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04/08/2021

Trois fois veuf ? (Robbie Schwelle)

Trois fois veuf ?.jpgOlivier, informaticien, 50 ans, vient de perdre son épouse Mélanie, 34 ans, décédée suite à une crise cardiaque suivie d’une chute dans un escalier. Il se retrouve veuf alors que son couple battait déjà de l’aile et n’était plus que de l’histoire ancienne. Depuis longtemps, tous deux faisaient chambre à part. Suspicieux, Olivier avait découvert l’existence d’un certain Laurent en fouillant dans le répertoire du téléphone de Mélanie. Auparavant, il avait vécu dix ans avec Marina qui avait découvert l’infidélité de son mari lors d’une croisière en Méditerranée qui tourna carrément au cauchemar quand elle se retrouva face à sa rivale. Et pour ne rien arranger, Marc, le meilleur ami d’Olivier, disparut mystérieusement, sans doute passé par-dessus bord. S’était-il suicidé ou avait-on voulu se débarrasser de lui ?

« Trois fois veuf ? » est un roman de fort belle facture aux limites du sentimental, du psychologique et du thriller. Il est d’une lecture d’autant plus agréable que l’écriture est fluide et que l’intrigue est distillée de manière « chorale », chacun des protagonistes s’exprimant à tour de rôle. Le lecteur découvre ainsi les différents points de vue sur cette affaire et se fait assez vite une opinion, le point d’interrogation du titre l’ayant déjà un peu mis sur la voie. Les personnages bien campés, bien pétris d’humanité sont attachants, tout particulièrement les femmes, romantiques, soumises ou rebelles, et même, dans une moindre mesure, Olivier, le personnage clé, moderne Barbe-bleue, mal-aimé et mal-aimant qui finit d’ailleurs par où il a failli. À noter une grande finesse dans la description de la psychologie des personnages qui fait que le lecteur en arrive à vivre ce drame de l’intérieur. Petit bémol : présence de quelques coquilles, heureusement peu nombreuses. À découvrir absolument.

4,5/5

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01/08/2021

Africa Trek 1 (Sonia & Alexandre Poussin)

Africa Trek 1.jpgParti du Cap de Bonne Espérance le 1er janvier 2001, Sonia et Alexandre Poussin veulent traverser à pied toute l’Afrique de l’extrême sud au nord et atteindre Jérusalem, soit un périple fou de 14 000 kilomètres qui devra leur prendre plus d’une année et demi. Ils commencent par traverser l’Afrique du Sud avec l’aide à chaque étape de fermiers boers qui les hébergent et les protègent, puis le Lesotho, petit territoire d’altitude nettement plus accueillant. La traversée du Zimbabwe leur fait découvrir un pays ravagé depuis des années et même détruit par la dictature crypto-communiste de Mugabe. Suivent le Mozambique, le Malawi et la Tanzanie. Partout une misère plus ou moins terrible, mais partout aussi une immense chaleur humaine. Ce périple aussi unique qu’extraordinaire s’achève le 15 juin 2002 avec l’ascension du Kilimandjaro, après 7000 km parcourus « pedibus jambus ».

« Africa Trek » est le premier volume d’un diptyque présentant le récit d’un périple hors norme. Peu de courageux s’étant lancé un pareil défi. C’est l’occasion pour le lecteur de découvrir la véritable réalité de l’Afrique, non celle des safaris, des lodges et des hôtels de luxe pour touristes, mais celle des vrais gens, du petit peuple, celle qu’on ne découvre qu’au rythme lent de ses pas. « Pourquoi marchez-vous comme cela ? » leur demandent-ils. « Pour vous rencontrer ! », répondent les Poussin. Cet exploit n’aurait pas été possible sans des aides de toutes sortes (fermiers blancs, congrégations, missions religieuses, représentants d’ONG, etc.) En fin de volume, leur liste représente la bagatelle de six pages ! Le lecteur apprendra aussi que l’esclavage ne fut pas tout à fait ce qu’on raconte partout, qu’il y en eut un très florissant du côté de Zanzibar, que certains croient que pour se débarrasser du sida, il faut absolument violer une jeune vierge ainsi que toutes sortes de coutumes plus bizarres les unes que les autres. Un moment dramatique se joue lors d’une grave crise de paludisme qui les frappe simultanément en Tanzanie. Et l’apothéose, c’est la montée dantesque au plus haut sommet du continent. Un excellent livre d’aventures vécues à conseiller à tous les amateurs de voyages et de grands espaces…

