Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

09/04/2021

Le roi des gueux (Paul Féval)

Le roi des gueux.jpgEn 1641, Philippe IV, roi d’Espagne, voit son royaume se réduire comme peau de chagrin. Il a déjà perdu le Portugal et laissé une grande partie de la Catalogne à Richelieu, sans vraiment réagir. Le peuple se moque de lui en disant que plus il perd de territoires, plus il est grand. Petit nobliau d'Estramadure le jeune Don Ramire est tombé amoureux d’Isabel, fille du duc de Medina Celi tombé en disgrâce en raison d’une accusation fausse de participation à un complot contre le roi. Depuis quinze ans le duc est enfermé dans une forteresse. Un certain Pedro Gil, âme damnée du favori de Philippe IV, organise son évasion, mais uniquement pour mieux le faire assassiner. Le jeune Don Ramire, n’écoutant que son courage, décide de voler au secours de celui qu’il espère voir un jour devenir son beau-père. Et voilà qu’à la taverne où il déjeune il apprend aussi qu’Isabel est promise à Don Juan Palomas, un grand d’Espagne, bâtard mais bien en cour, et aussi libertin notoire nullement pressé de convoler en justes noces…

« Le roi des gueux » est le premier tome d’un dyptique romanesque historique, moitié cape et épée, moitié romance comme on les aimait à la fin du XIXème siècle. Tous les éléments du roman d’aventures sont présents : un cadre historique intéressant, celui d’une Espagne qui rentre en décadence avec un souverain faible entouré de sorciers arabes et de favoris corrompus, une intrigue pleine de rebondissements avec dans ce premier volet une évasion spectaculaire au suspens à couper le souffle et tous ceux du roman sentimental également avec une histoire d’amour compliquée et contrariée voire impossible, sans oublier les traitrises, les coups fourrés en tous genres et les personnages qui sont tout autres que ce que le lecteur s’imagine. Le tout s’achève au moment où le suspens est à son comble. Don Ramire doit enlever Isabel pour lui éviter le mariage forcé. Il est soutenu par sa mère, mais s’est mis à dos le duc alors que ce dernier lui doit la vie. On a hâte de découvrir la suite et la fin. Encore un magnifique roman qui donne un grand plaisir de lecture autant pour le côté historique que pour les péripéties d’une histoire fort bien racontée.

4/5

08:16 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0)

06/04/2021

Les milliards d'Israël (Hervé Ryssen)

Les milliards d'Israël.jpgLa fraude sur la TVA représentait la bagatelle de 10 milliards par an. Il fallut pas moins de quatre ans d’enquête des services fiscaux pour en démanteler les réseaux. Des dizaines de sociétés véreuses en avaient été partie prenante. Il s’agissait de faire franchir les frontières des pays européens à toutes sortes de marchandises le plus grand nombre de fois possible pour récupérer à chaque fois la TVA. Ainsi, certaines palettes se retrouvèrent vendues jusqu’à 600 fois. Des bénéfices plus juteux que le trafic de drogue. La fraude sur la taxe carbone fit s’évaporer elle aussi des milliards d’euros de taxes et apporta des gains incroyables aux escrocs. Au total, environ 1,8 milliards d’euros furent dérobés au ministère des finances français. L’arnaque aux faux virements, dite aussi « arnaque au président », demande un culot certain pour exiger par téléphone d’un comptable qu’il fasse un virement exceptionnel sur un compte à l’étranger. Mais elle peut rapporter très gros. L’escroquerie aux pensions de compensations allemandes fut aussi particulièrement juteuse pour un certain Israël Perry qui servait d’intermédiaire entre les victimes de la Shoah et le Trésor allemand. Il détourna à son profit 320 millions de marks. Il fut condamné à 12 ans de prison par Israël.

