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18/07/2022

La vérité sur la famille impériale russe (Vladimir M. Roudnieff)

La vérité sur la famille impériale russe.jpgLe 15 mars 1917 voit l’abdication du tsar Nicolas II. Le prince Lvoff tente alors de former un gouvernement provisoire. Le 16 juillet 1918, sans aucun jugement, le soviet local condamne à mort la famille impériale. Il en résulte un carnage abominable dans la cave de la maison d’Ekaterinbourg où ils sont détenus. Le tsar, son épouse, ses enfants, ses proches et tout son entourage sont assassinés par les bolcheviks du lieu. Les cadavres sont couverts de chaux vive et jetés dans un puits. En a immédiatement suivi un flot de calomnies sur les victimes du drame, déversé par les médias de l’époque. Exactement comme en 1793 après la décapitation de Louis XVI et de Marie-Antoinette. Que n’a-t-on pas raconté sur la tsarine qui complotait contre sa patrie, sur Nicolas II, faible et influençable, et sur leur « âme damnée » Raspoutine, fou de Dieu, corrompu, corrupteur et pornocrate ?

Substitut du procureur général de la région, l’auteur de ce compte-rendu d’enquête succinct, mais très minutieux, a reçu comme mission officielle d’établir la vérité en s’appuyant sur de nombreux documents et témoignages sérieux et non sur des affabulations que notre époque désigne sous l’affreux néologisme de « fake news ». Quelles influences plus ou moins occultes ont pu s’exercer sur le fragile empereur et donc jouer sur sa ligne politique ? L’impératrice, d’origine allemande, était-elle toujours germanophile au point de vouloir la victoire du Reich dans la Première guerre mondiale ? Quel fut le rôle exact de Raspoutine ? Et celui de Badmaïeff, docteur en médecine tibétaine qui aurait fait perdre toute volonté au tsar à l’aide de drogues diverses et qui aurait entretenu le mal du souffreteux tsarévitch ? Sans oublier les rôles d’autres personnages moins connus comme Protopopoff, Sturmer, Vocikoff ou le prince Andronikoff. À sa grande stupéfaction, l’auteur, au départ peu favorable et même hostile à la famille impériale, découvre que pratiquement toutes les accusations sont sans fondement. Un seul exemple : il a beau chercher dans tous les palais impériaux, il ne retrouve pas la fameuse ligne de téléphone directe qui était censée relier la tsarine et le kaiser ! Datant de 1920, cette intéressante réhabilitation de l’honneur et de la mémoire des victimes impériales russes a servi de base de travail à de nombreux historiens honnêtes et peut encore faire référence aujourd’hui.

4/5

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14/07/2022

Les défricheurs d'éternité (Claude Michelet)

Les défricheurs d'éternité.jpegAu milieu du IXè siècle, le jeune Jean Siorac, fils d’apothicaire, commence sa vie professionnelle comme jardinier à l’abbaye de Solignac dans le Limousin. Devenu scribe et enlumineur, il finit par quitter le monastère pour aller exercer différents métiers avant d’y revenir définitivement pour y prendre l’habit, la tonsure et le nom de frère Théodéric. Bientôt, son supérieur le nomme père abbé de Saint Romain, monastère complètement abandonné depuis de nombreuses années. Il a ordre de choisir douze frères pour l’accompagner dans cette difficile mission. Après cinq jours de marche, les treize moines découvrent un domaine en état d’immense désolation. Tous les bâtiments sont en ruine, les terrains arides ou marécageux, les manants et les serfs misérables et vivants dans une terreur incroyable. Pourtant, guerres et invasions sont terminées. La paix est revenue. Mais le sorcier Lacrapelle, qui les tient sous sa coupe, ne veut pas entendre parler d’une remise en état du monastère. Très vite, il déclenche un incendie qui ravage maisons et cultures…

