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26/08/2021

La maladie cherche à me guérir (Philippe Dransart)

La maladie cherche à me guérir.jpgNous commençons peu à peu à admettre que certaines de nos maladies peuvent être classées comme psycho-somatiques et que notre psychisme peut parfois influer fortement sur notre santé. Le docteur Philippe Dransart va nettement plus loin dans sa démarche. Pour lui, tous nos maux relèvent de ce cas de figure. Notre esprit et notre corps ne font qu’un. Ils sont même en perpétuel dialogue. L’un entrainant l’autre et réciproquement. En appui à sa thèse, il évoque cette patiente qui n'arrivait pas à se débarrasser d’un orgelet à cause d’une la mère trop envahissante qui lui « sortait par les yeux ». Ou cette autre femme qui souffrait de problèmes cardiaques depuis que son compagnon l’avait abandonnée sans un mot et lui avait « fendu le cœur ». Ou encore ce chef d’entreprise, trahi par son associé et épuisé par ses responsabilités, qui déclarait en avoir « plein le dos » et qui souffrait depuis cette affaire de… lombalgie. Et tant d’autres…

« La maladie cherche à nous guérir » est un essai de vulgarisation médicale fort intéressant surtout par les anecdotes et les cas cliniques évoqués. Tous laissent rêveur le lecteur qui apprendra beaucoup de choses sur la santé et les rapports entre l’âme (le soma, la psyché) et le corps. Souvent celui-ci exprime des choses que le patient refoule ou ignore. Ce phénomène de somatisation est troublant. Quelquefois, il suffit de résoudre le problème psychologique pour que la maladie ou le désordre fonctionnel disparaisse comme par enchantement. Mais le plus souvent, comme le reconnaît très honnêtement Philippe Dransart, il faut recourir à la médecine pour remédier tout à fait classiquement à cette souffrance d’origine psychologique, mais bien réelle. Ouvrage intéressant ne serait-ce que pour nous rappeler la complexité de l’humain et la noblesse de la vocation médicale.

4/5

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23/08/2021

L'été de nos vingt ans (Christian Signol)

L'été-de-nos-20-ans_5162.jpgEté 1939. Antoine, 19 ans et son ami d’enfance Charles rencontrent Séverine lors d’une promenade à vélo en Dordogne, du côté de Montignac. Entre les trois jeunes gens s'instaure une belle amitié qui va bientôt se transformer en une histoire d’amour pour Charles et Séverine. Leur bac en poche, les deux garçons partent étudier le droit à Bordeaux pendant que Séverine obtient son premier poste d’institutrice dans un petit village proche de Périgueux. Les hostilités arrivant, Charles et Antoine devancent l’appel et se retrouvent artilleurs dans l’Aube. Mais, alors qu’ils n’ont même pas commencé à combattre, leur chef décide de se rendre à l’ennemi. Refusant de se retrouver prisonniers, les deux jeunes gens s’enfuient, traversent la France à pied, arrivent en Espagne puis au Portugal. Grâce à diverses complicités, ils se retrouvent en Grande-Bretagne. Après une longue période de probation, ils sont recrutés par le SOE (Special Operations Executive) nouvellement créé par Churchill pour mener des opérations de guérilla et de sabotages en territoire occupé. Les deux amis sont enchantés de pouvoir reprendre le combat et de peut-être retrouver Séverine…

« L’été de nos vingt ans » est un roman de terroir avec un important volet historique et sentimental. L’auteur précise bien en fin de volume que tous les éléments historiques lui viennent de son propre père, « résistant des groupes Vény sur les causses du Lot, réseau Buckmaster ». Le lecteur a donc droit à une forme d’historicité très romancée. Et là n’est peut-être pas le meilleur de cet ouvrage. On aimerait en savoir plus sur ce service secret peu connu, mais on reste sur sa faim. Les deux héros n’arrêtent pas de franchir le Channel dans les deux sens sans la moindre difficulté jusqu’au jour où… Mais stop ne déflorons pas. La fin dramatique rachète un peu la faiblesse de cette histoire à la « Jules et Jim ». Beaucoup de bons sentiments, de fidélité (l’amour au-delà de la mort), de courage, d’abnégation. On l'aura compris le sentimental l’emporte largement, même sur le côté terroir qui ne sert que de décor. Ce genre d’histoire peut plaire à un certain public. Les autres auront aussi vite lu qu’oublié ce titre.