4,5/5

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29/07/2021

L'antisémitisme sans complexe ni tabou (Hervé Ryssen)

LAntisemitisme-sans-complexe-ni-tabou_2061.jpgUn peu partout et depuis de nombreuses années, l’antisémitisme fait la une de l’actualité à l’occasion de procès retentissants et de sanctions particulièrement sévères. Les Juifs se disent victimes de préjugés anciens, infondés, ne reposant sur rien. La seule explication serait que des sociétés en crise auraient nécessairement besoin de s’en prendre à un bouc émissaire, un coupable tout désigné sur lequel on pourrait décharger toutes leurs frustrations. Pourtant tout au long de l’Histoire du monde, tout le monde s’en est pris à eux, à un moment ou à un autre : les Egyptiens, les Babyloniens, les Perses, les Grecs et les Romains, catholiques, orthodoxes et musulmans confondus. Partout et toujours, les Juifs ont été en butte à l’hostilité des peuples qui les accueillaient et finalement expulsés des pays où ils vivaient. (Espagne, France, Angleterre entre autres.) Que doit-on en conclure ?

L’antisémitisme sans complexe ni tabou est un essai documenté et en aucun cas un pamphlet. L’auteur appuie toutes ses affirmations sur des citations d’auteurs juifs plus ou moins célèbres comme Freud, Attali, Bernard-Henry-Levy, Heine, Spinoza et des dizaines d’autres. Cela donne une impression de compilation un peu lassante d’autant plus que cet ouvrage n’apporte pas grand-chose de nouveau par rapport aux autres travaux de l’auteur. Cela fait un peu « best of ». Mais cet ouvrage demeure intéressant par le fait qu’il apporte une définition précise à une notion, un concept qui n’est pas une simple opinion, mais un délit du point de vue juridique, si on s’est réfère aux lois Fabius-Gayssot. Seul petit reproche : trop de coquilles et d’erreurs grammaticales ou orthographiques parsèment ce texte.

3,5/5

08:24 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0)

26/07/2021

Le nouveau rapport de la CIA (Collectif)

Le nouveau rapport de la CIA.jpgComment sera le monde en 2025 ? Les Etats-Unis garderont-ils tout ou partie de leur leadership ? La mondialisation aura-t-elle avancé à pas de géant ? En plus d’être l’usine du monde, la Chine en sera-t-elle le modèle démocratique de référence ? Les migrations du sud vers le nord vont-elles encore s’accroître avec le dérèglement climatique ? Une humanité de 9 milliards d’individus ne va-t-elle pas épuiser les ressources de la planète ? Une gouvernance mondiale résoudra-t-elle tous les problèmes ? Les ONG et les multinationales vont-elles supplanter les gouvernements ? Les états-nations vont-ils disparaître ? Le dollar restera-t-il la monnaie de référence ? Voici quelques-unes des innombrables questions auxquelles les auteurs de ce livre tentent d’apporter des réponses plus ou moins probables.