« Les milliards d’Israël » est un essai sur les escroqueries en tous genres et sur les malversations de banquiers et de financiers véreux impliqués dans toutes sortes de scandales. Une imposante compilation qui donne à la fois le vertige et la nausée. Cet ouvrage, ne relatant que des faits certains et avérés, représente une sorte de suite de « La mafia juive ». Mais là, on passe dans la cour des grands. On navigue dans les énormes escroqueries, celles qui se chiffrent en centaines de millions et même en milliards. La première partie du livre va des arnaques de faux gendarmes, aux trafics de cartes bancaires en passant par les détournements de fonds au détriment des associations caritatives. La seconde est consacrée aux grands requins de la finance mondiale avec le champion toutes catégories Bernard Madoff et sa pyramide de Ponzi géante (65 milliards de dollars, pas perdus pour tout le monde !), Scott Rothstein, Bruce Fiedman, Eliyahu Weinstein, Nevin Shapiro, Ezri Namvar, Claire Arfi et tant d’autres de ses émules, sans oublier George Soros et les traders de la banque Goldman Sachs. Un très long développement est consacré à l’affaire des « subprimes » qui, à elle seule, mérite une lecture attentive (malgré l’aridité du sujet). Le lecteur y découvre toutes sortes de développements peu connus, comme le fait que certains y firent fortune en jouant sur l’effondrement. On privatisa les bénéfices et on nationalisa les pertes. On osa renflouer des banques prédatrices avec l’argent du contribuable. Une condamnation sans appel d’une cupidité sans limite.

4/5

08:25 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0)

03/04/2021

Prime Time (Jay Martel)

Prime time.jpgScénariste sans succès de séries télé, Perry Bunt, après une longue série de bides, s’est recyclé comme animateur d’ateliers d’écriture dans une faculté peu cotée de Californie. Mais il ne passionne guère ses élèves qui se prennent tous pour de futurs génies de la création artistique. Perry est en train de tomber amoureux d’une de ses élèves, la jeune et charmante Amanda Mundo qui garde une attitude réservée et un brin équivoque à son égard. Un jour, Ralph, un clochard de son quartier lui annonce que des entités extra-terrestres se servent des humains comme programme de distraction inter galactique. L’ennui c’est que ces gens commencent à se lasser du spectacle des bassesses humaines et que des autorités lointaines auraient décidé d’en finir une bonne fois pour toutes avec la planète bleue. Une apocalypse qui permettrait de faire remonter l’audimat au prix de plusieurs milliards de victimes. Perry Bunt parviendra-t-il, avec l’aide d’Amanda, à empêcher cette catastrophe ?

« Prime Time » se présente au premier abord comme un roman de science-fiction humoristique. En fait il s’agit plutôt d’une charge amusante contre la société de divertissement, la télé-réalité, pour ne pas dire la télé-poubelle, le voyeurisme et la virtualité omniprésente d’un monde si parfait qu’il en devient d’une uniformité et d’un ennui insupportable. L’intrigue est rondement menée avec son lot de rebondissements et d’épreuves subies par un anti-héros qui finit par emporter l’adhésion du public tant il subit de raclées et de déconvenues dans sa quête pour un monde meilleur. Le lecteur remarquera une troublante mise en abyme (les ET observent les humains et sont observés également par d’autres, etc) et une étrange mise sous surveillance avec des caméras partout même à l’intérieur de fausses mouches présentes partout. On se retrouve dans un univers assez proche du thème « Big Brother is watching you ! », mais en moins oppressant. Plus qu’un pastiche comique, cet ouvrage est une fable ou un conte philosophique plein d’humour léger et intelligent. Le style est agréable et fluide. L’ensemble est très divertissant tout en donnant pas mal à réfléchir sur les dérives de notre monde. Que demander de plus ?

4,5/5

08:30 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0)

31/03/2021

Fortunes et infortunes d'un exilé cambodgien (Kim Ang Srun)

Fortunes et infortunes.jpgEn 1972, alors que le Cambodge est en pleine guerre civile et que les Khmers rouges sont presque arrivés aux portes de Phnom Penh, le jeune Kim obtient une bourse de l’OMS qui lui permet d’aller poursuivre des études d’ingénieur en génie civil à l'école Mohammadia de Rabat. Pendant qu’il y mène une scolarité un brin chaotique (il doit redoubler à deux reprises), sa famille, un peu aisée donc considérée comme contre-révolutionnaire, est déportée à la campagne pour y subir un destin tragique. Seule une sœur partie avant et deux de ses sept frères parviendront à échapper à la mort. Le bébé de la sœur aînée sera saisi par les pieds par un jeune Khmer rouge qui lui fracassera le crâne contre le tronc d’un arbre. Au Maroc, Kim est devenu apatride. Son passeport périmé ne peut pas être renouvelé. Il ne dispose plus que d’un permis de séjour valable un an. Son diplôme en poche, il trouve un poste de chef de service dans une société d’assainissement des eaux qui l’envoie en mission au Sahara occidental où il se retrouve bien vite enlevé et pris en otage par un groupe de rebelles du Front Polisario. Ne voulant pas avoir de problème avec ce « Chinois », ils se débarrassent de lui dès le lendemain en l’abandonnant en plein désert avec une bouteille d’eau…