3/5

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19/08/2021

Les raisons cachées du désordre mondial (Valérie Bugault)

Les-raisons-cachees-du-desordre-mondial_397.jpgL’idée de démocratie a-t-elle cédé le pas au chaos universel, fait de guerres économiques, de terrorisme, d’interventions militaires « préventives », de révolutions colorées, de pandémies orchestrées, etc ? Les hommes d’État élus à intervalles réguliers prennent-ils leurs ordres auprès d’oligarques milliardaires qui restent dans l’ombre ? Les états-nations ne sont-ils plus que des coquilles vides ? Les multinationales ont-elles plus de pouvoir que les gouvernements ? Le Brexit est-il une vraie ou une fausse bonne nouvelle ? L’Etat peut-il résister au pouvoir des banques ? La présence d’une banque centrale, toujours aux mains de banquiers privés, est-elle compatible avec la souveraineté étatique ? Ce livre tente de répondre à toutes ces questions et à quelques autres sur la liberté, la souveraineté et la fin des civilisations en raison de l’accaparement des richesses par une infime minorité.

« Les raisons cachées du désordre mondial » est un essai de géopolitique et d’économie composé d’une trentaine d’articles, entretiens et de conférences tous complémentaires même s’ils sont un peu redondants et déjà datés (2016/2017). Les analyses de Valérie Bugault sont intéressantes. Ses arguments sont fondés et bien étayés. Un imposant appareil de notes et de références en atteste. Sans aucun doute, ce désordre mondial organisé depuis plus de deux siècles (avec la Révolution Française et sa destruction de l’ordre ancien, la France est passée du principe de l’être à celui de l’avoir au profit d’une petite bourgeoisie, inspirée par les financiers de l’époque, qui se débarrassa des deux ordres, noblesse et clergé, sur lesquels reposait un certain équilibre) n’est là que pour faire advenir un « nouvel ordre mondial » toujours plus favorable à l’oligarchie et toujours plus néfaste aux peuples dépossédés de tout et même de leurs libertés les plus élémentaires. Aux côtés de démonstrations convaincantes, le lecteur découvrira des analyses plus discutables comme celle du Brexit qui aurait été voulu par l’oligarchie pour mieux renforcer l’union européenne, ou comme celle du démantèlement de l’empire américain par l’abandon du dollar comme monnaie mondiale au profit d’un panier de devises regroupées sous le nom de « Phénix », ou encore comme le fait que la City de Londres aurait seule la haute main sur l’ensemble de la finance internationale, sans parler de la Chine comme futur maître du monde, mais toujours sous la coupe des mêmes (jamais cités précisément d’ailleurs !). Plus intéressante est la dernière partie, celle des « solutions » pour rétablir démocratie, souveraineté, indépendance et liberté. Dommage que toutes les propositions restent dans un flou aussi théorique que chimérique. On peut toujours rêver !

3,5/5

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16/08/2021

Retour au meilleur des mondes (Aldous Huxley)

Retour au meilleur des mondes.jpgLa surpopulation entrainerait-elle automatiquement une instauration de la tyrannie dans les démocraties occidentales ? De quelle manière la propagande aussi bien dans un cadre démocratique que dans un cadre dictatorial entrera-t-elle dans tous les processus de gouvernement ? De quelle manière fonctionnera la publicité, le « merchandizing » ? Quelles seront les méthodes les plus insidieuses de lavage de cerveaux des peuples ? Quid de la persuasion chimique, de l’utilisation des drogues (le fameux « soma » multi-fonction n’existant que dans l’imagination d’Huxley, a déjà de nombreux équivalents, cannabis, cocaïne, amphétamines, crack, LSD, et autres) ? De la persuasion subconsciente, images subliminales, matraquage de concepts, de notions répétées ad nauseam ? L'hypnopédie, c’est-à-dire l’enseignement pendant le sommeil, est-elle vraiment opérationnelle ? Ne peut-on pas conditionner les esprits sous hypnose ou dans un pré-sommeil ? L’instruction des peuples les rend-elle vraiment libres ?

