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03/11/2021

La face cachée de Reporters sans frontières (Maxime Vivas)

La face cachée de reporters sans frontières.jpgReporters sans frontières déclare vouloir défendre le droit d’expression des journalistes partout dans le monde et sous quelque régime que ce soit. Les gens imaginent que cela entraine nécessairement pour eux-mêmes une information objective et honnête. Il n’en est rien. Reporters sans frontières ne fait que promouvoir la liberté du bourrage de crânes pratiqué par des journalistes qui ne méritent plus d’autres noms que ceux de commissaires politiques ou de perroquets du pouvoir en place et de la pensée unique globalisée et upérisée. Celle-ci triomphe par une pléthore de titres et d’émissions répétant à l’unisson et à l’infini le même credo. Et Reporters sans frontières ne lève jamais le petit doigt pour soutenir les rares publications dissidentes menacées par l'oligarchie. Il s’insurge sur les exactions commises dans les pays du tiers monde, mais jamais contre celles commises par les Etats-Unis. En Irak, des journalistes sont flingués par des GI, fort peu de réaction. À Guantanamo, un journaliste se retrouve incarcéré et torturé pendant plus de quatre ans dans l’indifférence de RSF. Au Vénézuéla, un putsch raté est enclenché contre Chavez. RSF se range aux côtés des mutins soutenus par les Etats-Unis. L’organisation dénonce Cuba, mais jamais les USA…

Cet ouvrage est un essai analysant une ONG qui semble avoir pas mal à se reprocher. Très vite l’analyse tourne au réquisitoire en bonne et due forme. Le lecteur apprendra un certain nombre de choses intéressantes. Par exemple que les mécènes de RSF sont la CIA, la NED, l’USAID, l'Open Society de Soros et divers autres oligarques. Celui qui paie l’orchestre choisit la musique dit-on. La mansuétude vis-à-vis des Américains n’est donc pas étonnante. Une très petite partie de ces fonds va aux journalistes en détresse, l’immense majorité passe dans des frais de fonctionnement somptuaires. Robert Ménard, qui depuis s’est reconverti en politicien local, fut d’abord assureur, manœuvre, apiculteur, avant d’atterrir à Radio-France-Hérault. Avec Rony Brauman de Médecins sans frontières et Claude Guillebaud, il fond a cette officine à indignations variables « pour promouvoir des formes de journalisme alternatif. » Nous aurions préféré autre chose bien sûr. Avec cet ouvrage d’une lecture un peu laborieuse, le voilà rhabillé pour l’hiver et nous déçus une fois de plus de découvrir cette face cachée si peu reluisante. Encore une, après l’ARC de Crozemarie et tant d’autres…

3/5

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31/10/2021

Thomas Sankara, l'espoir assassiné (Valère D. Somé)

 

Thomas Sankara l'espoir assassiné.jpgThomas Sankara (1949 – 1987), militaire anti-impérialiste, panafricaniste et tiers-mondiste ne fut chef de l’Etat de la Haute-Volta, rebaptisée « Burkina-Faso », que quatre années, de 1983 à 1987. Brillant officier, il prit le pouvoir à la faveur d’un putsch qu’il organisa en compagnie de Compaoré, Lingani et Zongo. À marche forcée, il tenta de mener diverses réformes pour son pays : lutte contre la corruption, contre la pauvreté, alphabétisation, émancipation des femmes et de l’ancien colonisateur, rejet de la dette et refus de l’aide du FMI. Il fut renversé par un autre coup d’état fomenté par Blaise Compaoré, son ami de toujours, et assassiné par un commando militaire, le 15 octobre 1987. Personnage gênant pour l’oligarchie mondialiste, il fut considéré comme le Che Guevara africain. Il est aussi surnommé « le président des enfants » ou « le président des pauvres ». Il a même été proclamé « modèle de la jeunesse africaine » lors de forums sociaux à Bamako et à Nairobi. Quasiment un nouveau Gandhi ou un autre Martin Luther King…