« Fortunes et infortunes d’un exilé cambodgien » est une biographie retraçant le parcours atypique et largement semé d’embûches d’un jeune homme cherchant son destin d’abord au Maroc, puis au Nouveau Mexique (USA) et finalement en France. Ses débuts sont difficiles au Maroc où il accumule les ennuis et les déconvenues. Ainsi se retrouve-t-il un temps en prison pour avoir renversé et tué accidentellement un gamin qui s’était jeté sous les roues de sa voiture. Ainsi l’accuse-t-on du viol d’une jeune fille marocaine qu’il n’avait jamais rencontrée. Ainsi un commissaire de police lui propose-t-il de devenir indic pour lui éviter d'autres poursuites. Son niveau d’anglais étant insuffisant pour pouvoir être accepté dans une université américaine, il rejoint en France sa sœur et ses deux frères survivants. Il y trouvera un excellent accueil, passera un DEA et présentera une thèse qui lancera sa carrière d’ingénieur. Il se mariera avec une étudiante en arts plastiques coréenne, aura deux garçons qui feront d’excellentes études et ne reviendra au Cambodge que 40 années plus tard. Un témoignage émouvant, plein d’humilité, de courage et de sincérité. L’exemple même d’une insertion parfaitement réussie. En ces temps de séparatisme exacerbé, il est bien agréable de lire semblable histoire.

4/5

08:49 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0)

29/03/2021

La quittance de minuit / Tome 2 (Paul Féval)

La quittance de minuit T2.jpgGeorgina, seconde épouse de Lord Montrath vient d’apprendre la fin tragique de la première, la malheureuse Jessy O'Brien emmurée dans un cul de basse fosse. Elle craint de subir un sort identique. Mary Wood, qui fut la camériste de Jessy, sait tout de cet horrible forfait. Et voilà que très bizarrement, elle est devenue fort riche et qu’elle mène la grande vie en faisant chanter Montrath. Lequel ne sait plus quoi faire pour se débarrasser d’elle alors qu’elle pourchasse le couple dans toutes les villes d’Europe où se déroule leur voyage de noces. De retour en Irlande, Georgina et son amie Frances Roberts, convaincues de l’innocence du vieux Miles Mac Diarmid tentent de décider Montrath à intervenir pour empêcher une terrible erreur judiciaire. En fait, Jessy n’est peut-être pas morte, ce qui signifie que le Lord qui vient juste de se remarier est de fait bigame. Pendant ce temps, les drames se succèdent. Les partisans irlandais inondent une loge orangiste secrète réunie dans un sous-sol de la ville de Galway. Une patrouille anglaise tombe dans une embuscade. Un ponton saboté s’effondre sous le poids des chevaux et la vase se charge de la suite. Un château est brûlé. L’héritière est frappée à mort d’une balle destinée à un autre…

« La quittance de minuit / Tome 2 » représente la suite et la fin d’un roman historique foisonnant et au suspens haletant. Les passions sont de plus en plus exacerbées. Et de tueries en attentats, on atteint au paroxysme, un grand drame final dans les flammes et les fumées toxiques. Les destins sont quasiment tous tragiques, les amours contrariées voire impossibles comme celles de Percy Mortimer le beau militaire anglais et d’Ellen l’héritière de la dynastie irlandaise déchue. Un seul couple en réchappe de justesse, mais au prix de combien de morts et de souffrance. Grandiose, épique, cet ouvrage ne se lit pas, il se dévore, même de nos jours, tant tout est parfaitement observé, soigneusement décrit, superbement raconté et dans une langue magnifique. Les personnages sont attachants autant pour leur côté courageux ou chevaleresque que pour leurs petitesses ou leurs travers. Quand on compare un ouvrage comme celui-ci, pourtant ne faisant pas partie des plus célèbres de l’auteur, avec la production actuelle, sa médiocrité, son manque de souffle et de panache n’en sont que plus tristement visibles.