« Retour au meilleur des mondes » n’est en aucun cas une suite au célèbre roman dystopique qui sert encore de nos jours de référence pour un futur de plus en plus probable, mais plutôt un essai de prospective sociale, politique, philosophique et psychologique. En effet, après avoir écrit « Le meilleur des mondes » en 1931, dans un contexte géo-politique bien particulier, Huxley voulut apporter des précisions et mêmes des corrections en 1948 après la seconde guerre mondiale, après les dégâts de l’hitlérisme et du stalinisme. Il fait un parallèle entre son livre et celui d’Orwell « 1984 ». Tous deux peuvent sembler des visionnaires. En réalité, ils étaient simplement plus informés, adeptes de la « Fabian society », francs-maçons et du côté d’Huxley, par son frère Julian, proche de Bernays, le créateur de l’ingénierie sociale, et donc familier des grands décideurs qui travaillaient déjà leur plan. « 1984 », inspiré par le stalinisme, explore la gouvernance par la peur, la contrainte et le contrôle social permanent alors que « Le meilleur des mondes » est plus sur une domination par le plaisir, la jouissance et une discipline acceptée et même souhaitée par la masse. Sans oublier la manipulation génétique, la création in vitro des Alphas et autres Omégas qui a un petit avant-goût de transhumanisme. Pour Huxley, 2 milliards de terriens serait le nombre à ne pas dépasser, les ressources de la planète ne permettant pas que l’on soit plus nombreux. Que faire du surplus de population ? 70 ans plus tard, la réponse est en train de se révéler dans toute son inhumanité. Le dernier chapitre est cependant un plaidoyer pour la liberté, preuve que l’auteur est inquiet de ce qu’il entrevoit. Inutile de préciser que ce qu’il annonce se concrétise de plus en plus à notre époque. À lire pour mettre les choses en perspective, même si elles sont inquiétantes.

4/5

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13/08/2021

Dialogues désaccordés (Eric Naulleau & Alain Soral)

Dialogues désaccordés.jpgQuand un journaliste bien en cour et un intellectuel sulfureux dialoguent par échanges d’e-mails et quand un éditeur trouve judicieux de publier le résultat, cela donne ces dialogues désaccordés qui virent souvent au dialogue de sourds. Nos deux « intellectuels », l’un venu du monde du football, l’autre de celui de la mode, échangent sur un certains nombre de sujets d’actualité comme l’affaire DSK, celle de la fatwa contre Salman Rushdie, les manifs contre le mariage des homosexuels, la disparition de Chavez, les lois mémorielles, le révisionnisme, l’affaire Méric et quelques autres. Bien entendu, les deux lascars ne sont d’accord sur rien. Ils se renvoient la balle comme deux tennismen sur un court parfois avec courtoisie et plus souvent avec une certaine vacherie voire mauvaise foi. Et le lecteur lit plus pour savoir qui va mettre l’autre K.O debout que pour aller au fond des problématiques.

« Dialogues désaccordés » n’est pas vraiment un essai, plutôt un coup de pub dont on se demande avec le recul quel en fut vraiment l’intérêt et qui en tira les marrons du feu. Certainement pas Soral qui n’eut droit à aucune couverture médiatique et assez peu Naulleau dont les approbations, même du bout des lèvres des thèses nauséabondes de Soral, ne durent pas être du goût de la bien-pensance. Il est amusant de voir que Naulleau se place presque toujours dans la position de l’interviewer, qu’il accumule les citations et les références, use et abuse du peut-être ben qu’oui, peut-être ben qu'non, alors que son interlocuteur, nettement plus bardé de certitudes, assène ce qu’il considère comme des vérités. Il ne se gène d’ailleurs pas pour couvrir Naulleau de sarcasmes plus ou moins judicieux genre « Tu penses creux ! Tu te caches derrière des citations d’auteurs ! Tu es lourd et conformiste ! » Difficile de dire qui l’emporte dans ce combat du bobo contre le facho, ce duel dans un tunnel. Plus amusant de voir tous les travers des deux attitudes dont le moindre n’est pas la superbe pour ne pas dire la prétention. Soral ose comparer leur bavardage à la correspondance entre Voltaire et Rousseau. Naulleau, gêné, préfère évoquer l’échange célèbre entre Alceste et Philinte. Excusez du peu ! Livre aussi vite lu qu’oublié car trop daté et déjà dépassé par les derniers développements de l’actualité.