Cet ouvrage écrit par un de ses proches, ancien ministre de l’enseignement et de la recherche de son gouvernement, est à la fois un témoignage et un essai politique. C’est d’ailleurs ce second aspect du livre qui est de loin le moins intéressant voire le plus rébarbatif. Autant le récit de la fin tragique d’un personnage politique sans doute assez idéalisé peut être émouvant, autant les longs développements idéologiques avec analyse des options des différents groupes et groupuscules de la scène burkinabé ne sont que d’un intérêt moyen pour ne pas dire qu’ils ont vite fait de lasser le lecteur. Une fois de plus, la Révolution aura fini par dévorer ses propres enfants. L’Afrique n’aura pas dérogé à cette triste règle. Cet assassinat fit régresser le pays. Compaoré poursuivit de sa vindicte de nombreux sankaristes dont Somé qui tâta par deux fois de la prison. Il alla même jusqu’à liquider les deux derniers comparses, Lingani et Zongo. De sorte que des esprits taquins ou désespérés taguèrent « 4 – 1 = 0 » pour bien illustrer qu’avec l’élimination de Sankara, c’était l’espoir qui disparaissait. Le lecteur découvrira que le leader burkinabé s’était auparavant mis à dos Khadafi à cause du Tchad ainsi que Mitterand, Eyadéma et Houphouët-Boigny. De là à imaginer autre chose que l’ambition personnelle d’un Compaoré, il n’y a qu’un pas que nous ne franchirons pas faute de preuves.

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29/10/2021

Le complot mondialiste (Philippe Ploncard d'Assac)

Le complot mondialiste.jpgD’après l’auteur, la France n’est pas née en 1789 comme le prétend Robert Badinter, mais en 436 avec le baptème de Clovis et la promesse de Tolbiac qui se perpétuera au fil des siècles avec les sacres des rois de France à Reims et sera confirmée par la consécration de la France au Sacré-Cœur par Louis XIII en 1682. Tant que la monarchie est restée fidèles à ses principes, la France s’est développée jusqu’à devenir la première puissance mondiale sous Louis XIV. Mais avec la révolution de 1789, on entre dans une ère nouvelle. Le but des révolutionnaires est déjà d’instaurer la « république universelle », autant dire le mondialisme. Et quand les Jacobins crient que la patrie est en danger, il faut comprendre que c’est la révolution qui l’est. Ils commencent déjà à changer le sens des mots. La patrie n’est plus la terre de nos pères et de nos aïeux, mais une simple notion d’universalité cosmopolite. La république universelle n’est qu’une construction idéologique. Pour y parvenir, il faut du passé faire table rase. La nation idéologique s’oppose à la nation charnelle et tend à la détruire.

« Le complot mondialiste » est un essai géopolitique bien étayé et bien argumenté. Après une intéressante analyse historique démontrant que ce que nous vivons est la conséquence logique d’un projet remontant fort loin dans le passé, l’auteur passe aux récents développements de ce plan : les guerres en Irak, en Afghanistan, les attentats du 11 septembre, les affaires de l’Ossétie du Sud et de la Georgie, les attentats de New-York, Madrid et Londres (tous perpétrés un 11 du mois, bizarre n’est-il pas ?) qui pourraient n’être que des opérations sous faux drapeau. Publié en 2010, cet ouvrage ne traite pas de tous les conflits (Libye, Syrie) et crises ultérieures (Covid) bien entendu. En montrant que les interventions de Poutine ont stoppé la progression des mondialistes, l’auteur se montre assez optimiste pour l'avenir. Ce qui s’est produit ensuite permet d’en douter. Il pense qu’une volonté politique suffisante, qu’une mobilisation d’un peuple bien averti du danger, doit pouvoir conjurer la menace. « Le propre des faux principes est de porter en eux les germes de leur auto-destruction », écrit-il. Intéressant diagnostic, même si l'on ne partage pas toutes les idées de Philippe Ploncard d'Assac.