4,5/5

08:37 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0)

26/03/2021

La quittance de minuit (Paul Féval)

La quittance de minuit T1.jpgDans l’Irlande du XIXe siècle, le vieux Miles Mac Diarmid, pauvre mais respecté fermier de la région de Galway, vit dans sa misérable chaumière avec Jessy, sa fille adoptive, un petit valet et ses huit fils. Si lui est pacifiste et fidèle à la ligne de O'Connell, il n’en est pas de même de ses fils qui se sont tous enrôlés dans les rangs des « ribbonmen », ces résistants que l’occupant anglais considère comme des terroristes. Ils viennent d’incendier la ferme d’un middle-man (sorte de collabo de l’époque), Luke Neale, qui a été tué devant sa ferme. Un an plus tard, Miles se retrouve jeté en prison et accusé à tort du meurtre de Neale. De plus, Kate, la fille de Neale est aussi la femme d’Owen, un des fils Mac Diarmid, lesquels ne sont jamais pour rien dans toutes ces affaires. Natty, le cinquième des frères a d’ailleurs été tué par balle devant la ferme de Neale. Dans cette Irlande déchirée entre Orangistes protestants et Papistes catholiques, les passions sont exacerbées et les drames se succèdent. Le major britannique Percy Mortimer tente de garder une ligne médiane pour apaiser les tensions. Il sauve la vie de Morris, le meneur des Mac Diarmid, lequel lui en saura gré, alors que Jessy, fille adoptive de Miles, que Morris considère comme sa fiancée, est enlevée par Lord Georges Montrath. Sur la pression des Irlandais, le landlord anglais accepte d’effacer l’affront en l’épousant, mais ce n’est que pour mieux l’enfermer avant de la tuer…

« La quittance de minuit » est le premier tome d’un diptyque à la fois historique et dramatique. L’auteur nous plonge dans l’ambiance terrible d’une Irlande souffrant sous le joug anglais. La misère est partout présente, la haine de l’occupant également. Tout le peuple, réduit à une famine endémique et sciemment organisée pour l’affaiblir, se régale de quelques pommes de terre et va souvent pieds nus et en haillons. Les nobles irlandais comme le personnage d’Ellen ont été dépouillés de leurs biens au profit de riches Anglais comme Montrath qui disposent de propriétés immenses et pressurent les paysans réduits au statut d’esclaves. Ce personnage est particulièrement odieux, une sorte de Barbe-Bleue moderne. Sa seconde femme craint fort de subir le sort de la précédente. Par opposition, les justes ne manquent pas comme Miles le noble vieillard victime d’une erreur judiciaire qui tient de la machination, ou comme Mortimer qui finit par tomber dans une embuscade des partisans irlandais. Rien ne manque dans ce roman foisonnant et surtout pas les amours contrariés voire impossibles entre Anglais et Irlandais. L’intrigue est particulièrement bien menée, les rebondissements se succèdent. Le lecteur a hâte de dévorer le second tome pour savoir ce que deviennent tous ces destins tragiques. Tout le charme de l’ancien, malgré quelques descriptions un brin trop détaillées. Quel film formidable pourrait être tiré d’un tel ouvrage !

4,5/5

08:39 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0)

24/03/2021

em (Kim Thuy)

em.jpgAu temps de la colonisation, la France ne considérait pas le Vietnam comme une colonie de peuplement, mais plutôt comme une zone d’exploitation économique. Ainsi fit-elle arracher par des milliers de coolies des bambous sur des hectares pour les remplacer par des hévéas venus d’Amazonie pour pouvoir exploiter le caoutchouc. Mai, qui devait infiltrer la plantation d’Alexandre pour la ruiner, finit par tomber amoureuse du Français. Une petite fille sera le fruit de leur union. Ils l’appelleront Tam. Seule survivante de sa famille, elle sera sauvée par sa nourrice qui la cachera dans son village familial. Mais la nourrice sera tuée avec tous les siens par des soldats américains venus casser du Viet. Un pilote américain récupèrera l’enfant et la placera dans un orphelinat de Saïgon. Adulte, elle deviendra prostituée, « cong-haï » pour les GI. Louis est un métis de vietnamienne et de soldat noir, abandonné au pied d’un tamarinier. Une femme muette le recueille. Un cyclo-pousseur lui donne son nom, en souvenir du jazzman Louis Armstrong. À 6 ou 7 ans, il est déjà passé maître dans l’art de pêcher avec un crochet poissons, bagues ou portefeuilles, quand il découvre un bébé abandonné sous le banc sur lequel il dort. Il lui donne le nom de « em Hong », récupère un carton de nouilles pour lui faire un berceau et trouve une femme pour l’allaiter…