« Les défricheurs d’éternité » est roman historique qui dépeint très fidèlement le travail de pionniers de ces moines qui, juste munis d’une serpette, de quelques outils rudimentaires et d’un immense courage, défrichèrent des centaines d’hectares, assainirent des marais, bâtirent cloitres, monastères et églises et apportèrent soutien et relative prospérité à toute une population. Ils durent lutter contre les éléments, les épidémies, souffrir du froid et de la faim, travailler tout autant que manants et serfs et voir leur œuvre détruite par les incendies, les guerres et les pillages des Vikings. Une leçon de foi et de courage pour nous autres qui vivons dans le confort, l’hédonisme et la facilité. Livre passionnant dans la mesure où l’historique est bien plus important que la fiction. Le style est fluide et agréable. Le lecteur a l’impression de partager la vie difficile de la petite communauté agricole qui lutte pour sa survie au fil des années et surtout quand, 32 ans plus tard, alors qu’elle arrive à un certain équilibre, tout s’effondre et il faut recommencer presque à zéro. Il apprendra beaucoup de choses sur la vie quotidienne à la campagne avant l’an mil, sur les cultures, sur le culte des reliques qui peut se révéler plus rémunérateur que toutes les autres activités. À conseiller aux amateurs d’Histoire.

4,5/5

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11/07/2022

Le soir du vent fou (Michel Jeury)

Le soir du vent fou.jpg1954. Vincent Lerouge, 20 ans, vient assurer un court remplacement dans l’école de Mondonat, petit bourg du Périgord profond. Il pense ne devoir y séjourner qu’une quinzaine de jours. Céline, la titulaire, atteinte d’une cirrhose, espère toujours revenir reprendre en main sa classe unique. Mais son état de santé ne s’améliorant pas, elle prolonge de plus en plus son arrêt de maladie, bloquant ainsi Vincent dans un village dont il découvre peu à peu les habitants assez particuliers et surtout le terrible drame qui l’a marqué. Vingt années auparavant, la maison du maire a été totalement détruite par un incendie. Un homme y a été retrouvé carbonisé à l’intérieur. Il aurait provoqué le sinistre en renversant par mégarde, alors qu’il avait trop bu, une lanterne sourde dans la paille de la grange. Certaines remarques et certaines attitudes des habitants de Mondonat mettent la puce à l’oreille de Vincent et lui donnent à penser que cette affaire ne serait pas arrivée par accident, mais plutôt de manière volontaire et donc criminelle. Encore lui faudra-t-il mener l’enquête et découvrir le pot aux roses…

« Le soir du vent fou » est un roman de divertissement à la limite de trois genres, terroir, policier et sentimental. L’instituteur remplaçant est hésitant entre trois prétendantes, Roseline, sa logeuse, Marianne, sa blonde collègue ambitieuse du village voisin et Marie, la fille de la victime, un peu plus âgée que lui, mais portrait vivant de sa propre mère. Le terroir tient surtout par le décor de ce Périgord rural qu’on imagine du côté d'Issigeac ou de Villeréal, vu que les noms sont fictifs. La vie de ce village perdu, le quotidien de l’instituteur de classe unique avec en point d’orgue le certificat d’études, véritable cérémonie et épreuve d’initiation à l’époque, sont particulièrement bien rendus. L’auteur, né à Razac d'Eymet, fit partie un temps de la profession. Il savait donc de quoi il parlait. Moins intéressante reste l’intrigue vaguement policière qui sous-tend toute cette histoire. Jeury n’étant pas Agatha Christie, n’a pas su ménager suffisamment le suspens. Dès le début, on devine la fin et même le nom du coupable. Dommage !

3/5

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08/07/2022

La misère et la mort (A.J. Cronin)

La misère et la gloire.jpgLe jeune médecin Laurence Carroll exerce son art dans un sanatorium suisse qui reçoit de jeunes Anglais souffrant de tuberculose, désireux de se refaire une santé grâce au bon air des alpages. Il est épaulé par Hulda Müller une solidaire infirmière-chef dans la soixantaine. Le poste qu’il occupe est une aubaine pour lui qui a surtout connu des environnements ingrats comme les bateaux de la Navy ou les dispensaires crasseux du pays de Galles minier. Il fréquente une belle et peu farouche suédoise Lotte, ancienne hôtesse de l’air qui travaille à Zurich. Un jour, il doit aller réceptionner une Anglaise dénommée Cathy qui accompagne son fils que l’on croit atteint de tuberculose alors qu’il souffre en fait d’une leucémie. Laurence a eu une courte liaison avec Cathy qui a été brusquement interrompue par son départ comme médecin de bord. Cathy s’est alors mariée avec un de leurs amis, garçon peu porté sur la chose qui est décédé précocement. Ces retrouvailles avec leur allure de guet-apens risquent d’être surprenantes…