« Le nouveau rapport de la CIA » est un essai géostratégique qui se veut exhaustif grâce à un certain nombre de scénarios possibles mais souvent peu crédibles (les auteurs le reconnaissant eux-mêmes). L’ennui, c’est qu’il laisse le lecteur sur sa faim avec une étrange impression de déjà vu, de pas très original et même de pas très pertinent. La montagne CIA a eu besoin de centaines d’experts internationaux pour accoucher de cette pauvre souris ! En fait, on comprend très vite que ces grands « sachants » se sont contenté de poursuivre sur leurs lancées toutes les grandes tendances actuelles (mondialisme, changement climatique, surpopulation, terrorisme islamique, bulle économique, etc) sans anticiper les véritables chocs, incidents et ruptures de rythme qui pourraient complètement changer la donne et rebattre les cartes comme l’incroyable crise sanitaire que nous subissons depuis déjà presque deux années. À leur décharge, il faut noter que cet ouvrage a été édité en 2009, donc écrit en 2007/2008. Il est donc déjà totalement obsolète. Seule la page 240 envisage une éventuelle pandémie, mais plutôt du type H1N1, c’est-à-dire sans grandes conséquences économiques et politiques. À croire que même la CIA ne savait pas ce qui se tramait depuis des lustres dans les coulisses de Davos, de la Trilatérale, du CFR et autres véritables hauts lieux de pouvoir. Difficile à admettre. Pour avoir une aussi vague idée du sombre avenir qui nous attend, autant aller se faire tirer les cartes chez Mme Irma !

2,5/5

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23/07/2021

Globalia (Jean-Christophe Rufin)

Globalia_5273.jpegKate et son compagnon Baïkal pénètrent dans une immense salle de trekking recouverte d’un dôme de verre comme le sont toutes les infrastructures de Globalia. Ils font partie d’un groupe d’une quarantaine de randonneurs pratiquant leur loisir en vase clos. Baïkal demande à Kate de se laisser distancer par le groupe pendant qu’il filera sur l’avant. Sous le couvert d’un petit bois, il la rejoint et, à l’aide de quelques outils, déverrouille une trappe d’évacuation d’eau, ce qui leur permet de passer clandestinement dans une non-zone. Pendant ce temps, Ron Altman, vieux dirigeant à qui on a déjà signalé l’évasion des deux jeunes gens, s’intéresse particulièrement à leur cas. Il songe à faire jouer au jeune homme le rôle de nouvel ennemi public, histoire de maintenir l’ambiance de peur qui règne en permanence à Globalia. Très vite capturé et incarcéré, Baïkal finit par se retrouver dans la somptueuse résidence de Cape Cod prêtée à Altman qui lui propose d’être renvoyé d’où il vient, mais cette fois sans la présence de Kate qui a également été arrêtée…

« Gobalia » est un roman d’anticipation intéressant, agréable à lire, quoiqu’un peu faible du point de vue de l’intrigue. La fin naïve et presque en happy end peut décevoir. Cependant la description de ce monde dystopique ressemble étrangement à ce qui nous attend et dont ne vivons actuellement que les prémisses (rappelons que pour les anglo-saxons « globalism » signifie pour nous « mondialisme »). Globalia n’est rien d’autre qu’une démocratie poussée aux limites extrêmes de ses possibilités de contrôle et de manipulation des individus. Un monde tellement oppressant que quiconque d’à peu près normal n’a qu’une envie, celle de le fuir. Ruffin fait preuve d’un talent de visionnaire ou de personne très bien informée. Son univers ressemble comme deux gouttes d’eau à celui prôné par Klaus Schwab, l'homme de Davos et du « grand reset ». On y trouve entre autres un « minimum prospérité » (revenu universel). Les livres papier ont disparu. L’histoire est revisitée en permanence. Plus de datation. On compte par cycles de 60 ans et on repart à zéro. On court après l’éternelle jeunesse. La gouvernance est basée sur la peur des attentats terroristes qui ne sont que des opérations sous faux drapeaux. Il ne manque qu’un virus très très mortel ! Il n’y a qu’une seule vérité, celle diffusée par les médias officiels et gobée par une majorité hébétée. Globalia étant toujours dans le camp du bien, chaque fois qu’elle bombarde un secteur de la non-zone, elle l’accompagne d’une distribution de nourriture aux populations survivantes. À noter également, l’histoire de Ron Altman, tireur de ficelles cynique et frustré, qui ressemble assez à celle d’un certain Georges Soros. Un livre qui donne à réfléchir.