2,5/5

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04/08/2021

Trois fois veuf ? (Robbie Schwelle)

Trois fois veuf ?.jpgOlivier, informaticien, 50 ans, vient de perdre son épouse Mélanie, 34 ans, décédée suite à une crise cardiaque suivie d’une chute dans un escalier. Il se retrouve veuf alors que son couple battait déjà de l’aile et n’était plus que de l’histoire ancienne. Depuis longtemps, tous deux faisaient chambre à part. Suspicieux, Olivier avait découvert l’existence d’un certain Laurent en fouillant dans le répertoire du téléphone de Mélanie. Auparavant, il avait vécu dix ans avec Marina qui avait découvert l’infidélité de son mari lors d’une croisière en Méditerranée qui tourna carrément au cauchemar quand elle se retrouva face à sa rivale. Et pour ne rien arranger, Marc, le meilleur ami d’Olivier, disparut mystérieusement, sans doute passé par-dessus bord. S’était-il suicidé ou avait-on voulu se débarrasser de lui ?

« Trois fois veuf ? » est un roman de fort belle facture aux limites du sentimental, du psychologique et du thriller. Il est d’une lecture d’autant plus agréable que l’écriture est fluide et que l’intrigue est distillée de manière « chorale », chacun des protagonistes s’exprimant à tour de rôle. Le lecteur découvre ainsi les différents points de vue sur cette affaire et se fait assez vite une opinion, le point d’interrogation du titre l’ayant déjà un peu mis sur la voie. Les personnages bien campés, bien pétris d’humanité sont attachants, tout particulièrement les femmes, romantiques, soumises ou rebelles, et même, dans une moindre mesure, Olivier, le personnage clé, moderne Barbe-bleue, mal-aimé et mal-aimant qui finit d’ailleurs par où il a failli. À noter une grande finesse dans la description de la psychologie des personnages qui fait que le lecteur en arrive à vivre ce drame de l’intérieur. Petit bémol : présence de quelques coquilles, heureusement peu nombreuses. À découvrir absolument.

4,5/5

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01/08/2021

Africa Trek 1 (Sonia & Alexandre Poussin)

Africa Trek 1.jpgParti du Cap de Bonne Espérance le 1er janvier 2001, Sonia et Alexandre Poussin veulent traverser à pied toute l’Afrique de l’extrême sud au nord et atteindre Jérusalem, soit un périple fou de 14 000 kilomètres qui devra leur prendre plus d’une année et demi. Ils commencent par traverser l’Afrique du Sud avec l’aide à chaque étape de fermiers boers qui les hébergent et les protègent, puis le Lesotho, petit territoire d’altitude nettement plus accueillant. La traversée du Zimbabwe leur fait découvrir un pays ravagé depuis des années et même détruit par la dictature crypto-communiste de Mugabe. Suivent le Mozambique, le Malawi et la Tanzanie. Partout une misère plus ou moins terrible, mais partout aussi une immense chaleur humaine. Ce périple aussi unique qu’extraordinaire s’achève le 15 juin 2002 avec l’ascension du Kilimandjaro, après 7000 km parcourus « pedibus jambus ».