« La misère et la gloire » est un roman sentimental publié en 1970. De son style élégant et très vivant, A.J. Cronin aborde le thème de l’amour entre attachement purement physique et relation plus sentimentale, (éros et agape). Lotte incarnant la première facette et Cathy la seconde. Le personnage principal est un homme relativement médiocre, veule et un peu lâche. Il est très tenté de fuir ses responsabilités. Mais comme nous sommes dans une littérature positive, morale et pleine de bons sentiments, il se rachète en toute fin d’histoire. Tout comme son équivalent français Gilbert Cesbron, A.J. Cronin fut un grand auteur chrétien qui savait aborder des sujets difficiles comme ici l’hédonisme et l’amour libre. Nous sommes dans les années 68/70. La révolution sexuelle est là. Cronin en entrevoit déjà les limites. Ce livre se lit avec grande facilité tout en donnant à réfléchir. L’histoire en elle-même ne brillant pas par son originalité, on ne classera quand même pas ce titre parmi les meilleurs de cet auteur.

3/5

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04/07/2022

Lumière du Moyen-Âge (Régine Pernoud)

Lumiere-du-Moyen-Age.jpegLe Moyen-Âge fut-il une période sombre, barbare et misérable de l’Histoire ou quelque chose d’autre et de nettement moins ténébreux ? L’historienne Régine Pernoud est revenue aux sources, s’en est tenue aux textes authentiques sans s’arrêter aux interprétations et aux approximations de certains de ses confrères plus soucieux d’idéologie que de vérité historique. Les « privilèges » de la société médiévale ne sont pas tout à fait ce qu’on imagine. Beaucoup pour ne pas dire presque tout le monde en bénéficie d’une manière ou d’une autre. La société n’est pas divisée en trois classes (noblesse, clergé, tiers-état), mais en beaucoup plus. Elle est en constante évolution et non pas figée comme aux XVIIè ou au XVIIIè. Tout repose sur la famille et non sur l’individu (paterfamilias) comme dans l’antiquité. La royauté elle-même se fonde sur une famille et une lignée, préférée, car la plus vaillante, la plus courageuse et la plus valeureuse. La famille coutumière formait des pionniers et des hommes d’affaires et la famille de droit romain des fonctionnaires et des militaires. Le droit coutumier, adapté au monde agricole, avait remplacé le droit romain plus favorable au monde urbain. La révolution française puis le code Napoléon firent rebasculer de l’un dans l’autre. Ainsi, le « manant », (celui qui reste, qui maintient l’exploitation agricole) devint le « citoyen » (l’habitant de la cité). Le principe médiéval fondamental était basé sur la fidélité et la protection et non sur l’argent, le salariat et l’état central qui décide de tout. Au Moyen-Âge, tout dépendait des familles, des clans et à tous les niveaux. De vassal à suzerain, d’échelon en échelon, on arrivait ainsi jusqu’au monarque qui ne disposait que d’un pouvoir limité, car lui-même dépendait de ses féodaux.

« Lumière du Moyen-Âge » est un essai historique de première importance dans la mesure où il apporte un éclairage nouveau sur un chapitre injustement décrié de notre histoire. Le lecteur apprendra quantité de choses sur la société médiévale. Ainsi, quand on parle du serf « attaché » à la terre, on s’imagine une sorte d’esclave misérable, alors que la réalité est un brin différente. C’est un paysan à qui un seigneur a alloué une terre à cultiver en échange d’une part de la récolte. L’important, c’est que cette terre ne peut pas lui être reprise et même pas à sa famille s’il meurt. Une sorte d’assurance familiale contre le chômage. De même, on a raconté que les rues des villes n’étaient que des cloaques où les pauvres pataugeaient dans les excréments alors que les riches tenaient le haut du pavé (parties surélevées au-dessus d’une rigole centrale). Image fausse. Dans la plupart des grandes villes, les rues étaient pavées et dotées d’égouts très semblables aux nôtres. On a dit aussi que les gens mouraient de faim, car ils ne trouvaient à manger que des « herbes et des racines ». Au Moyen-Âge, on appelait « herbes » tous les légumes dont on mangeait la partie hors sol (salades, choux, bettes, etc.) et « racines » tous ceux dont on mangeait la partie souterraine, (raves, navets, betteraves, carottes). Les gens mangeaient des légumes et des fruits (ils avaient déjà accès aux oranges, citrons, figues, abricots et amandes venus d’Orient), mais aussi beaucoup de viandes de toutes sortes. On a dit aussi que les gens travaillaient de 9 heures par jour (en hiver) à plus de 15 heures (en été), donc comme des forçats, sans préciser que grâce aux nombreuses fêtes religieuses et patronales, ils disposaient de 80 jours totalement fériés plus 70 jours de chômage partiel soit environ trois mois de vacances par an. Cet ouvrage majeur représente un très beau travail de réhabilitation tout à fait passionnant et mené avec style et brio. Un livre essentiel pour en finir avec certaines falsifications.