4/5

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19/07/2021

La traversée (Philippe Labro)

La-Traversee .jpegSouffrant d’un grave œdème du larynx, Philippe Labro se retrouve intubé dans le service de réanimation de l’hôpital Cochin à Paris. Il reste plusieurs jours dans un état semi-comateux, perfusé, relié à des machines à oxygène et ligoté sur son lit. Il a l’impression que tout un aréopage de connaissances déjà mortes se tiennent alignées le long d’un des murs de sa chambre. Elles l’incitent à venir les rejoindre dans l’au-delà. Labro se retrouve à entendre non pas une voix intérieure, mais deux. L’une lui conseille de se laisser aller et d’accepter de mourir alors que l’autre le pousse à se battre et à lutter de toutes ses forces pour revenir vers la vie. Un jour, il fait l’expérience d’une NDE (Near Death Experience) ou d’une EMI en français (Expérience de Mort Imminente). Il a l’impression d’être extrait de son corps physique et d’être entraîné à toute allure dans un couloir très sombre. Une sorte de trou noir. Il en vivra ensuite une seconde, mais cette fois beaucoup plus lumineuse, plus apaisante, plus rassurante…

« La traversée » est le témoignage touchant et émouvant d’un écrivain parvenu aux portes de la mort et même un peu au-delà. Aucun mysticisme dans ce récit (ni ange, ni présence divine). Et pourtant Labro, certainement athée ou fort peu croyant, refuse absolument de s’en tenir aux explications rationalistes habituelles que l’on sert en pareilles circonstances. Ces visions seraient dues à des hallucinations causées par la prise de médicaments ou par une réaction du cerveau à certaines douleurs extrêmes. En ces moments dramatiques, on dit que le mourant revoit défiler tout le film de sa vie. Ce fut le cas pour l’auteur, mais par flashs et éclairs confus, sans logique ni chronologie. Le récit est construit un peu sur le même schéma. Le style est assez agréable à lire en dépit d’un bizarre besoin de l’auteur de passer d’un pronom personnel à un autre au fil des chapitres ou paragraphes. Il parle de lui à la première personne du singulier puis à la troisième avec quelques détours à la deuxième du pluriel quand il veut s’adresser au lecteur. Ouvrage intéressant pour tous ceux qui s’intéressent à la vie après la vie, mais également aux conditions de travail des soignants en service de réanimation. Un Labro qui mérite le détour.

4/5

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16/07/2021

Georges Carpentier, l'incroyable destin d'un boxer devenu star (Stéphane Hadjeras)

Georges Carpentier.jpgGeorges Carpentier, né à Liévin dans une modeste famille de mineurs le 12 janvier 1894 et mort à Paris le 27 octobre 1975, fut le premier boxeur professionnel français remporter le titre de champion du monde de boxe anglaise. Champion de France professionnel à de multiples reprises, il s’imposa avant la Première Guerre mondiale comme champion d’Europe des poids lourds. Sergent aviateur pendant la Grande Guerre, il fut blessé avant de réintégrer la vie civile. En 1919, « le grand Georges » marqua l’histoire du sport français. En Grande-Bretagne et aux États-Unis, il fut même célébré comme le symbole d’une France à son apogée sportif. Sa victoire par KO contre Battling Levinsky le 12 octobre 1920 à Jersey City aux États-Unis lui permit de conquérir le titre de champion du monde. Son combat perdu sans démériter face à Jack Dempsey l’année suivante renforça sa légende et lui offrit une notoriété mondiale. Mais ce revers marqua le déclin de son exceptionnelle carrière, ponctuée par la perte de ses titres au profit de Battling Siki sur une controversée bien qu’incontestable défaite. S’il prouva jusqu’au bout qu’il restait un champion hors du commun, notamment lors de sa défaite pleine de panache face à Gene Tunney, il dut mettre un terme à sa carrière en 1926.