« Africa Trek » est le premier volume d’un diptyque présentant le récit d’un périple hors norme. Peu de courageux s’étant lancé un pareil défi. C’est l’occasion pour le lecteur de découvrir la véritable réalité de l’Afrique, non celle des safaris, des lodges et des hôtels de luxe pour touristes, mais celle des vrais gens, du petit peuple, celle qu’on ne découvre qu’au rythme lent de ses pas. « Pourquoi marchez-vous comme cela ? » leur demandent-ils. « Pour vous rencontrer ! », répondent les Poussin. Cet exploit n’aurait pas été possible sans des aides de toutes sortes (fermiers blancs, congrégations, missions religieuses, représentants d’ONG, etc.) En fin de volume, leur liste représente la bagatelle de six pages ! Le lecteur apprendra aussi que l’esclavage ne fut pas tout à fait ce qu’on raconte partout, qu’il y en eut un très florissant du côté de Zanzibar, que certains croient que pour se débarrasser du sida, il faut absolument violer une jeune vierge ainsi que toutes sortes de coutumes plus bizarres les unes que les autres. Un moment dramatique se joue lors d’une grave crise de paludisme qui les frappe simultanément en Tanzanie. Et l’apothéose, c’est la montée dantesque au plus haut sommet du continent. Un excellent livre d’aventures vécues à conseiller à tous les amateurs de voyages et de grands espaces…

4,5/5

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29/07/2021

L'antisémitisme sans complexe ni tabou (Hervé Ryssen)

LAntisemitisme-sans-complexe-ni-tabou_2061.jpgUn peu partout et depuis de nombreuses années, l’antisémitisme fait la une de l’actualité à l’occasion de procès retentissants et de sanctions particulièrement sévères. Les Juifs se disent victimes de préjugés anciens, infondés, ne reposant sur rien. La seule explication serait que des sociétés en crise auraient nécessairement besoin de s’en prendre à un bouc émissaire, un coupable tout désigné sur lequel on pourrait décharger toutes leurs frustrations. Pourtant tout au long de l’Histoire du monde, tout le monde s’en est pris à eux, à un moment ou à un autre : les Egyptiens, les Babyloniens, les Perses, les Grecs et les Romains, catholiques, orthodoxes et musulmans confondus. Partout et toujours, les Juifs ont été en butte à l’hostilité des peuples qui les accueillaient et finalement expulsés des pays où ils vivaient. (Espagne, France, Angleterre entre autres.) Que doit-on en conclure ?

L’antisémitisme sans complexe ni tabou est un essai documenté et en aucun cas un pamphlet. L’auteur appuie toutes ses affirmations sur des citations d’auteurs juifs plus ou moins célèbres comme Freud, Attali, Bernard-Henry-Levy, Heine, Spinoza et des dizaines d’autres. Cela donne une impression de compilation un peu lassante d’autant plus que cet ouvrage n’apporte pas grand-chose de nouveau par rapport aux autres travaux de l’auteur. Cela fait un peu « best of ». Mais cet ouvrage demeure intéressant par le fait qu’il apporte une définition précise à une notion, un concept qui n’est pas une simple opinion, mais un délit du point de vue juridique, si on s’est réfère aux lois Fabius-Gayssot. Seul petit reproche : trop de coquilles et d’erreurs grammaticales ou orthographiques parsèment ce texte.

3,5/5

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26/07/2021

Le nouveau rapport de la CIA (Collectif)

Le nouveau rapport de la CIA.jpgComment sera le monde en 2025 ? Les Etats-Unis garderont-ils tout ou partie de leur leadership ? La mondialisation aura-t-elle avancé à pas de géant ? En plus d’être l’usine du monde, la Chine en sera-t-elle le modèle démocratique de référence ? Les migrations du sud vers le nord vont-elles encore s’accroître avec le dérèglement climatique ? Une humanité de 9 milliards d’individus ne va-t-elle pas épuiser les ressources de la planète ? Une gouvernance mondiale résoudra-t-elle tous les problèmes ? Les ONG et les multinationales vont-elles supplanter les gouvernements ? Les états-nations vont-ils disparaître ? Le dollar restera-t-il la monnaie de référence ? Voici quelques-unes des innombrables questions auxquelles les auteurs de ce livre tentent d’apporter des réponses plus ou moins probables.