4,5/5

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01/07/2022

L'enchanteur (René Barjavel)

L'enchanteur.jpg« Il y a plus de mille ans, vivait en Bretagne un Enchanteur qui se nommait Merlin. Il était jeune et beau, il avait l’œil vif, malicieux, un sourire un peu moqueur, les mains fines, la grâce d’un danseur, la nonchalance d’un chat, la vivacité d’une hirondelle. Le temps passait sur lui sans le toucher. Il avait la jeunesse éternelle des forêts. Il possédait les pouvoirs, et ne les utilisait que pour le bien, mais parfois, il commettait une erreur, car, s’il n’était pas un homme ordinaire, il était humain cependant. » Un jour de bataille, Merlin rencontra Viviane qui tomba immédiatement sous son charme, car il lui apparut sous sa forme la plus jeune et la plus charmante. Il lui révéla son ascendance et ses pouvoirs. L’ennui, c’est que pour pouvoir continuer à en disposer, tous deux ne devaient pas consommer leur amour, mais rester éternellement vierges, ce qui n’était absolument pas du goût de Viviane…

« L’enchanteur » se présente comme une nouvelle version d’une légende revisitée et modernisée, tout en restant assez fidèle à l’esprit du célèbre texte des « Chevaliers de la Table Ronde ». Barjavel a choisi de prendre Merlin l’enchanteur comme personnage principal, ce qui ne lui empêche pas de lui faire partager la vedette avec le jeune roi Arthur, son épouse Guenièvre, Lancelot, Morgane, Gauvain, Léaudagan, Perceval et d’autres. L’écriture est fluide, pleine d’envolées poétiques et lyriques, de batailles épiques et de péripéties magiques. C’est un pur régal de lire cette épopée chevaleresque, dans une ambiance celtique pleine de brume et de mystère. Un retour aux sources de la littérature quand elle était encore magique, poétique, onirique et mettant pourtant en scène des hommes bien pétris de chair et de sang, traversés de sentiments contradictoires et de passions dévorantes. Un pur régal que ce « remake » magistral !

4,5/5

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28/06/2022

Du kibboutz à l'Intifada (Marion Sigaut)

Du kibboutz à l'intifada.jpgJeune et jolie étudiante en rupture de ban, Marion Sigaut débarque en Israël au début des années 70 avec sa guitare et toutes les illusions de l’époque. Bien que non-juive, elle s’est engagée comme volontaire pour travailler dans un kibboutz israélien. Gauchiste militante, elle veut vivre l’expérience du seul communisme intégral vraiment réussi. Elle est affectée à Tel Nir, non loin de la frontière libanaise. Accueillie à bras ouverts, elle y découvre un lieu de vie plutôt spartiate, mais bénéficiant d’une ambiance chaleureuse et fraternelle. Des jeunes venus de tous les horizons y travaillent dans la bonne humeur, partagent tout, chantent, dansent, s’amusent et se découvrent. Marion s’y fait très vite tant d’amis qu’elle considère très vite Tel Nir comme sa nouvelle famille. Un jour, elle tombe éperdument amoureuse du très beau et très viril Yaïr qui aime bien lui faire l’amour, mais sans s’engager plus, ce qui désole la jeune fille. Mais voilà que se déchaine la guerre du Kippour. Yaïr, gradé de Tsahal doit partir se battre. Marion est effondrée…