Cette biographie d’un boxeur devenu star au tout début de l’autre siècle est d’une grande qualité (l’abondance de notes et la dizaine de pages de sources sans parler du tableau exhaustif des combats en fin de volume en attestent) et d’un abord facile et agréable en raison du style fluide de l’auteur et de l’intérêt de l’histoire elle-même. Cet ouvrage ne se lit pas, il se dévore comme un roman. Il vient à point nommé dans une époque désenchantée où le souvenir de ce héros exceptionnel qui déplaça les foules et souleva l’enthousiasme de millions d’amateurs des deux côtés du Channel et de l’Atlantique ne donne lieu qu’à quelques noms de rues, de gymnases et autres salles de boxes. Le lecteur de ce bel ouvrage illustré de plusieurs photos d’époque apprendra également beaucoup de choses sur le personnage exceptionnel, sur sa carrière cinématographique, sur sa conduite courageuse comme pilote d’avion pendant la première guerre mondiale et sur sa reconversion dans le monde du music-hall et dans son bar parisien. Parti du plus bas de la société, le p'tit gars de Liévin réussit, grâce à sa technique pugilistique hors pair et à son courage remarquable, à monter jusqu’au sommet de la société. Il côtoya bien des grands de ce monde. Preuve que l’ascenseur social ne fut pas toujours en panne !

4,5/5

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13/07/2021

Garrett, détective privé / T1 La belle aux bleus d'argent (Glen Cook)

La-Belle-aux-bleus-dargent_3939.jpegUn matin de gueule bois, Garrett, détective privé, est réveillé en sursaut par de violents coups frappés à sa porte. Ce sont les Tate accompagnés de Rose, jeune cliente plutôt teigneuse, qui insistent pour qu’il prenne en charge une affaire délicate : retrouver Kayanne Kronk, la maîtresse de Denis, leur oncle défunt et ancien compagnon d’armes de Garrett pour que celle-ci puisse hériter d’une fortune colossale. L’ennui, c’est qu’elle se cache quelque part dans le Cantard, région particulièrement dangereuse où elfes, gnomes, grolls, vampires et autres centaures se livrent une guerre interminable et sans merci. Heureusement, Garrett pourra être aidé dans sa quête par l’homme mort, les géants triplés et quelques autres étranges personnages aussi vilains qu’efficaces !

Ce premier épisode des aventures de « Garrett, détective privé » relève du monde de la fantaisie humoristique. D’une grande simplicité, l’intrigue repose entièrement sur la recherche d’une personne qu’on ne trouve qu’en toute fin, une sorte d’Arlésienne perdue dans le désert. Les combats ne manquent pas, tout comme les rencontres de personnages inquiétants tels les zombies de la fin. Tout le plaisir de la lecture repose sur le ton humoristique, un brin décalé, « so british » de Cook, ce qui est assez étonnant pour un Américain. L’ensemble est distrayant et de lecture facile, mais de là à comparer Cook à Pratchett et à Chandler, comme le prétend la quatrième de couverture, il y a un gouffre qu’on nous permettra de ne pas franchir.

4/5

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11/07/2021

L'histoire de John Law (Pierre Jovanovic)

L'histoire de John Law.jpgFils d’un orfèvre écossais, le jeune John Law commence par mener une vie dissolue de joueur particulièrement chanceux. Il doit quitter l’Angleterre suite au décès d’un noble qu’il combattit en duel. Il voyage un peu partout en Europe en accumulant les conquêtes féminines et les gains sur les tables de jeux. S’inspirant de la réussite du commerce hollandais, il imagine un système financier qui doit doper les économies par la création monétaire ab nihilo, le papier monnaie. Et le 2 mai 1716, le Régent l’autorise par un édit officiel à créer une banque de crédit ne reposant que sur les fonds personnels de Law (6 millions de livres soit 48 millions d’euros) divisés en 1200 actions de 5000 livres chacune (40 000 euros). Puis il prend le contrôle de la Compagnie des Indes en mettant peu à peu en vente les actions. Rue Quicampoix, la folie spéculative s’empare de Paris. Tout le monde veut investir. La valeur des actions monte en flèche. Jusqu’au jour où les gens commencent à vouloir « réaliser », c’est-à-dire vendre pour récupérer leur gain. Le cours s’effondre. La défiance s’installe. Law a beau vouloir prendre des mesures autoritaires pour soutenir le papier, rien n’y fait, c’est le commencement de la fin, l’effondrement du « Système » et la fuite à l’étranger pour échapper à la colère de tous les porteurs floués…