4/5

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24/10/2021

Industrie vaccinale (Marc Vercoutère)

Industrie vaccinale.jpgÀ chaque crise sanitaire, l’OMS s’appuie sur des experts en statistiques, en catastrophisme et en marketing pour faire appliquer le principe de précaution surtout par les pays riches. Elle reprend toutes les théories prédictives les plus alarmistes du CFR ou autres. Ainsi, nous avait-on prédit 500 000 morts en France pour la grippe aviaire. Ils se résumèrent à quelques cas. Le gouvernement fédéral américain octroya la bagatelle d’un milliard de dollars à cinq entreprises pharmaceutiques pour qu’elles produisent un vaccin contre ladite grippe. L’ennui, c’est que de nombreux experts estiment qu’aucun vaccin ne peut être vraiment efficace contre un virus capable de muter sans cesse. Fin avril 2009, avec l’arrivée de la grippe porcine (H1N1), on a les prescriptions systématiques de Tamiflu, puis la vaccination de masse. Les usines tournent à plein régime. Bachelot commande 90 millions de doses pour la France. Une bonne partie sera recyclée en Afrique. Quand on sait que l’immunité naturelle est de très loin supérieure à l’immunité artificielle, on est en droit de se demander si elle ne devrait pas être privilégiée et si d’autres voies thérapeutiques que ces inoculations ne pourraient pas être envisagées.

« Industrie vaccinale » est un essai médical de haut niveau, fort bien argumenté, sourcé et étayé, qui retrace l’histoire des pandémies (à l’exception de celle que nous vivons encore aujourd’hui). Il n’est pas inintéressant de se replonger dans cette très longue liste. Depuis quelques dizaines d’années, nous avons eu droit au SRAS, à la grippe A H5N1, à la grippe A H1N1, au syndrome de la guerre du golfe et à de multiples scandales comme ceux de la Thalidomide, du Vioxx, du Prozac, des statines, des hormones de croissance, du vaccin contre l’hépatite B ou du Régent. À chaque fois, c’est le même scénario, le même narratif. Des médecins de plateau télé, pourris de conflits d’intérêts, pour ne pas dire corrompus par Big Pharma, viennent faire la publicité du nouveau produit et quelque temps plus tard, on s’aperçoit qu’il provoque des effets secondaires plus ou moins néfastes. Peu importe les dégâts causés, l’industrie pharmaceutique se sera gavée. À elle, les bénéfices, à nous, les risques. Ouvrage intéressant bien qu’un peu aride (un glossaire de termes techniques en fin de volume aide à la compréhension). À conseiller à tous ceux qui cherchent à mieux comprendre ce que nous vivons. Il est toujours bon de prendre un peu de recul historique.

4/5

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21/10/2021

Un été en roulotte (Jean-Côme Noguès)

Un été en roulotte.jpgMarguerite et Augustin, couple de retraités, habitent une vieille maison plutôt vétuste. Un jour, Marguerite entend des craquements sinistres. Elle en parle à Augustin qui n’a rien remarqué. Mais quand quelque chose de grave est sur le point de se produire, elle sent des picotements dans son chignon. Cette faculté étrange de Marguerite permet au couple de sortir précipitamment de leur maison juste avant que celle-ci ne s’effondre. N’ayant plus de toi, ils décident de partir sur les routes de France, à l’aventure, dans une roulotte prêtée par un ami. Elle sera tirée par le cheval Papillon. Et ils emmèneront avec eux la poule Coquille et le chat Mandrin. Mais une présence inquiétante semble les suivre à la trace partout où ils vont…

« Un été en roulotte » est un charmant roman pour enfants ou jeunes ados, mais qui peut parfaitement être lu également par des adultes appréciant les valeurs, la poésie et les histoires pleines de bons sentiments. On ne peut qu’être touché par ce vieux couple qui a tout perdu et qui se lance dans une grande aventure. Ils quittent très vite les routes pleines de véhicules pour aller se perdre dans de petits chemins plus tranquilles. Leur périple les amènent en Auvergne, dans le Jura, les Alpes, le midi, un véritable tour de France. La présence d’animaux facétieux apporte une note de fraicheur qui plaira forcément aux plus jeunes. Et la chute reste dans le ton positif de tout le livre. Si on y ajoute un style agréable, vivant et fluide, on ne pourra que conseiller à tous la lecture de ce joli roman. À noter également les très délicates illustrations de Sylvaine Alloy.