« Du kibboutz à l’Intifada » est un témoignage bien écrit et fort intéressant dans la mesure où assez peu d’ouvrages français traitent de la vie des kibboutznicks de ces années-là. Au fil de ses nombreux séjours échelonnés sur une vingtaine d’années, l’auteure a appris l’hébreu qu’elle parle couramment au point de sembler suspecte lors de ses passages à la douane. Le lecteur découvrira en même temps que l’auteure la lente dégradation de l’idéal communautaire au profit de l’individualisme et de la consommation ainsi que la dérive autoritaire et même totalitaire d’un régime qui se permet de raser des oliveraies, de faire exploser des maisons construites sans une autorisation qu’il n’accorde jamais, de passer au bulldozer des villages entiers pour y implanter des camps militaires ou des colons, et ainsi de réduire à la misère et au désespoir tout un peuple, premier et légitime propriétaire de ces territoires. Marion apprendra l’arabe, fera connaissance de nombre de Palestiniens et s’apercevra que ce ne sont pas les monstres assoiffés de sang que la plupart des Israéliens imaginent. L’histoire s’arrête avec les caillassages de l’Intifada et le départ de la narratrice, le cœur brisé par deux amours irréconciliables…

4,5/5

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23/06/2022

Rues barbares (survivre en ville) (Piero San Giorgio & Vol West)

Rues barbares.jpgDans notre réalité mondialisée et ultra-sophistiquée, il suffit d’une crise économique grave, d’une pandémie, d’un séisme, d’une éruption volcanique, d’un cataclysme naturel quelconque, d’un conflit ou d’une guerre civile pour que notre quotidien en vienne immédiatement à basculer dans le chaos. Comment réussir à survivre dans ces conditions surtout lorsqu’on habite en ville ? Que faire si l’eau potable qui coule à robinets n’est plus qu’un filet marron à l’odeur repoussante ? Que manger si toutes les supérettes et tous les hypermarchés ont vu leurs rayons vidés dès les premiers jours de l’effondrement et si tous les circuits de distribution sont désorganisés faute de carburant ? Comment pallier le manque d’énergie si le gaz et l’électricité sont coupés de temps en temps ou définitivement ? Comment se soigner si cliniques et hôpitaux sont sinistrés ou simplement hors service par manque d’énergie ou de personnel ?

C’est à toutes ces questions et à quelques autres que tente de répondre « Rue Barbares » qui se présente comme une suite de « Survivre à l’effondrement », autre manuel de survie et de résilience du même auteur. Le lecteur y trouvera bien des similitudes en particulier sur la création d’une base autonome durable (BAD), du sac de survie, de diverses listes de provisions, de matériel médical ou de moyens de défense. Hé oui, le monde des Bisounours et de l’état-providence ne sera plus qu’un lointain souvenir. La loi de la jungle, le règne des gangs et le marché noir seront là pour le remplacer. Quasiment tous les aspects de la survie sont évoqués depuis le stockage et la purification de l’eau jusqu’au troc en passant par la production de fruits et légumes, la conservation, le stockage, la chasse, la pêche, mais aussi l’hygiène et la santé tout comme l’énergie et l'importance du clan. Les simples piles de nos appareils seront rares et chères. Elles pourraient même servir de monnaie d’échange. Certains pourront ne voir que délires anxiogènes dans ce genre d’ouvrage. D’autres y verront une belle illustration de des adages « Prévoir c’est gouverner » ou « Un homme averti en vaut deux ». Raisonnable (sur le chapitre des armes, il préconise de bien respecter la législation du pays), bien écrit (facile à lire et passionnant comme un roman tant il nous fait découvrir de choses), ce livre peut aisément être classé comme un ouvrage de référence sur un sujet aussi délicat que clivant.

4,5/5

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21/06/2022

Saint Jacques de Compostelle (Jacques Gros)

St Jacques de Compostelle.jpgDe début mai à fin juin 2009, Jacques Gros arpente 1200 km du chemin de Saint Jacques de Compostelle. Il part du lieu de son enfance, Saint Amand de Boixe au nord d’Angoulême, pour rejoindre le chemin de Vézelay à la hauteur de Sainte Foy-la-grande. En Espagne, il suit le « Camino Frances » en abattant des étapes de 20 à 25 km par jour. Il commence son périple en compagnie d’un ami qui le quitte à la hauteur de Mont-de-Marsan quand une tendinite oblige l’auteur à s’arrêter deux jours pour récupérer. Chacun son chemin, conclut-il, avant de nous faire partager ses « émotions, ses souffrances, ses sentiments et ses réflexions »…