« L’histoire de John Law » est un essai historique d’assez bonne qualité sur un personnage atypique, génie mathématique qui sut intéresser le Régent, homme friand de nouveauté et toujours à la recherche de n’importe quel moyen pour renflouer les caisses de l’État, mises à mal par les guerres de Louis XIV. Law ne tira aucun profit de ses opérations financières. Ses biens furent saisis. Il mourut dans la misère. Le principal intérêt de ce livre réside dans le parallèle que le lecteur peut faire avec les réalités économiques actuelles, les risques de la planche à billets, des bulles financières et autres cycles inflation/déflation/hausse des prix et ruine des petits porteurs pendant que des fortunes se bâtissent en un temps record. Et rien n’a changé sous le soleil, les banquiers ont juste « amélioré » (comprendre « aggravé ») le système Law. La fin, signée Adolphe Thiers, est particulièrement intéressante en raison du parallèle qu’il fait entre Law, la crise des assignats et la débâcle de la Banque d’Angleterre au XVIIIè. Seule faiblesse du livre un peu trop de répétition des évènements, avec rappel des épisodes précédents presque à chaque chapitre.

4/5

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08/07/2021

Entretiens avec un ermite de la Sainte Montagne sur la prière du cœur (Hiérothée Vlachos)

Entretien avec un ermite.jpgQu’est-ce que « la prière du cœur », appelée également « prière de Jésus » ? Un peu à la manière des « Ave Maria » catholiques, il s’agit pour les orthodoxes de répéter la courte supplication suivante : « Seigneur Jésus, fils du Dieu vivant, prends pitié de moi, pêcheur ». Pour le néophyte qui vient l’apprendre d’un moine du mont Athos, c’est ni plus ni moins que le « battement mystique de notre cœur », la voie magistrale de progression vers une spiritualité menant à l’illumination et l’un des piliers fondamentaux de la mystique orthodoxe. Elle permet une montée en puissance sur la voie de l’ascétisme, une purification de la partie passionnelle de l’âme, une acquisition de l’infaillibilité et une participation à la vie de la bienheureuse Trinité à condition de respecter un certain nombre d’obligations. Vivre dans la triple pauvreté, matérielle (dénuement physique), spirituelle (obéissance) et corporelle (chasteté). Toujours rechercher le silence et le recueillement. Dieu ne peut pas s’exprimer dans le bruit et l’agitation. Ne pas chercher à brûler les étapes. Faire preuve de patience et d’humilité en toutes choses. Et être toujours accompagné d’un père spirituel pour vous aider à discerner le bien du mal, les manifestations divines des agissements du malin.

Ces entretiens sont un traité de spiritualité et de mysticisme de très haut niveau. Ils pourraient représenter le dernier volet d’une quadrilogie formée avec trois autres ouvrages traitant du même sujet par d’autres aspects : « Le pèlerin russe », « Petite philocalie de la prière du cœur » et « Paroles des Anciens, apophtegmes des pères du désert », tant ces textes sont voisins ou complémentaires. Celui-ci n’a pas la fraicheur naïve du pèlerin, mais il permet de mieux comprendre sa démarche. Et, comme les deux derniers, il regorge de citations de saints orthodoxes et de pères du désert, ces premiers ermites, moines et ascètes qui se réfugièrent dans les déserts du Moyen-Orient pour mieux se rapprocher du Créateur. Même si cette voie semble difficile, la lecture et la compréhension de la méthode ne l’est pas, ce qui est souhaitable dans le cadre d’un ouvrage de vulgarisation qui peut intéresser chercheurs de vérité, théologiens et amateurs de spiritualité, lesquels d’ailleurs ne manqueront pas de relever toutes les similitudes avec les voies de méditation et d’illumination orientale.

4/5

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