4,5/5

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18/10/2021

Le pion blanc des présages (David Eddings)

Le pion blanc des présages.jpgLe monde était jeune alors, les Dieux vivaient en harmonie et les hommes ne formaient qu’un seul peuple. Aldur le Sage façonna un globe au pouvoir immense, l’Orbe. Mais Torak, le dieu jaloux, s’en empara au prix d’une main et d’un visage brûlé, et plongea l’univers dans le chaos. L’Orbe fut caché. Les dieux se retirèrent et les hommes se divisèrent. De nombreux siècles plus tard. L’Orbe a disparu à nouveau. L’immortel sorcier Belgarath sait que l’avenir de l’humanité repose sur un unique mais très vulnérable pion, le jeune Garion, âgé d’une quinzaine d’années, qu’il avait confié des années plus tôt à Dame Pol alors qu’il n’était qu’un nourrisson orphelin. Il n’est donc qu’un petit valet de ferme qui ignore tout de son ascendance et de sa destinée.

« Le pion blanc des présages » est le premier tome d’une trilogie titrée « La Belgariade » relevant des sagas de fantaisie à l'américaine. La quatrième de couverture proclame que cet ouvrage est un « cycle majeur qui trouve sa place aux côtés du « Seigneur des Anneaux ». Cette affirmation demande à être précisée. L’auteur (ou plutôt les auteurs car Eddings a écrit avec son épouse semble-t-il) s’est très largement inspiré du chef-d’œuvre absolu de Tolkien. L’ennui, c’est que l’élève n’arrive pas à la cheville du maître. Il fait du Tolkien sans le souffle, sans la mystique et sans l’esprit ! Par exemple, il a juste remplacé l’anneau magique par une boule magique et le hobbitt par un valet de ferme. Et on pourrait continuer longtemps dans les comparaisons sur les personnages. Le pire vient de la faiblesse de l’intrigue. Il ne se passe pas grand-chose dans ce premier tome. On présente les personnages et on commence une très longue quête de l'Orbe un brin ennuyeuse. Seul point positif : le style est très fluide, ce qui permet une lecture aisée et agréable.

4/5

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14/10/2021

Blanche-Neige contre Merlin l'Enchanteur (Catherine Dufour)

Blanche neige contre merlin l'enchanteur.jpgAu début du début, au commencement du commencement, la Terre était plate comme une crêpe ou comme une galette. Mais un jour Dieu claqua des doigts et la Terre se retrouva ronde. L’ennui, c’est que quand une main cosmique pétrit une crêpe pour en faire une boulette, la garniture a tendance à souffrir ! C’était un monde bizarre, habité par la magie ou « hanté » auraient dit certains, voire « pourri » pour les plus amers ou les plus réalistes. On y trouvait des fées, des arbres, des sirènes, des anges, des démons, (surtout des anges plus démons que les démons), quelques humains sans oublier Merlin l’enchanteur et la terrible Blanche-Neige. Mais dans ce monde, la foi partait en sucette depuis que Dieu s’était mis à boire !

« Blanche-Neige contre Merlin l’Enchanteur » relève de la fantaisie humoristique la plus échevelée. Ce roman fut d’abord publié en deux volumes « Merlin l’Ange chanteur » et « L’immortalité moins six minutes ». Le premier centré sur les personnages de l’Archange et de l’Angelot. Le second sur les deux fées follettes Pimprenouche et Pétrol'Kiwi. Le lecteur n’y trouvera aucune intrigue construite de manière classique, mais une suite de séquences sans grande logique. Il nagera dans la fantaisie débridée, le fantasque, l’étrange, le grand n’importe quoi. L’inspiration de Catherine Dufour est proche de celle des Monty Python, de Terry Pratchett, de Neil Gaiman voire de Douglas Adams. Une forme d’humour anglo-saxon fait d’absurde, de « nonsense », de paradoxal avec une pointe de « french touch » pleine d’ironie et de dérision. L’auteure évoque nombre de personnages légendaires comme Aurore Dubois-Dormant, Peau d’Âne, le roi Arthur (Artus) et les chevaliers de la Table Ronde ou historique comme Richelieu, Louis XIV, Marie de Médicis et Louis XV entre autres. Elle s’en explique d’ailleurs dans une postface fort intéressante en forme de « making of » où elle raconte la genèse de son opus et démêle le vrai du faux des emprunts historiques. Un ouvrage à conseiller absolument aux amateurs du genre ne serait-ce que pour le style inimitable de l’auteur.