Ce court ouvrage (117 pages avec nombre de photos et documents) ne peut pas vraiment être classé comme un témoignage, ni comme un carnet de bord, à peine comme un récit. L’auteur a tenu à suivre un plan assez singulier. Dix chapitres. Dix cheminements : à travers le temps, à travers l’espace, à travers la nature, à travers les cinq sens (la vue, l’odorat, le toucher, l’ouïe et le goût) sans oublier l’homme et lui-même. C’est original à première vue. L’ennui, c’est que de cette manière rien n’est abordé en profondeur, tout reste superficiel, sans humanité et même presque artificiel. Peu d’anecdotes, peu de rencontres, peu de partage. On reste dans le narcissisme, l’individualisme et l’égoïsme habituel. On a l’impression de suivre un marcheur dans sa bulle qui passe à côté de l’essentiel. Le chemin ressemble un peu à une auberge espagnole ; on y amène ce qu’on est. Mais là, où est passé son véritable esprit ? Cette ambiance de solidarité, d’empathie, d’entraide, mais aussi de joie, d’innocence et d’amitié qui règne entre les pèlerins ? Jacques Gros ne semble remarquer que les ronflements dans les dortoirs des gites et albergues, que les cyclistes qui le rasent sans crier gare et que les marcheurs bruyants qui dérangent sa sérénité. On peut se dispenser de lire ce compte-rendu sec et sans grand intérêt et lire d’autres témoignages nettement plus vivants et plus chaleureux que celui-ci. Ils sont légions !

2,5/5

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18/06/2022

Les 100 remèdes naturels qui font trembler Big Pharma (Gabriel Combris)

Les 100 remèdes.jpgSavez-vous que les médecines douces (homéopathie, phytothérapie, acupuncture, médecines chinoise ou ayurvédique, etc.) sont attaquées de toutes parts ? Ainsi les professeurs Even et Debré ont été interdits d’exercer la médecine pour avoir publié leur livre « Les 4000 médicaments utiles, inutiles ou dangereux ». Le professeur Henri Joyeux a été radié pour avoir osé s’interroger sur les risques de certains vaccins. Le docteur Marc Branden est menacé de 10 ans de radiation pour avoir soigné de très nombreux patients atteints de la maladie de Lyme autrement que par les voies officielles. L’herboriste Michel Pierre a été trainé devant le tribunal correctionnel pour la simple promotion de ses plantes et de ses tisanes. Son confrère, Jean-Pierre Raveneau, a été condamné en 2016 à un an de prison avec sursis pour exercice illégal de la pharmacie en récidive alors qu’il est lui-même pharmacien. Souvent les médias relèguent les médecines douces au niveau du charlatanisme voire de la sorcellerie. La médecine allopathique poussée par Big Pharma, qui se soucie plus de ses profits que de la santé des patients, se montre de plus en plus totalitaire à défaut d’être toujours efficace. Mais pour nombre de pathologies, c’est l’approche naturelle qui devrait être considérée comme la première et la meilleure des médecines. Il ne faudrait pas oublier le fameux principe d’Hippocrate : « Primum non nocere » (d’abord ne pas nuire).

Cet ouvrage de vulgarisation médicale peut être une référence en la matière. L’auteur s’est donné pour objectif de présenter un grand nombre de maladies, handicapantes ou non, chroniques ou non et de proposer des moyens alternatifs de retour à la santé. Le lecteur va de découvertes en découvertes en lisant ce livre qui se dévore comme un roman. Ainsi apprend-il que la médecine chimique est complètement dépassée sur le terrain de la maladie d’Alzheimer et sur celui de nombreux cancers. Que l’arthrose, la maladie de Parkinson et bien d’autres pathologies ne se soignent pas comme on le croit généralement. Qu’il est possible de faire revenir à la normale un taux élevé d’hypertension par la pratique d’un régime alimentaire de chasseur-cueilleur et que les premiers effets peuvent se constater en une semaine. Que le sucre, les métaux lourds, les additifs et l’alimentation trop riche en protéines de mauvaise qualité sont préjudiciables à notre santé tout comme l’excès de produits laitiers qui ne sont pas nos « amis pour la vie » comme le prétendait le vieux slogan d’une agence qui avait pour mission de faire écluser la surproduction de lait en Europe. Ceci pour ne citer que quelques exemples. Chacun aura de quoi puiser à sa guise, même dans l’annexe qui propose dix remèdes naturels, simples, efficaces et méconnus. L’auteur a voulu ouvrir des pistes, faire sortir des thérapies de l’ignorance et même de l’interdit. À chacun de se faire son idée et même d’approfondir ensuite la question si besoin est…

4,5/5

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