Plus qu’un simple témoignage, « em » se présente à la fois comme une série d’histoires vraies, une description de l’ambiance dantesque de la fin de la guerre du Vietnam et le récit d’une immigration réussie. Le lecteur y découvrira entre autres les immolations volontaires de bonzes s’arrosant d’essence avant d’y mettre le feu, l’opération « Babylift » initiée par le président Gérald Ford qui permit d’évacuer plus de 3000 enfants métis de soldats américains et la chute de Saïgon avec son ballet d’hélicoptères bondés d’américains et de vietnamiens évacués pour échapper aux représailles des troupes Viêt-congs investissant la ville. Le livre est également un réquisitoire subtil contre une guerre aussi sale qu’injuste. Une paix mal négociée entraina la division du pays en deux, mettant face à face un nord communiste et un sud capitaliste, deux frères ennemis, deux faces d’une même pièce. L’opération « Ranch Hand » vit les avions américains déverser sur le pays rien moins que 80 millions de litres de défoliants dont le sinistre agent orange. La jungle n’y résista pas, l’humain non plus, qui fut affecté de toutes sortes de maux (cancers, malformations congénitales, etc.). Seul le riz continua à pousser dans les rizières. Précis et élégant, le style de Kim Thuy permet une lecture rapide et agréable (une après-midi). Cet ouvrage passionnant et presque trop court se lit comme un roman que l’on quitte avec regret tellement les personnages sont touchants et tellement la souffrance, le courage et la résilience du petit peuple vietnamien sont émouvants. Magnifique.

4,5/5

09:01 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0)

21/03/2021

L'homme au torque d'or (Simon R. Green)

L'homme au torque d'or.jpgSon nom est Bond, Shaman Bond. Mais ce n’est qu’un pseudo. En réalité, il s’appelle Eddie Drood. Sa mission consiste à traquer et combattre monstres horrifiques et autres entités maléfiques. Depuis la nuit des temps, il est de tradition pour son ancestrale famille de protéger l’humanité contre toutes les forces du mal. Et si Edwyn Drood dispose du permis de tuer n’importe quel agent des ténèbres, il n’en abuse jamais. Grâce au torque d’or qui orne son cou, d’une simple formule magique, il peut se retrouver protégé par une armure dorée qui le rend aussi invisible qu’invincible. Les balles rebondissent à sa surface, poignards et épées s’y brisent. Sa première mission consiste à aller régler le cas d’un Président admis à l’hôpital Saint Baphomet, sur Harley Street, à Londres. L’homme est enceint et même sur le point d’accoucher. Il se serait retrouvé dans cet état intéressant suite à une escapade avec des filles de mauvaise vie des bas-fonds de Bangkok. Grâce à des fléchettes remplies d’eau bénite congelée, Drood résout le problème en un tournemain. Et, mission accomplie, le voilà convoqué au manoir des Drood, devant sa grand-mère, la Matriarche. Et là, rien ne va plus…

« L’homme au torque d’or » se présente comme un roman de fantaisie humoristique et parodique. Eddie Drood est une sorte d’agent 007 qui traque des monstres en lieu et place d’espions. Il dispose d’armes bizarroïdes imaginées et réalisées par un de ses oncles. Les allusions au personnage de Ian Fleming sont innombrables (combinaison d’or à la « Goldfinger », par exemple). J’ai également relevé un petit côté « Famille Addams » chez les Droods, finalement plus sombres que l’impression qu’ils veulent donner. L’intrigue est plutôt simple. Elle se résume à une suite de rencontres avec divers monstres plus ou moins tocards, plus ou moins déclassés. La fin a un côté conte philosophique qui n’est pas désagréable. Le style est aussi fluide qu’agréable. L’ensemble donne une expérience de lecture divertissante surtout grâce à l’humour de l’auteur, lequel permet de ne pas trop se soucier du côté jeu vidéo de cette histoire. De la fantaisie amusante, drolatique et parfois frisant un « non-sense » très britannique. À lire au second degré bien sûr.

4/5

08:26 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0)

18/03/2021

La guerre secrète contre les peuples (Claire Séverac)