4,5/5

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11/10/2021

Gouverner par les fake news (Jacques Baud)

Gouverner par les fake news.jpgC’est l’invasion soviétique de l’Afghanistan qui a conduit la création d’Al-Qaïda : faux. Les Etats-Unis avaient commencé la déstabilisation du pays bien avant ! L’Iran est le pays le plus dangereux du monde et en fait beaucoup plus dangereux que l’Etat Islamique. Il veut détruire Israël. Il reste le principal promoteur du terrorisme international : encore faux. Le terrorisme djihadiste se produit sans grande raison, juste pour terroriser les gens : toujours faux. C’est la réponse logique aux interventions en Irak, Libye ou Syrie, aux bombardements de populations civiles qui sont considérés comme des actes lâches et menés sans véritable mandat des Nations Unies. Le conflit en Syrie a été déclenché en 2011 par la répression de pacifiques manifestations… Bachar al-Assad massacre son propre peuple… Il utilise des armes chimiques contre sa propre population… La France ne soutient que des rebelles « modérés »… Les « Casques blancs » sont neutres, impartiaux et apolitiques… La France est en Irak et en Syrie pour combattre l'Etat Islamique… Accumulation de mensonges, propagande et fausses nouvelles !

« Gouverner par les fake-news » est un essai de géopolitique proposé par un expert suisse des relations internationales, ancien agent des services secrets. Autant dire que Jacques Baud sait de quoi il parle. En atteste d’ailleurs tout un attirail de notes en références au bas de toutes les pages de son livre. Il s’attache à démontrer la fausseté des narratifs que l'on nous a servis depuis 30 ans au sujet de l’Afghanistan, du Darfour, de l’Iran, de la Syrie (il y consacre d’ailleurs une très importante partie de l'ouvrage), des attentats terroristes en France, mais aussi de la Russie, de l’Ukraine, de la Corée du Nord et du Vénézuéla. Ainsi nous a-t-on menti à peu près sur tout. On s’en doutait peu ou prou, mais le découvrir ainsi dans sa triste laideur n’est pas loin de provoquer la nausée. Le pouvoir ment pour justifier des politiques mal conçues, des interventions inutiles, hasardeuses et mêmes dangereuses à terme pour la population. Les médias cautionnent en répercutant les mensonges gouvernementaux sans même vérifier. Au lieu de faits vérifiés, les journalistes apportent des professions de foi. Et pire, une part importante de la population accepte qu’on lui cache la vérité. Nous voilà aux antipodes de l’Etat de Droit dont tout le monde se revendique pourtant. À conseiller aux chercheurs de vérité !

4,5/5

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08/10/2021

Le pèlerin de Samarcande (Geoffrey Moorhouse)

Le pèlerin de Samarcande.jpgEn 1989, l’auteur obtient l’autorisation de voyager librement en Asie centrale. Il est accompagné d’un guide parfaitement bilingue, Evguéni. Son récit débute dans la cathédrale orthodoxe d’Alma-Ata où il découvre la ferveur remarquable des fidèles et la beauté des chants liturgiques jamais accompagnés du moindre instrument de musique. Il rencontre des Allemands dont les ancêtres vinrent s’installer sur les bords de la Volga à la demande de Pierre le Grand qui voulait moderniser son pays grâce à eux. Craignant qu’ils ne passent dans le camp d’Hitler, Staline les déporta en masse au Kazakhstan, séparant maris et femmes, parents et enfants. Il se retrouve juge d’un concours de beauté féminine dans lequel, les candidates, toutes très jolies, commencent leur prestation dans de très sages tenues traditionnelles et la terminent en jeans moulants et chemisiers transparents en se déhanchant sur de la musique disco… Le périple s’achèvera au monastère de Zagorsk, histoire de boucler la boucle.