« Le nouveau rapport de la CIA » est un essai géostratégique qui se veut exhaustif grâce à un certain nombre de scénarios possibles mais souvent peu crédibles (les auteurs le reconnaissant eux-mêmes). L’ennui, c’est qu’il laisse le lecteur sur sa faim avec une étrange impression de déjà vu, de pas très original et même de pas très pertinent. La montagne CIA a eu besoin de centaines d’experts internationaux pour accoucher de cette pauvre souris ! En fait, on comprend très vite que ces grands « sachants » se sont contenté de poursuivre sur leurs lancées toutes les grandes tendances actuelles (mondialisme, changement climatique, surpopulation, terrorisme islamique, bulle économique, etc) sans anticiper les véritables chocs, incidents et ruptures de rythme qui pourraient complètement changer la donne et rebattre les cartes comme l’incroyable crise sanitaire que nous subissons depuis déjà presque deux années. À leur décharge, il faut noter que cet ouvrage a été édité en 2009, donc écrit en 2007/2008. Il est donc déjà totalement obsolète. Seule la page 240 envisage une éventuelle pandémie, mais plutôt du type H1N1, c’est-à-dire sans grandes conséquences économiques et politiques. À croire que même la CIA ne savait pas ce qui se tramait depuis des lustres dans les coulisses de Davos, de la Trilatérale, du CFR et autres véritables hauts lieux de pouvoir. Difficile à admettre. Pour avoir une aussi vague idée du sombre avenir qui nous attend, autant aller se faire tirer les cartes chez Mme Irma !

2,5/5

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23/07/2021

Globalia (Jean-Christophe Rufin)

Globalia_5273.jpegKate et son compagnon Baïkal pénètrent dans une immense salle de trekking recouverte d’un dôme de verre comme le sont toutes les infrastructures de Globalia. Ils font partie d’un groupe d’une quarantaine de randonneurs pratiquant leur loisir en vase clos. Baïkal demande à Kate de se laisser distancer par le groupe pendant qu’il filera sur l’avant. Sous le couvert d’un petit bois, il la rejoint et, à l’aide de quelques outils, déverrouille une trappe d’évacuation d’eau, ce qui leur permet de passer clandestinement dans une non-zone. Pendant ce temps, Ron Altman, vieux dirigeant à qui on a déjà signalé l’évasion des deux jeunes gens, s’intéresse particulièrement à leur cas. Il songe à faire jouer au jeune homme le rôle de nouvel ennemi public, histoire de maintenir l’ambiance de peur qui règne en permanence à Globalia. Très vite capturé et incarcéré, Baïkal finit par se retrouver dans la somptueuse résidence de Cape Cod prêtée à Altman qui lui propose d’être renvoyé d’où il vient, mais cette fois sans la présence de Kate qui a également été arrêtée…

« Gobalia » est un roman d’anticipation intéressant, agréable à lire, quoiqu’un peu faible du point de vue de l’intrigue. La fin naïve et presque en happy end peut décevoir. Cependant la description de ce monde dystopique ressemble étrangement à ce qui nous attend et dont ne vivons actuellement que les prémisses (rappelons que pour les anglo-saxons « globalism » signifie pour nous « mondialisme »). Globalia n’est rien d’autre qu’une démocratie poussée aux limites extrêmes de ses possibilités de contrôle et de manipulation des individus. Un monde tellement oppressant que quiconque d’à peu près normal n’a qu’une envie, celle de le fuir. Ruffin fait preuve d’un talent de visionnaire ou de personne très bien informée. Son univers ressemble comme deux gouttes d’eau à celui prôné par Klaus Schwab, l'homme de Davos et du « grand reset ». On y trouve entre autres un « minimum prospérité » (revenu universel). Les livres papier ont disparu. L’histoire est revisitée en permanence. Plus de datation. On compte par cycles de 60 ans et on repart à zéro. On court après l’éternelle jeunesse. La gouvernance est basée sur la peur des attentats terroristes qui ne sont que des opérations sous faux drapeaux. Il ne manque qu’un virus très très mortel ! Il n’y a qu’une seule vérité, celle diffusée par les médias officiels et gobée par une majorité hébétée. Globalia étant toujours dans le camp du bien, chaque fois qu’elle bombarde un secteur de la non-zone, elle l’accompagne d’une distribution de nourriture aux populations survivantes. À noter également, l’histoire de Ron Altman, tireur de ficelles cynique et frustré, qui ressemble assez à celle d’un certain Georges Soros. Un livre qui donne à réfléchir.

4/5

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