La-Guerre-Secrete-Contre-les-P_5542.jpgUn seul pour cent de la population mondiale possède autant que les 99% restants. De 2008 à 2010, en France, alors que les 10% les plus pauvres de la population ont perdu 179 millions d’euros, les plus riches ont accru leur fortune de la bagatelle de 24 milliards d’euros. Si toute guerre, toute crise sanitaire, toute révolution enrichit les riches et ruine les autres, pourquoi ne pas créer de toute pièce un problème pour ensuite proposer une solution miracle (pour eux !). Si 20% de la population mondiale suffit à faire tourner la machine économique avec l’introduction massive de robots, d’informatique et d’IA, il va leur falloir se débarrasser des 80% restants qui ne sont que des bouches inutiles, forcément responsables du fameux réchauffement climatique anthropique. Les épandages à haute altitude de nuages de particules d’aluminium, de baryum et autres, censés lutter contre ce phénomène, représentent un très grave danger pour l’humanité. (pollution de l’air, de l’eau, et de la terre, ingestion de nano particules pouvant endommager le cerveau et causer la stérilité, sans parler de toutes sortes de maladies comme celle des horribles « morgellons ») C’est la raison pour laquelle les pouvoirs publics nient leur existence et hurlent au conspirationnisme quand on ose évoquer les « chemtrails », ces trainées en quadrillage et autres formes géométriques bizarres qui strient nos ciels par beau temps. Et combien d’autres moyens tout aussi vicieux, tout aussi secrets ne sont-ils pas employés dans cette guerre qui ne dit pas son nom ?

« La guerre secrète contre les peuples » est un essai parfaitement documenté sur des faits sciemment négligés voire rejetés par nos médias tous dans la main de cette caste omnipotente. Le lecteur ne trouvera que des faits avérés, difficilement contestables et patiemment compilés par Claire Séverac qui, sans doute, paya de sa vie son honnêteté et son intégrité. Ce livre est une somme et même un ouvrage de référence sur ce sujet sensible. Et les derniers développements de cette course folle et mortifère vers ce « nouvel ordre mondial », comme ils l’appellent pour ne pas dire « dictature globale », ne font que confirmer ses dires. C’est un réquisitoire en règle. Tout y passe depuis le programme « HAARP » qui consiste à bombarder l’ionosphère d’ondes à très hautes fréquences pour déclencher artificiellement tempêtes, tremblements de terre, voire tsunamis, jusqu’aux OGM en passant par les nanotechnologies, la bio-ingénierie, le transhumanisme, sans oublier toutes les arnaques comme le prétexte climatique ou sanitaire avec les campagnes de vaccination de Bill Gates dans le Tiers-Monde cause de stérilité des femmes ou de maladies bien plus graves ni celle des bio-carburants. 100 millions de tonnes de céréales utilisées pour les fabriquer pouvant permettre de nourrir environ 700 millions de personnes en Inde ou en Afrique. Un ouvrage à ne pas rater si on veut vraiment prendre conscience de la réalité du monde dans lequel nous vivons et ne pas avoir honte quand nos enfants ou nos petits enfants nous demanderons des comptes dans quelques années.

4,5/5

08:42 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0)

14/03/2021

Liaisons périlleuses au Costa Rica (Ena Fitzbel)

Liaisons périlleuses au Costa Rica.jpgLa jeune et jolie Diane Fouché, rédactrice en chef du magazine féminin à succès « Belle pour la vie » est sur le point de partir pour une semaine de reportage dans la forêt vierge du Costa Rica. Elle doit être accompagnée par Fred, son photographe attitré et aidé par un certain Marc Charleroi, guide patenté dans la région et ancien des forces spéciales canadiennes qui se révèle très vite comme un individu aussi fruste que peu galant. Et voilà que la veille du départ, Fred se retrouve hospitalisé de toute urgence en raison d’une péritonite aigüe. Diane devra donc assurer seule son expédition avec le beau Tarzan qui ne la laisse pas indifférente. Même si elle repousse toutes ses premières tentatives de rapprochement, la suite des aventures pourrait être bien différente…

« Liaisons périlleuses au Costa Rica » est un cours roman érotico-sentimental, en fait le premier épisode d’une saga prévue pour rendre accro les lectrices. Ce format « novella » permet de démultiplier les séquences tout en maximisant les profits des éditeurs. Le risque c’est que le premier mini-tome ne serve que de test ou de mise en bouche, tel un teaser de cinéma. Et là, mis à part le style fluide mais quelconque de la narratrice, on ne trouvera ni originalité, ni trouvaille particulière, ni rebondissements, ni fin surprenante. Tout est controuvé, rabâché déjà cent ou mille fois dans ce genre littéraire, à la limite de l’ennuyeux. Les scènes sont racontées deux fois du point de vue des deux protagonistes, ce qui permet de délayer l’historiette tout en tirant à la ligne. Quant à la problématique est simpliste. C’est « Tu veux ou tu veux pas ? » voire « Tu couches ou tu couches pas ? » et rien de plus. Pas la peine de spolier la fin, on la connait dès la première page ! Il y a un public dont je ne fais pas partie pour ce genre de niaiserie romantique…

2,5/5

08:37 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0)