« Le pèlerin de Samarcande » est un récit de voyage fort intéressant qui permet au lecteur de rêver de grands espaces, d’horizons lointains et de mœurs bien différentes des nôtres. Difficile de dire si le géographique avec ses descriptions de paysages et de cités mythiques comme Boukhara, Alma-Ata, Merv ou Samarcande, l’emporte sur l’historique avec ses évocations de célébrités comme Tamerlan, Gengis-Khan, Kubilaï Kahn et autres. Le lecteur sera sûrement intéressé par les nombreuses anecdotes, souvent cruelles, rapportées sur ces grands personnages qui n’hésitèrent pas à raser des cités entières, à trucider la totalité de ses habitants et à empiler les crânes des malheureux vaincus. La palme de la cruauté et de la barbarie revient sans conteste à l’émir Nasrullah, très imaginatif dans les supplices, qui jeta dans un cul de basse fosse deux négociateurs britanniques Stoddart et Conolly qui eurent la malchance de lui déplaire. Après trois ans et demi de mauvais traitements, ils finirent décapités. Le lecteur apprendra également pas mal de choses sur le « Grand Jeu », cette rivalité entre l’Angleterre et la Russie pour la maîtrise de ces territoires. Même si le style reste assez descriptif, le plaisir de lecture est présent si l’on aime la littérature de voyage bien sûr.

4/5

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04/10/2021

La France n'a pas dit son dernier mot (Eric Zemmour)

La France n'a pas dit son dernier mot.jpgAprès le retentissant succès du « Suicide français », Eric Zemmour pensait naïvement avoir gagné la bataille des idées. Très vite, il comprit qu’il n’en était rien. Bien que battue en brèche, la doxa, la pensée unique ne s’en montra que plus que plus insistante en martelant ses principaux dogmes : la race n’existe pas, mais les racistes existent. Seuls les Blancs sont racistes. L’identité – qu’elle soit ethnique ou sexuelle – ne doit pas être figée. L’école a pour principale mission de lutter contre les inégalités. La virilité est toxique. L’Islam est une religion d’amour, de tolérance et de paix. Le capitalisme et le patriarcat tyrannisent les femmes comme ils détruisent la planète. Il n’y a pas de culture française ; il y a des cultures en France. L’immigration est une chance pour la France. La France ne peut rien sans l’Europe.

Le nouvel opus d’Eric Zemmour qui, semble-t-il, rencontre un vif succès, se présente comme une suite d’articles, de billets d’humeur, ou de notes prises à la volée couvrant les années 2005 à 2020. Tout commence sous Chirac avec l’arrivée du journaliste d’abord chez Ardisson, puis chez Ruquier, pour se terminer sous Macron avec sa quotidienne de Cnews. Le lecteur est convié à suivre l’auteur dans une longue suite de dîners en ville en compagnie de gens plus ou moins célèbres. Cela sert de prétexte à croquer le portrait d’un grand nombre d’hommes politiques (Pasqua, Séguin, Chirac, Sarkozy, Devedjian, Lemaire, etc) ou de personnalités (Minc, Todd et autres), tout en abordant quelques épisodes marquants comme le divorce de Sarkozy, l’affaire Baudis, le problème du Kossovo, le retour de la France dans l’OTAN. On l’aura compris, c’est un peu la politique vue par le petit bout de la lorgnette. La révolte des gilets jaunes tout comme la crise sanitaire n’ont droit qu’à quelques pages assez décevantes. Seule la conclusion, en forme de déclaration d’amour à la France et même d’une esquisse de programme politique, attire l’attention. Le polémiste vilipendé par la gauche n’aurait-il pas dit son dernier mot ?

3,5/5

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