-Unis et ont voyagé un peu partout dans le monde à la recherche de financements pour la cause indépendantiste irlandaise. Les cinq sœurs Greene qui viennent de perdre leur père n’ont pas eu des destins très heureux. Alice est restée religieuse, Kitty, vieille fille se dévoue à des œuvres charitables, Helen vit seule avec son grand fils dans un bizarre logis rempli d’animaux familiers, Jane est battue par son constable de mari et Griselda doit vivre cachée, toujours entre deux pays. Toutes regrettent leur enfance insouciante sur leur île perdue. Grâce à l’aide financière d’un maharadjah de ses amis, Shawn peut se permettre de participer à une course automobile plutôt audacieuse. Il s’agit de relier Pékin à Paris dans des environnements sauvages, sans route, souvent hostiles, voire dangereux. La traversée du désert de Gobi sera fatale à Shawn et à son compagnon…

« Les jours du monde » est un roman sentimental qui fait suite aux « Dames à la licorne », mais avec nettement moins de merveilleux ou de fantastique. Plus question d’enfance rêveuse et sublimée, mais la dure réalité de l’âge adulte. Les couples se font et se défont les uns après les autres. Le plus caractéristique étant celui formé par Pauline et Thomas. Olenka de Veer se sera inspirée de l’histoire vraie de sa grand-mère tombée par amour dans la prolétarisation et ne l’ayant pas supportée. Même si l’écriture est toujours fluide et la lecture aisée, le lecteur ne peut s’empêcher de regretter que toute la magie du précédent ouvrage ait disparue et ait laissé la place à de petites histoires bien triviales et bien tristounettes qui n’ont plus rien de bien original. L’ensemble manque de souffle et ne donne pas envie de poursuivre la lecture avec un troisième volet d’ailleurs écrit par Olenka de Veer, sans la moindre participation de René Barjavel. On ne quitte jamais impunément le merveilleux !

3/5

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11/09/2022

Les dames à la licorne (René Barjavel & Olenka de Veer)

Les dames à la licorne.jpgLa descendance comtale et royale de l’Angleterre remonte aux années 900 avec la rencontre que Foulque 1er, dit « Le Roux » fit avec une charmante licorne. De générations en générations, au fil des alliances avec les lions, s’établit toute une dynastie de descendants de ceux-ci qui perdura au fil des siècles jusqu’à l’actuelle souveraine, Elizabeth II. L’Irlande, d’abord indépendante et gérée par toutes sortes de roitelets en guerre permanente les uns contre les autres, fut vite conquise par les Anglais qui s’y taillèrent d’immenses propriétés qu’ils faisaient cultiver et entretenir par des paysans irlandais qui devaient verser une forte redevance au Landlord, lequel en rétrocédait une part au trésor de la couronne. Quand un paysan ne pouvait pas payer pour une raison quelconque (mauvaises récoltes, maladie de la pomme de terre, etc), il était jeté en prison et sa maison était détruite. Très rares étaient les landlords un peu compatissants. L’un d’eux, sir Jonathan, pour avoir dispensé ses gens de la taxe, y laissa toute sa fortune et perdit même son magnifique domaine de l’île de Saint Albans. Un de ses successeurs charitables, sir John Greene, n’eut pas un meilleur sort. Marié et père de cinq filles, il les vit toutes partir soit pour entrer dans les ordres comme Alice, soit pour se marier avec son chauffeur comme Griselda avant de devoir quitter l’île complètement ruiné…

« Les dames à la licorne » se présente comme un roman hybride, aux frontières du fantastique, de l’historique, du sentimental et même du biographique. En effet, l’histoire de Greene et de ses cinq filles est authentique, car ce personnage est en fait un ancêtre d'Olenka de Veer, la co-auteure de l’ouvrage. L’ensemble forme donc un cocktail un peu bizarre qui part de la nuit des temps, celui des légendes du cycle arthurien pour s’achever de nos jours avec Olenka de Veer retournant sur l’île irlandaise en question avec la crainte de voir tous ses rêves déçus. Au-delà de l’histoire de ces deux familles de notables anglais et écossais tombés amoureux de la verte Erin et au-delà des destinées amoureuses des cinq filles, le lecteur pourra être fortement intéressé par tout le volet fantastique du début en forme de très longue introduction historique et mythique (rappelant beaucoup « L’enchanteur ») et également par le récit des longs siècles de souffrance d’un petit peuple opprimé et colonisé de bien cruelle manière.

3,5/5

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08/09/2022

La peau de César (René Barjavel)

La peau de César.jpgÀ Nîmes, le commissaire Mary reçoit une lettre anonyme des plus étranges : « Ce soir, les conjurés tueront vraiment César ». Le papier sur lequel les lettres découpées dans un journal ont été collées provient de l’hôtel Imperator, endroit où séjourne une troupe de comédiens professionnels venus interpréter la pièce de Shakespeare « Jules César » dans le cadre d’un festival. Le metteur en scène appelé Bienvenu a reçu le même message. Mary demande à Bienvenu de garder le secret vis-à-vis de la troupe et surtout de Faucon qui joue le rôle de César, histoire de ne pas le déstabiliser. Il exige que deux de ses flics, habillés en soldats romains, montent sur la grande scène des arènes, pour être en mesure d’intervenir facilement et efficacement si la menace n’est ni un simple coup de bluff ni une plaisanterie de mauvais goût…

« La peau de César » est un roman policier de facture assez peu classique avec cette histoire de meurtre prévu pour se dérouler en pleine représentation théâtrale et devant des centaines de spectateurs. Plutôt spécialisé dans la science-fiction, l’anticipation et le fantastique, Barjavel s’y essaie à ce genre assez peu familier pour lui. Le résultat est loin d’être inintéressant. La description qu’il nous livre de la vie quotidienne d’une troupe de comédiens en tournée avec ses intrigues, ses mesquineries et autres rivalités est pleine de vérité. L’auteur ne prend pas la peine d’égarer le lecteur sur plusieurs fausses pistes comme le faisait Agatha Christie et comme le pratiquent toujours des centaines d’autres auteurs. Il laisse le lecteur complètement dans le noir et ne révèle le nom de l’assassin qu’à la toute fin. Cette histoire assez sombre, mais ne tombant pas non plus dans le style « thriller », permet à l’auteur d’aborder certains côtés sombres du mouvement de libération sexuelle des années 60/70 (orgies, pédophilie, drogues et prostitution des actrices pour obtenir un rôle). Un bon polar qui se lit facilement sans être le meilleur titre de Barjavel.

3,5/5

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